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Rénovation, par où commencer ?

Perdu face à l’ampleur des travaux à réaliser ? Suivez le guide !

Environ 95% des tous les logements situés en Flandre devront être rénovés d’ici 2050 pour atteindre les nouveaux objectifs énergétiques. Coût total des travaux: 5milliards d’euros à répartir entre les autorités et les candidats à la rénovation! La situation n’est guère plus favorable à Bruxelles et en Wallonie. Environ 70 % des habitations wallonnes ont été construites avant les années 70, à une époque où on ne se souciait pas des questions énergétiques. Le particulier, lui, se demande ce que va lui coûter la rénovation de son habitation. Et par où commencer? Perdu dans le dédale des « choses à faire », nous avons mené l’enquête.

PAR OÙ COMMENCER?

Prenons l’exemple d’une habitation où tout est à refaire (la donne change bien évidement selon l’état du bien, des travaux déjà entrepris). Le tout premier conseil que les différents experts donnent est toujours le même : il faut faire appel à un architecte ou un auditeur énergétique, même pour une estimation « à la grosse louche ». Les 200 ou 250€ investis dans cette visite vous feront gagner de précieux deniers. Cet avis permettra surtout de planifier les tâches. Car mettre seulement du vitrage performant sans avoir isolé ses murs creux et améliorer l’aération, c’est absurde.

Même réflexion pour celui qui désire installer un système performant de chauffage dans une maison non isolée. Cela n’a guère de sens, à quoi bon chauffer l’extérieur? Bref, en matière de rénovation, tout commence par l’isolation thermique, c’est sur ce thème que nous avons mis l’accent.

LA PRIORITÉ DES PRIORITÉS, C’EST LE TOIT

1€ investi en produits isolants rapporte environ 5 € en économie d’énergie. Et tout commence par la toiture. Car environ 30% des déperditions d’une maison non isolée s’en vont par là. Une bonne isolation des combles grâce à un matériau de type laine minérale (ou des alternatives naturelles comme la laine de bois) permet de faire une économie de plus de 20% sur sa consommation énergétique. La technique la plus connue est sans doute l’isolation par l’intérieur avec la mise en place de l’isolant thermique et d’un pare-vapeur. Notez que si vous avez avez un grenier sous le toit et que vous ne comptez pas le transformer en pièce à vivre, vous pouvez n’isoler que le plancher du grenier.

GONFLEZ VOTRE BUDGET DE 15%. VOUS N’IMAGINEZ PAS LE POUVOIR DE CONTAMINATION D’UN CHANTIER.

JE FAIS LE MUR?

On passe ensuite à l’isolation des murs extérieurs. Une mauvaise isolation des murs provoque entre 20 à 25 % des déperditions énergétiques d’une habitation. Les murs sont souvent creux dans les anciennes maisons. C’est très simple de le constater: ils sont glacés en hiver et parfois chauds en été. Une des solutions en matière de post-isolation d’un bâtiment existant sera de remplir les creux avec des flocons ou de la mousse d’isolant au départ d’une perforation du mur. Il existe aussi des alternatives comme l’insufflation de cellulose ou de billes de silice. Des études ont démontré que le pouvoir isolant s’est amélioré d’un facteur de 2 à 3 après un remplissage des murs creux. C’est la méthode la moins chère: 20/30€ par m2. Mais cette technique n’est pas toujours applicable. Il existe alors la technique de l’isolation par l’extérieur. Elle consistera à appliquer un isolant thermique sur la façade et à poser un revêtement de finition dessus (crépis, briques).

Rénovation, par où commencer ?

PAS BESOIN DE TRIPLE VITRAGE

Après le grenier et les murs, vient l’isolation des fenêtres pour faire baisser sa consommation énergétique de 10 à 15%. Le simple vitrage possède un pouvoir d’isolation thermique d’une valeur de 5,6 W/m2K. En comparaison, le double vitrage actuel propose un pouvoir d’isolation thermique de 1,0 W/m2K. Le triple-vitrage, lui, coûte généralement plus cher. Son placement n’en vaut pas nécessairement la peine, sauf pour les maisons passives.

