Un bon vélo, quelques sacoches et c'est parti pour l'aventure ! © DIRK HUYGHE

Mes vacances ? C’est à vélo !

Les vacances à vélo séduisent de plus en plus. Eh oui, prendre la route, les cheveux au vent, pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, ça donne un incomparable sentiment de liberté !

Un bon vélo et quelques sacoches imperméables : il n’en faut pas plus pour s’offrir un séjour revigorant. Les plus aventuriers mettent un point d’honneur à déterminer leur itinéraire à l’aide d’une carte ou d’un GPS. Ceux qui préférent voyager l’esprit tranquille s’adressent à un tour-opérateur.  » Les petites agences spécialisées dans les voyages organisés à pied ou à vélo ont toujours existé. Elles ont commencé à toute petite échelle avant de gagner progressivement des parts de marché. Depuis quelques années, les grands tour-opérateurs inscrivent, eux aussi, des escapades à vélo à leur catalogue « , remarque Marc Rubben, professeur et chercheur en Tourisme à la Haute Ecole Thomas More. Pour lui, une multitude de facteurs expliquent le succès des vacances à bicyclette.

« Il y a davantage de public. Les 50 + qui font volontiers ce genre de voyage restent plus longtemps actifs. Le vélo est également un moyen de transport démocratique. Et on trouve des formules pour toutes les envies : du tempo lent au rythme très sportif.  » Sans oublier le boom du vélo électrique. Grâce aux e-bikes, il n’est pas nécessaire d’être très endurant pour avaler les kilomètres ou affronter des routes de montagne. C’est pourquoi de plus en plus de couples pédalent à deux le temps d’un séjour à l’étranger : l’un sur un vélo classique et l’autre sur un e-bike. Enfin, les vélos et le matériel de camping sont beaucoup moins lourds qu’avant, le GPS a remplacé les cartes, les vêtements sont ultra légers et sèchent en un clin d’oeil...

Un bon vélo, quelques sacoches et c'est parti pour l'aventure !
Un bon vélo, quelques sacoches et c’est parti pour l’aventure !© DIRK HUYGHE

Nouer des contacts

Les voyages à vélo comblent nos envies de lenteur.  » Ce n’est pas un hasard si les gens qui optaient pour une interruption de carrière choisissaient souvent de partir à vélo quelques mois. Avec le système de crédit-temps actuel, c’est devenu plus difficile « , estiment Dirk Huyghe et Marc Knapen, fervents amateurs d’escapades à vélo et membres de l’asbl De Vakantiefietser qui promeut les voyages à vélo.  » Souvent les gens sont attirés par l’effort physique et le défi à relever. Le dépassement de soi permet de profiter d’autant plus du confort qu’on retrouve chez soi au retour « , souligne Dirk Huyghe, qui a relié Gand à la Chine à vélo l’été dernier.

 » Mais c’est surtout cette incroyable sensation de liberté qu’on a à vélo ! On est libre de s’arrêter où on veut, on n’est pas tenu de regarder sa montre.  » S’arrêter dans une grande ville pour visiter un musée est en revanche plus difficile : pas évident de garer son vélo, chargé à bloc, contre un mur et de le laisser là le temps d’une visite... Mais quand on voyage à bicyclette, c’est avant tout pour s’immerger dans la nature et rencontrer la population locale, non ?  » Quand on voyage seul ou à deux et qu’on reste à l’écart des grandes villes, on noue très facilement des contacts, confirme Marc Knapen. Nous sommes chaque fois surpris de la facilité avec laquelle on trouve des lieux pour camper. « 

On peut aussi préférer les vacances à vélo pour la complicité qui se noue entre cyclistes.  » Les trentenaires et les quadras adorent partir à vélo. Ils le font souvent avec de jeunes enfants. C’est une autre façon de passer du temps ensemble, ça crée du lien, insiste Marc Rubben. C’est typique des familles monoparentales : le père ou la mère qui tracte à vélo le jeune enfant dont il a la garde pendant les vacances. Avec des jeunes qui aiment faire du sport, l’escapade à vélo est aussi un excellent choix pour cet aspect convivial. « 

.
.© DIRK HUYGHE

 » Pédaler ensemble n’est pas toujours aussi rose qu’on l’imagine, tiennent à souligner Dirk Huyghe et Marc Knapen. Il faut être sur la même longueur d’onde. On peut faire des efforts pendant une semaine, se montrer accommodant et de bonne humeur, mais le naturel revient vite au galop. D’autant qu’il y a pas mal de décisions à prendre ensemble : quand manger, où passer la nuit... On peut tomber malade ou avoir une panne de vélo. Chez soi, c’est facile à gérer mais au milieu de nulle part, c’est une autre affaire !

