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Quand un faux banquier frappe à votre porte

Ceux qui travaillent dans le secteur bancaire, au contact avec la clientèle, pourront le confirmer : il n’y a plus un jour sans cas de fraude. Et parfois, de faux banquiers pénètrent chez vous. Pourtant aucune banque et aucun employé ne vous demanderont vos codes. Ceux qui le font ne sont que des escrocs qui s’invitent parfois chez vous.

« Les cas rapportés de personnes victimes d’escroquerie en ligne, par téléphone, voire à leur domicile continuent d’augmenter ne cesse d’augmenter », explique Charline Gorez, chargée de communication chez Febelfin, la Fédération belge du secteur financier. Si le phénomène concerne tout le monde, ce sont surtout les personnes les plus âgées qui sont dans la ligne de mire des arnaqueurs. Attention aux cas dramatiques où une partie des économies de toute une vie s’envolent vers des cieux maffieux !

Modus operandi

Et de rappeler que « par un subterfuge, ces personnes se trouvent amenées à transférer des sommes vers un faux compte dit à sécurité renforcée. Ou alors, mises en confiance par un prétendu employé de leur banque venu régler le problème à leur domicile, elles lui confient leurs codes bancaires personnels. L’escroc n’a plus alors qu’à vider les comptes bancaires de ses victimes et à disparaître avec l’argent. Malheureusement, au moment où celles-ci se rendent compte de l’arnaque, il est souvent déjà trop tard. »

On ne peut pas vous demander votre code, jamais !

Febelfin met donc en garde contre la fraude au compte à sécurité renforcée et le phishing à la carte bancaire à domicile qui sont actuellement en hausse constante dans le pays. La Fédération rappelle qu’une banque ou ses employés ne demandent jamais aux clients aucun de leurs codes ni ne les inciteront à effectuer des virements, que ce soit par téléphone, SMS, e-mail, ou au domicile du client.

Vous êtes le poisson, ils ont l’hameçon

La fraude au compte à sécurité renforcée, précise Charline Gorez, dont les victimes sont très souvent les plus âgés, peut commencer par un message d’hameçonnage (phishing) que les cybercriminels vont adresser par e-mail, SMS, Whatsapp ou les médias sociaux. « Ce message contient un lien qui vous mène vers un site web factice où il vous est demandé d’introduire des données sensibles comme votre nom, votre numéro de téléphone, votre numéro de carte bancaire et vos codes bancaires personnels. À partir du moment où vous complétez ces données, les escrocs peuvent lancer leurs opérations frauduleuses. Ils vont vous contacter et se faire passer pour un employé de banque, expliquant que les transactions suspectes ont été commises sur votre compte. »

« Certains escrocs vous appellent directement et savent faire preuve de beaucoup de persuasion, ajoute-t-elle. Ils feront tout pour gagner votre confiance en faisant référence à des transactions antérieures. » Ensuite, ils proposeront « de transférer votre argent vers un lieu sûr, à savoir le compte dit à sécurité renforcée. Or, ce type de compte n’existe tout simplement pas. Et si, par malheur, vous virez votre argent vers ce pseudo-refuge, il atterrira sur le compte d’une mule financière. » Votre argent est perdu !

Parfois un faux banquier chez vous

Le mode opératoire est similaire à celui de la fraude au compte à sécurité renforcée comme expliqué plus haut : la victime reçoit aussi un coup de fil d’un prétendu employé de banque. « Mais celui-ci vous appelle pour vous expliquer qu’il a constaté des opérations frauduleuses sur votre compte et vous propose de venir à votre domicile pour régler la situation, détaille-t-on chez Febelfin. L’escroc s’infiltre donc littéralement jusque chez vous. Le faux banquier vous invitera alors, par exemple, à vous connecter sur votre banque en ligne. Il pourra ainsi facilement voir votre code personnel. Il va par la suite couper votre carte bancaire devant vous, après l’avoir évidemment rapidement échangée avec une autre, ou alors il va veiller à ne pas couper la puce de la carte. L’escroc aura alors tout ce dont il a besoin pour transférer ensuite de l’argent au départ de votre compte bancaire. »

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