© Pascal Ito

« La pire des vengeances peut être le pardon » (E.-E. Schmitt)

A l’occasion de la rentrée littéraire 2017, l’écrivain franco-belge Eric-Emmanuel Schmitt, 57 ans, a répondu à nos questions sur son dernier livre La vengeance du pardon (Albin Michel), un recueil de quatre nouvelles.

Vous êtes plutôt vengeance ou pardon ?

Je suis un grand partisan du pardon. Je pense qu’il est important de dire à l’autre : « Je ne te réduis pas à ce que tu as fait de mal ». Le pardon, c’est un désir de paix et c’est là que commencent les ambiguïtés qui m’intéressent. On ne veut plus être habité par des sentiments négatifs, par des désirs de vengeance, par la haine... Donc, on souhaite d’abord la paix pour soi avant de la donner à l’autre. Le pardon est aussi bien égoïste qu’altruiste car c’est d’abord se libérer soi-même. La vengeance et le pardon sont deux thèmes qu’on croit les plus opposés. Moi, je montre dans mon livre que, parfois, la pire des vengeances peut être le pardon...

Comment est né ce roman ?

Une première histoire m’est venue, celle qui s’appelle La vengeance du pardon. Elle raconte l’histoire d’une mère qui rend visite en prison au meurtrier de sa fille. Et, soudain, trois autres histoires ont éclairé cette histoire-là et donc je les ai écrites dans l’ordre où vous les lisez en pensant que ces quatre petits romans composaient un livre qui examine les ambiguïtés du pardon comme celles de la vengeance.

Ce livre est-il moralisateur ?

Moral, pas moralisateur ! Je ne donne pas de leçon de morale car je suis toujours empathique mais, bien sûr, il y a une réflexion morale. Je suis philosophe de formation et de terreau, c’est-à-dire que mes histoires ont toujours leurs racines dans la philosophie.

Que diriez-vous à nos lecteurs pour qu’ils lisent La vengeance du pardon ?

Qu’ils ont rendez-vous avec des personnages forts, émouvants, mais qu’ils ont surtout rendez-vous avec eux-mêmes parce que chacun de nous a blessé, déçu, a rencontré la problématique du pardon et de la vengeance, chacun de nous y a répondu. Je pense que le livre va permettre au lecteur de revisiter sa propre vie...

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