Du coup, je conseille de parcourir régulièrement quelques kilomètres seul. Car si on choisit ce genre de voyage, c’est aussi pour se trouver au calme et ne pas se sentir obligé de bavarder tout le temps. On peut, par exemple, convenir de se retrouver au prochain croisement ou au sommet d’une côte à gravir. « 

Destination : Europe

L’Europe se profile comme the place to bike.  » Les pays qui montent sont l’Albanie, le Montenegro, la Serbie, la Croatie, la Slovénie..., constate Dirk Huyghe. Les adeptes des vacances à vélo font des découvertes puis en parlent autour d’eux. Pour ma part, j’ai emmené un petit groupe au Tadjikistan et au Kirghizistan. On prend des photos, on présente son voyage à gauche et à droite, et ça inspire les autres. Depuis lors, ce sont deux destinations de plus en plus prisées par les cyclotouristes. « 

Si vous préférez pédaler sur des itinéraires plats, visez les bords de mer ou d’estuaires. A cet égard, les Pays-Bas et le Danemark sont idéaux. L’Allemagne séduit par ses nombreuses pistes cyclables très bien signalées et entretenues. On y longe la Ruhr, le Rhin, le Main... La France fait partie des pays qui (re)découvrent leurs voies cyclables et travaillent à les signaler. La Vélodyssée s’étend de la Bretagne jusqu’à Biarritz. Le Canal du Midi et le Canal de la Garonne vous mènent de Bordeaux à Montpellier, et le Canal de Bourgogne de Dijon à Auxerre.

 » De plus en plus de pays aménagent des pistes cyclables sur d’anciennes voies de chemin de fer, comme les Vias Verdes en Espagne. Ce sont en général de très beaux sentiers, assez plats « , assure Dirk Huyghe. Si vous voulez éviter de prendre l’avion à l’aller et/ou au retour, vous devrez vous creuser un peu les méninges, car tous les trains n’admettent pas les vélos. Par ailleurs, il est impossible de prendre l’avion avec un vélo électrique, à cause de la batterie. La solution ? Louer un vélo sur place, pardi !

Un bon vélo, quelques sacoches et c'est parti pour l'aventure !
Un bon vélo, quelques sacoches et c’est parti pour l’aventure !© DIRK HUYGHE

Quelle préparation pour un voyage à vélo ?

Si les séjours à vélo ne sont pas réservés aux cyclotouristes avertis faut-il néanmoins s’entraîner quelques semaines avant de partir ?

 » Mieux vaut avoir déjà l’expérience d’escapades à vélo d’un jour ou plus, mais il n’est pas vraiment nécessaire de suivre un entraînement physique, estiment Marc Knapen et Dirk Huyghe. Les premiers jours du voyage font office d’entraînement. Allez-y progressivement, afin d’acquérir de l’endurance et de vous habituer à votre vélo. Selon sa forme physique et le terrain sur lequel on évolue, on parcourt en général 60 à 80 kilomètres par jour. Si vous voyagez seul, vous en ferez sans doute plus qu’à deux. « 

Avant le départ, les deux spécialistes conseillent toutefois de programmer un week-end  » de répétition générale  » avec les autres participants.  » On apprend beaucoup les uns des autres. La première fois, on emporte souvent trop de bagages. Ceux qui ont de l’expérience pourront vous montrer comment ils répartissent les sacs sur leur vélo, quel type de tente prévoir, quel sac de couchage, quel matériel fixer au cadre, que mettre dans sa trousse de premiers secours, etc. « 

Contenu partenaire