Last Days de Kathryn Bigelow © lastdaysofivory.com

La Belgique, zone de transit idéale pour le commerce illégal d’animaux et végétaux sauvages

Le commerce illégal d’espèces animales et végétales sauvages reste très répandu en Belgique, dénonce le WWF dans un nouveau rapport, qui sera présenté ce mercredi au parlement fédéral. L’ONG appelle les autorités à prendre leurs responsabilités et à instaurer un plan d’action.

Le commerce international d’espèces sauvages constitue l’un des marchés les plus lucratifs au monde. Les revenus élevés et les faibles risques qu’il entraîne font qu’il figure parmi les dix secteurs criminels transfrontaliers les plus rentables, au même titre que le trafic de contrefaçons, de drogues et d’armes. Or il s’agit de l’une des principales causes du déclin spectaculaire des populations d’animaux sauvages.

La Belgique, de par sa position centrale en Europe, constitue un marché de transit important. L’analyse du commerce légal démontre que notre pays importe essentiellement des produits à base de reptiles, en particulier de la viande de crocodile en provenance du Zimbabwe, pour le marché national ou européen. Notre pays représente également un lieu stratégique pour les importations de produits végétaux comme le bois de sciage de teck africain (du Cameroun et du Congo) ou encore l’écorce médicinale du prunier d’Afrique.

Une menace croissante pour la biodiversité

En 2016, la Belgique était le troisième importateur de bois en Europe, et, à plusieurs reprises, des constatations de commerce illégal ont été relevées, souligne le WWF.

La Belgique est également un acteur intermédiaire important du commerce illégal des espèces protégées par la Convention internationale CITES, comme les plantes médicinales, l’ivoire, les hippocampes et les reptiles. Ces produits en provenance principalement d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale transitent sur notre territoire par voie aérienne et par les services postaux vers la Chine.

Les trafiquants aussi utilisent les réseaux sociaux, pour échanger des astuces, localiser leurs prochaines victimes ou mettre en vente des reptiles rares, comme ici.
Les trafiquants aussi utilisent les réseaux sociaux, pour échanger des astuces, localiser leurs prochaines victimes ou mettre en vente des reptiles rares, comme ici.© DR

Ce commerce international constitue une menace croissante pour la biodiversité, alors que depuis 1970, les populations de vertébrés sauvages ont décliné de 60% à travers le monde, d’après un précédent rapport du WWF, publié fin octobre.

L’organisation de défense de la nature appelle les autorités à prendre leurs responsabilités. « Le commerce des espèces sauvages nécessite une approche interministérielle et intersectorielle », plaide le WWF. « En plus des compétences fédérales et régionales en matière d’environnement et de santé publique, les principales tâches incombent aux autorités douanières, policières et judiciaires. » L’ONG réclame un « plan d’action national accompagné d’une vision politique à long terme ».

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