Qui étaient vos ancêtres ?

 » Je suis arrivé jusqu’en 1627 !  » Quelque 10.000 Belges font leur arbre généalogique. Mais qu’est-ce qui nous fait courir après nos ancêtres ? Et comment faire une recherche fructueuse à l’heure d’internet ? Conseils de pros.

Contenu :

Les sites internet à consulter
Les nouveaux moteurs de recherche
Recherches d’ADN : la nouvelle tendance
Internet : restez prudent
Pas évident de remonter avant 1600
Faire appel à un professionnel
Pour ces professionnels : des sources secrètes
Pourquoi se donner tant de mal ?

La réalisation d’un arbre généalogique réclame des trésors de patience et de minutie, de solides sources et de précieux contacts. Depuis l’avènement d’internet, ce travail est heureusement beaucoup plus simple qu’avant. Quelques simples clics de souris permettent d’accéder facilement à une foule d’informations. En effet, un nombre sans cesse plus important d’archives sont accessibles sur le net, y compris des arbres généalogiques déjà (partiellement) complets. On peut désormais rechercher un maximum de personnes portant le même nom de famille et organiser des réunions sans sortir de chez soi. Mais ne croyez pas qu’internet soit la panacée. La Belgique souffre d’un retard certain en matière de numérisation des archives. Pour vous faciliter la vie et vous permettre de réaliser un arbre généalogique complet, nous vous indiquons les meilleures pistes à suivre. Bonne recherche!

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Les sites internet à consulter

Voici quelques sites internet qui vous aideront à vous lancer.

  • www.arch.be : le site officiel des Archives générales du Royaume qui ont leur siège principal à Bruxelles et au moins une archive régionale par province. Elles restent une des principales sources de documentation, de registres paroissiaux et d’états civils avant 1900. La carte annuelle coûte 20 ? et vous donne accès à tous les microfilms et documents originaux des Archives générales. De plus en plus de documents sont heureusement en voie de numérisation. La fonction  » Rechercher  » sur le site internet permet de visualiser ce que vous pouvez déjà obtenir sur l’écran de votre ordinateur.
  • www.geneanet.be : ce site, décliné en six langues, est d’origine française. Il est rapidement devenu l’un des sites les plus utilisés par les généalogistes amateurs. L’inscription est entièrement gratuite. Le moteur de recherche, lui, est très complet et très pratique. Vous pouvez entrer vos propres données et  » branches  » d’arbre généalogique, mais aussi consulter celles des autres. Pour des recherches plus approfondies, vous devez souscrire un abonnement payant.
  • www.familysearch.org : il s’agit du site internet de l’église mormone. Comme on le sait, les Mormons sont extrêmement attachés à leur histoire familiale, ceci afin de pouvoir reconnaître un maximum de leurs ancêtres à l’heure du jugement dernier. Ce sont eux qui se sont mis, dans le courant des années 1950, à enregistrer un maximum d’archives sur microfilms dans le monde entier, y compris en Belgique.
    Vous pouvez consulter librement le site mais le contenu n’est pas accessible en permanence à tout le monde. Si vous entrez un nom dans le moteur de recherche, vous pouvez tomber sur des documents intéressants, ou faire chou blanc.
  • www.oghb.org : l’Association royale, office généalogique et héraldique de Belgique prodigue ses conseils aux chercheurs. Elle donne également accès à de nombreuses sources intéressantes : états civils, registres paroissiaux, etc.
  • www.geneaknowhow.net : ce portail vous dirige vers des archives déjà numérisées en Belgique et aux Pays-Bas. Mises à jour en permanence.
  • www.geniwal.be : l’association Géniwal dispose d’un moteur de recherche spécialisé sur son site internet. Elle organise également des réunions en Brabant wallon, en province du Hainaut, de Liège, du Luxembourg et de Namur pour rencontrer des généalogistes du même secteur.

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Les nouveaux moteurs de recherche

  • Il n’est pas impensable que quelqu’un qui vit dans le village voisin du vôtre ou en Afrique du Sud soit occupé à dresser le même arbre généalogique que vous, sans que vous le sachiez. Internet est un moyen formidable pour le savoir mais aussi pour lancer des appels, demander des explications ou aider un autre généalogiste en herbe. Un nombre incroyable de passionnés de généalogie issus des quatre coins du monde se servent des groupes de recherche sur Yahoo.
    Vous pouvez lancer vous-même un groupe ou chercher des groupes existants via le moteur de recherche http://groups.yahoo.com (entrer dans l’espace ad hoc le mot  » généalogie  » ou le nom de votre commune ou de votre province). Notre propre site internet, www.plusmagazine.be, permet, lui, de lancer un forum de discussion afin d’entrer en contact avec d’autres lecteurs susceptibles de vous aider dans vos recherches.
  • Vous pouvez également trouver de l’aide, entre autres, auprès de l’Entente des cercles d’histoire et d’archéologie du Roman Païs (Echarp). Cette association regroupe plusieurs cercles d’histoire et d’archéologie ainsi que des associations s’attachant aux traces du passé en Brabant wallon (Tél. : 010 86 70 18 et www.echarp.be).
  • Si vous vous débrouillez bien en informatique, pourquoi ne pas vous servir d’un programme de généalogie ? Il vous permettra de dresser bien plus facilement votre arbre généalogique (à l’aide la fonction copier-coller), de l’imprimer et de partager vos informations avec d’autres.
    Heredis et Pro-Gen sont deux programmes de généalogie très appréciés. Particulièrement facile d’utilisation, Aldfaer peut même être téléchargé gratuitement via internet. De plus, il existe des logiciels pour créer votre propre arbre généalogique ou transformer votre arbre en véritable « sapin », avec photos, habillage sonore et, même, pourquoi pas, des clips vidéo !