Si c’est faisable, on terminera par l’isolation du sol. La solution la plus simple consistera souvent à isoler sous le sol en cas de cave ou de vide ventilé. Une attention particulière sera accordée à la chasse aux ponts thermiques. Une poutre métallique de soutien de l’habitation provoque condensation et coulées d’eau: c’est un pont thermique. Il s’agit d’un point de l’enveloppe d’un bâtiment qui présente techniquement une  » variation de résistance thermique « . Plus clairement, c’est quand il y a un problème d’isolation (rupture ou manque d’isolation) entre deux parties du bâtiment, par exemple autour des fenêtres et des portes, au contact avec les murs extérieurs, etc. Les conséquences d’un pont thermique ? Déperdition de chaleur, condensation et moisissures.

Attention à l’effet rebond

C’est un piège ! Rénover et améliorer la performance énergétique de son habitation ne garantit pas nécessairement une diminution des factures d’énergie. Car la tentation est grande d’augmenter son confort global en chauffant des locaux qui ne l’étaient pas avant. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond, c’est-à-dire la réduction, voire l’annulation, des économies d’énergie à cause des changements de comportement.

POUR QUELS RÉSULTATS?

Prenons une maison très mal isolée rénovée avec des matériaux d’isolation performants. Selon une étude allemande, sa consommation d’énergie primaire sera réduite par... 8! Façade, toit et planchers ont été isolés. Les rénovateurs ont également mené la chasse aux ponts thermiques en plaçant de nouveaux vitrages, une chaudière à condensation, une ventilation mécanique avec récupérateur de chaleur, etc. Cette habitation est passée d’une consommation de 40 litres de mazout au m2 à seulement 5 litres.

QUEL BUDGET ?

Comptez, pour une grosse rénovation, un budget de 1.800 €/m2. C’est une somme approximative qui peut varier fortement selon la surface à rénover (plus elle est importante, plus le prix au m2 est faible), l’accès au chantier, les finitions choisies. Et si nous avons mis l’accent sur la rénovation énergétique, ce budget de 1.800 €/m2 comprendra d’autres postes comme la modernisation de la cuisine et la mise en conformité de l’installation électrique (+/- 10.000€ pour la remettre aux normes). Enfin, un dernier conseil, lorsque vous demandez un prêt-rénovation à votre banquier, gonflez votre budget de 10 à 15% pour prévoir les... imprévus. Vous n’imaginez pas le pouvoir de « contamination » d’un chantier. Poser des gaines électriques, cela implique aussi réaliser des saignées dans les murs et re-plafonner. Un rénovateur averti en vaut deux (au moins).

Pratique

Batibouw 2020 Du 29/2 au 8/3, Brussels expo 1 place de Belgique 1020 Bxl. www.batibouw.com

3 nouveautés

Le robinet à eau bouillante : plus besoin de bouilloire, ce robinet permet d’obtenir directement de l’eau bouillante. Pratique pour se faire un thé ou accélerer la préparation des spaghettis. (www.quooker.nl)

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Le four connecté : grâce à une caméra embarquée, il devient possible de surveiller la cuisson d’un aliment au four depuis son smartphone. Celle-ci n’est pas optimale? Il suffit d’augmenter la température ou le temps de cuisson, toujours grâce à son téléphone. (AEG Cook View, www.aeg.be)

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Le foyer à bioéthanol : brûler du bois nécessite une cheminée, provoque l’émission de particules fines, de suie et et fumée. Pour bénéficier de l’effet cocoon d’un feu ouvert sans en avoir les désagréments, il existe le foyer au bioéthanol, installable dans toute maison disposant d’un système de ventilation. (www.bio-o-fire.com)

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