Humusation, cryomation... Vers des funérailles plus écologiques en Belgique

Le comité consultatif de bioéthique a évalué quatre nouvelles formes potentielles de sépultures: l’humusation en conditions naturelles, l’humusation en conditions contrôlées, la résomation (aquamation) et la cryomation (lyophilisation).

À l’heure de la mort, on n’a aujourd’hui que deux options: l’inhumation ou la crémation. Mais peu importe notre choix, les funérailles ont un impact environnemental insoupçonné pour les sols et l’atmosphère:

  • L’inhumation pollue les sols et les nappes phréatiques,
  • La crémation rejette des substances nocives dans l’atmosphère

Or, de plus en plus de citoyens sont à la recherche d’un mode de sépulture qui leur permette de polluer l’environnement le moins possible. Des alternatives existent déjà ou se développent, chez nos voisins ou ailleurs dans le monde. Face à cette demande croissante, le comité consultatif de bioéthique a donc évalué quatre nouvelles formes potentielles de sépultures, selon divers critères:

  • le respect des dernières volontés du défunt (ou du souhait de sa famille ou, en son absence, de ses proches) ;
  • le respect de la dignité du corps du défunt ;
  • l’attention à un au revoir respectueux et à la possibilité de faire son deuil pour les proches ;
  • l’attention à la durabilité et à l’impact écologique ;
  • l’attention à la sécurité et à la santé de tous les intéressés et de tous les riverains ;
  • l’attention à l’aspect financier tant dans la perspective des autorités et du secteur des obsèques que des familles concernées ;
  • la faisabilité technique.

L’humusation en conditions naturelles

L’instance indépendante a conclu que l’humusation en conditions naturelles ne pouvait pas être retenue comme nouvelle forme de sépulture. La technique est aussi appelée compostage: en conditions naturelles, le corps n’est pas enterré, mais placé dans un tas de compost composé de matériaux riches en carbone. « La demande pour cette technique procède de considérations écologiques et de la valeur symbolique que les gens attachent au retour à la nature. Elle ne répond cependant pas aux attentes. Elle n’est pas techniquement praticable et son exécution entre en conflit avec divers aspects du cadre éthique. »

L’humusation en conditions contrôlées

L’humusation en conditions contrôlées ne rencontre en revanche pas d’objection à son autorisation, souligne le comité. « Elle est techniquement faisable et réussit à un degré important le test du cadre éthique. » Dans ce cas, le corps est disposé dans une alvéole cylindrique fermée avec du compost, en veillant à obtenir des conditions idéales en termes d’humidité, de température, de circulation de l’air et d’oxygénation. Périodiquement, chaque cylindre effectue un mouvement rotatif pour optimaliser le processus d’humusation.

La résomation

Pour la résomation, le Comité ne voit pas d’inconvénient à ce que cette forme de sépulture soit autorisée à l’avenir « dans la mesure où elle est techniquement au point et réussit le test du cadre éthique. » Le système consiste à plonger et dissoudre le cadavre dans une solution d’eau et d’hydroxyde de potassium chauffée à 160 ou 180 degrés Celsius pendant plusieurs heures.

La cryomation

Quant à la cryomation, qui consiste à plonger le corps du défunt dans de l’azote liquide à une température proche des -200°C, le Comité relève qu’elle « est encore en phase expérimentale et qu’elle n’est donc pas encore assez prête pour être mise sur le marché même si, en principe, elle devrait pouvoir réussir le test du cadre éthique ».

Rendre l’inhumation plus naturelle?

Le Comité recommande aux autorités de chercher à savoir de quelle façon l’inhumation naturelle peut devenir une véritable option pour davantage de personnes. « C’est faisable en lui réservant plus d’espace dans les cimetières existants, dans des espaces attenants aux cimetières existants ou en pleine nature dans des cimetières dits naturels », conclut l’instance dans son avis.

Source: Comité consultatif de bioéthique

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