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Recherches d’ADN : la nouvelle tendance

Un inconnu, dont le patronyme ressemble au vôtre, vous envoie un e-mail depuis le fin fond du Canada en vous demandant de lui envoyer une mèche de vos cheveux ou un tampon d’ouate imprégné d’un peu de votre salive afin qu’il puisse déterminer votre ADN. Une requête farfelue ? Pas du tout ! Après les armoiries, les recherches d’ADN sont très tendance en matière de généalogie.

De cette manière, des homonymes ou de lointains parents peuvent savoir si vous êtes ou non de leur famille. A l’inverse, l’ADN peut apporter la preuve qu’un inconnu est un enfant naturel et a donc le droit d’apparaître sur l’arbre généalogique. Si la personne en question est décédée, ses descendants ont peut-être conservé une mèche de cheveux ou une dent de lait...

Attention, les recherches d’ADN en laboratoire coûtent très cher et peuvent aussi être à l’origine de conflits familiaux. Cela dit, l’ADN reste une technique géniale pour qui veut apporter des preuves scientifiquement irréfutables.

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Internet : restez prudent

Les nouveaux moteurs de recherche ne sont pas la panacée. La fiabilité des arbres généalogiques qui sont mis en ligne dépend tout naturellement de la fiabilité de ceux qui les ont réalisés. Peut-être se sont-ils contentés de recopier des morceaux d’arbres généalogiques glanés ici et là, sans consulter et vérifier les sources. Soyez donc extrêmement critique par rapport à ce que vous trouvez sur le net. Avant de reprendre des éléments, contactez la personne à l’origine de l’arbre généalogique et demandez-lui une copie de ses sources.

En attendant que tous les documents historiques se retrouvent sur internet, il reste absolument nécessaire de faire des recherches dans les archives et documents anciens. Sachez que la loi sur la protection de la vie privée met à l’abri les documents durant cent ans. Les actes officiels inscrits à l’état civil à partir de 1908 (dans la pratique, à partir de 1900) ne sont en principe jamais disponibles sur internet.

Seuls les descendants en ligne directe ont le droit de demander aux autorités communales une copie d’actes de naissance, de mariage ou de décès à partir de 1908, bien que l’on puisse réclamer une exception au tribunal de première instance. Heureusement, certaines administrations communales se montrent plus souples : elles scannent le document demandé et l’envoient officieusement par e-mail.

Dans la plupart des cas, en ce qui concerne les cent dernières années, vous ne pourrez puiser que dans les documents de famille, les nécrologies, les faire-part, les agendas, etc. Vos parents directs seront à cet égard vos plus précieux alliés.

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Pas évident de remonter avant 1600

En 1563, le Concile de Trente a imposé aux paroisses l’inscription officielle des baptêmes et des mariages (plus tard également des cérémonies d’enterrement). Dans nos régions, la majorité des paroisses se sont dotées d’un registre dès 1600. Ces registres paroissiaux et, plus tard, l’état civil (dès l’époque napoléonienne) sont les principales sources de recherches généalogiques.

Chaque passionné de généalogie vous le dira : tout l’art consiste à remonter plus loin que 1600. Avant cette date, les données se font rares et sont extrêmement difficiles à trouver. Pour la période de 1350 à 1600, vous pouvez consulter les livres de comptes des seigneurs locaux ou des puissances féodales, car ils contiennent quelquefois des descriptions familiales. Les archives des familles nobles (qui leur appartiennent parfois encore) peuvent aussi vous être utiles, tout comme les états des biens (déclarations des avoirs et dettes des décédés) et autres attestations pour les descendants.

Vous pouvez aussi vous plonger dans les chroniques et procès-verbaux datant de la fin du Moyen-Âge. A condition toutefois de pouvoir déchiffrer la langue et l’écriture. Et, surtout, d’avoir une bonne dose de chance. Si vous parvenez au-delà de 1350, bravo ! Cela signifie aussi que vous descendez d’une famille noble et importante.

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Faire appel à un professionnel

Si vous êtes bloqué dans vos recherches ou, au contraire, dépassé par la masse énorme de documents, vous pouvez également faire appel aux services d’un généalogiste professionnel pour vous dépanner ou faire le travail à votre place.

Une poignée de généalogistes de confiance sont actifs en Belgique. Certains sont des historiens spécialisés dans l’histoire des familles. Pour d’autres, l’établissement d’arbres généalogiques est une occupation à temps plein. C’est le cas de Jan Caluwaerts dont la société, Familyresearch Belgium (www.familyresearch.be), aide les apprentis généalogistes depuis une vingtaine d’années.

