Des revues périmées dans les salles d’attente. Mais pourquoi?

Parfois, les chercheurs semblent à cours de sujets hautement scientifiques et capables d’épater la galerie d’initiés. Ils se penchent alors sur des questions compréhensibles par tous, mais néanmoins rigoureuses.

C’est le cas de ce professeur néo-zélandais, Bruce Arroll, qui s’est attaqué à l’épineux problème des magazines nonchalamment abandonnés dans les salles d’attente des médecins. Pourquoi diantre ces revues sont-elles très souvent, pour ne pas toujours, périmées ?

 » Etant donné le nombre de patients qui se sont plaints, ce phénomène constitue une question essentielle pour la recherche « , s’est justifié le scientifique en planchant sur le problème.

Aidé par deux collègues, dont un statisticien, le Pr Arroll a trié les 87 magazines proposés dans la salle d’attente d’un généraliste d’Auckland, entre avril et mai dernier. Il les a disposés en trois piles. Parmi ces magazines figuraient des  » people  » qui avaient mis des stars en évidence sur les couvertures, ainsi que d’autres, davantage qualifiés de  » sérieux  » ou d’  » économiques  » (Times, The Economist, National Geographic, ...). Quarante-sept d’entre eux étaient parus moins de deux mois avant l’étude, et les autres avaient été publiés entre trois mois et un an auparavant. Après un mois de recherche, près de la moitié du stock (41 magazines) avait disparu et 59% affichaient une date de parution récente (moins de deux mois). Mais, bien que récents, aucun exemplaire des magazines Times ou The Economist n’avait été subtilisé. Conclusion : plus une revue est récente, plus elle a tendance à être volée. Car il s’agit bien ici de vol : le Pr Arroll et ses acolytes avaient expressément demandé au personnel de ne pas emporter les magazines. Les chercheurs en ont donc déduit que ces disparitions étaient le fait de patients. Conclusion n°2 : plus une revue traite de la vie des stars, plus elle risque de se volatiliser.

L’équipe de Bruce Arroll a élargi ses recherches aux 8.000 les cabinets médicaux présents en Grande-Bretagne : le coût total de ces délits se chiffrerait à plus de 16 millions d’euros !

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