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Partir en vacances avec ses enfants, comme au bon vieux temps

Anne Vanderdonckt
Anne Vanderdonckt Directrice de la rédaction

De plus en plus d’adultes partent seuls en vacances avec leurs parents. Besoin d’un retour à l’enfance.

Jamais je n’ai entendu autant de parents raconter leurs vacances ou projets de vacances avec leurs enfants. Par  » enfants « , je veux dire, de grands, très grands enfants. Des adultes ayant par ailleurs un boulot, des amis, une famille. Donc, n’ayant a priori pas besoin de papa-maman pour échapper à la solitude.

Une enquête récente réalisée par le site de location de résidences de vacances Abritel/HomeAway-Toluna confirme cette impression : 54% des 28-45 ans affirment être déjà partis seuls avec leurs parents.

Bien sûr, pour certains, il y a la question du budget. On le sait, les temps sont durs, les jobs précaires ; les parents ont le coeur sur la main, et quand ils en ont la possibilité, ils prennent les frais  » du petit  » en charge. Il y a aussi ces parents divorcés ou récemment veufs qui n’auraient pas le courage et l’énergie d’aller un peu s’aérer le corps et l’esprit ailleurs s’ils n’étaient accompagnés. Et, bien sûr, ces parents trop âgés pour partir seuls.

Mais la raison principale ne réside pas là, il y en a d’autres, bien plus fondamentales, qui viennent d’ailleurs parfois se superposer aux précédentes. Car passer des vacances parents-enfant, c’est surtout se donner l’occasion de se retrouver à un moment où on dispose de temps, de faire des choses ensemble, d’entretenir les liens, de souder la famille, ce noyau d’autant plus chéri qu’il offre un socle stable dans un monde qui l’est de moins en moins.

LE PLAISIR D’ÊTRE SOI

La nostalgie étant toujours ce qu’elle était, c’est aussi, l’espace de quelques jours, l’occasion d’emprunter la machine à remonter le temps, d’oublier que  » le petit  » est désormais adulte et autonome et que nous-mêmes, nous sommes passés dans une autre phase de vie. Pour l’enfant, c’est le bonheur de retrouver son statut d’enfant, de se faire dorloter, de revivre des vacances similaires à celles de son enfance. Dans cette configuration, tout le monde peut laisser tomber le masque et être soi, ce qui est un luxe inouï.

Ce nouveau phénomène, cette papa-maman thérapie, est permis par la fragmentation des vacances. Partir quelques jours en mode parents-enfant à Barcelone en septembre ou octobre n’empiète en rien sur les citytrips en amoureux, la location d’une villa à la campagne avec des amis et les séjours farniente en juillet-août pour se ressourcer après une année de boulot. Ce sont juste des vacances en plus qui montrent à quel point le conflit des générations n’existe plus.

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