 » Mes clients proviennent d’horizons divers, explique-t-il. Certains me demandent de faire des recherches à partir de zéro, d’autres ont déjà fait une grosse partie du travail mais n’arrivent plus à avancer. Ils ne demandent qu’un coup de pouce pour continuer tout seuls. Une petite heure de conseils suffit parfois.

D’autres encore me demandent de déchiffrer ou de transcrire des documents anciens. A cela s’ajoutent les clients professionnels, c’est-à-dire des notaires, des avocats et des tribunaux qui me demandent de rechercher un héritier ou les preuves de l’absence d’héritiers. Dans ces cas-là, je me transforme en détective d’archives ! Les frais dépendent de la quantité de recherches à effectuer.

J’ai déjà dû refuser des demandes tout à fait irréalistes. Il m’arrive aussi de mettre en garde des clients lors de la première entrevue : une déception n’est jamais à exclure. Cela me rappelle le cas d’une femme qui croyait dur comme fer qu’elle descendait d’une famille noble. J’ai découvert qu’elle descendait d’un militaire espagnol de l’armée d’occupation au XVIe siècle. Si elle n’était pas d’ascendance noble, elle est néanmoins repartie avec une belle histoire à raconter ! « 

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Pour ces professionnels : des sources secrètes

Mais quelles sont les sources, inaccessibles à l’amateur, auxquelles un généalogiste professionnel a, lui, accès?  » Je consulte des archives auxquelles les amateurs ne pensent pas ou qui leur sont très difficilement accessibles, précise Jan Caluwaerts. Par exemple les registres des enfants abandonnés des XVIIIe et XIXe siècles, les déclarations de succession auprès du ministère des Finances (disponibles dès 1821), les archives de la police des étrangers et celles des notaires ayant conservé chez eux les classeurs de leurs prédécesseurs.

A quoi s’ajoutent les sources à l’étranger et les lettres de caution. Celles-ci étaient fréquentes aux XVIIe et XVIIIe siècles, surtout dans l’ancien duché de Brabant, pour signaler le déménagement d’une personne d’une paroisse vers une autre. La lettre de caution prouvait que le nouveau venu n’était pas un va-nu-pieds. L’ancienne paroisse se portait en quelque sorte garante de sa personne. A partir de là, je sais que je dois poursuivre les recherches généalogiques dans la nouvelle paroisse « .

Beaucoup ressentent une terrible déception en découvrant qu’un ancêtre lointain était en fait un enfant trouvé. Ils pensent que leur arbre généalogique s’arrête là.  » C’est une erreur, assure Jan Caluwaerts. Parfois, je parviens à comparer le registre des enfants abandonnés avec les archives de la maternité de la même ville à la même date. C’est ainsi que je parviens parfois à découvrir la mère de l’enfant. « 

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Pourquoi se donner tant de mal ?

Pourquoi se donner tant de mal pour tomber, après de longues et minutieuses recherches, sur un enfant abandonné ou un soldat de l’ancienne armée espagnole ? Ou pour réunir des homonymes éparpillés aux quatre coins du monde ? C’est en réalité une façon de revenir aux grandes questions existentielles que se pose tout être humain : qui suis-je ? D’où viens-je ? Que fais-je sur cette Terre ? Vit-on mieux lorsque l’on connaît ses origines ?

 » Oui, affirme Hilde Meeuwissen, thérapeute systémique. Quand on découvre des schémas récurrents comme, par exemple, le fait que de nombreuses femmes d’une même famille aient épousé des hommes beaucoup plus âgés qu’elles, on se sent davantage en paix avec sa propre identité et on comprend mieux son propre comportement. L’arbre généalogique aide à renouer des contacts familiaux ou à lever des tabous dans l’histoire d’une famille. Et cela suffit souvent à nous rendre plus heureux pour le restant de notre vie ».

Ce besoin irrépressible de connaître ses origines et de dissoudre d’éventuelles zones d’ombre se renforce au fil des ans.  » J’ignorais tout de mes grands-parents et de mes parents, qui sont décédés assez jeunes, et ne m’ont jamais vraiment parlé de mes origines, nous écrit par e-mail Rita Legein, une lectrice. Avant, je ne trouvais pas cela grave mais, à mesure que j’avance en âge, je me pose de plus en plus de questions. Lors d’un déménagement, un membre de ma famille m’a remis un faire-part, des photographies et l’alliance de ma grand-mère paternelle. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à creuser dans mon passé et, en avril 2008, j’ai même retrouvé la tombe de mes grands-parents paternels à Ostende. La stèle n’avait que 84 ans mais elle était pratiquement à l’abandon.

Les autorités municipales m’ont appris qu’on comptait la détruire quelques mois plus tard. J’ai immédiatement payé pour prolonger la concession. Je ne comprends pas pourquoi mais cette découverte a été pour moi une expérience très forte. Aujourd’hui je suis moi-même grand-mère et je me rends compte de l’importance des grands-parents. « 

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