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Des quinquas plus vulnérables au burn out?

Plus expérimentés, les 50+ peuvent plus facilement prendre du recul par rapport à leur travail. Mais ils peuvent aussi se sentir plus menacés...

Dans l’imaginaire collectif, les travailleurs les plus menacés par le burn out sont avant tout des personnes stakhanovistes, perfectionnistes et exagérément impliquées dans leur travail. « En réalité, l’expérience nous montre que le burn out ne concerne pas que cette personnalité-type, explique le Dr Serge Goffinet, psychiatre et président du Réseau Burnout. Il s’agit le plus souvent d’une problématique entre l’investissement professionnel et un souci de management. »

Dans ce cadre, les 50+ pourraient sembler moins à risque: plus aguerris, ils seraient mieux armés pour prendre du recul par rapport à leur travail et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Un avis que ne partage pas nécessairement Elke Geraerts, psychologue spécialisée dans la prévention et le traitement du burn out. « Dans le cadre de leur profession, les quinquas sont confrontés à la jeune génération qui maîtrise mieux les nouvelles technologies, estime la spécialiste. Résultat: nombre de quinquas se sentent sous pression. Dans beaucoup d’entreprises, les 50 + sont les premiers à être licenciés en cas de restructuration. Cela génère bien entendu un stress supplémentaire. Difficile, dans ces conditions, d’être serein sur son lieu de travail. Certains en viennent même à se mettre en échec. Il est alors primordial de se focaliser sur ses points forts et son expérience, plutôt que d’entrer dans une spirale d’idées noires et dévalorisantes. »

Se prémunir au travail

Pour briser ce cercle vicieux et se remettre en selle, la spécialiste conseille d’analyser ses pensées au travail, afin d’évacuer plus facilement celles qui pourraient poser problème. « L’idée est d’apprendre à mieux jongler entre différentes tâches ou à mieux évaluer le flot d’informations qui nous inondent en permanence, détaille Elke Geraerts. Il faut que le cerveau et la mémoire finissent par filtrer plus rapidement ce qui est utile ou pas. Il faut ainsi cesser d’être multitâches. C’est inefficace. De nombreuses entreprises s’imaginent que leurs employés doivent pouvoir accomplir trois ou quatre tâches en même temps. En réalité, ils ne font que sauter d’un projet à l’autre, sans véritablement avancer dans leur travail. Répondre au moindre stimulus rend le cerveau paresseux. En prenant conscience de ces stimuli, on retrouve sa concentration. »

Enfin, il faut oser se poser la question de l’adéquation entre son travail et ses aspirations profondes. « Il faut se poser trois questions et y répondre par une cote de 1 à 10, suggère Benoît Evrard, coach spécialisé dans le traitement de l’épuisement professionnel. Quel est le niveau de plaisir que j’ai au travail? Quel est le temps que j’affecte à des tâches dans lesquelles je me sens moi-même? Ai-je l’opportunité d’exprimer mes talents? Si la réponse à une ou plusieurs de ces questions se situe sous 7/10, il peut être utile de se demander si le poste qu’on occupe nous convient toujours. Et d’essayer, si ce n’est pas le cas, d’en discuter ou de donner un petit coup de volant pour remettre les choses dans l’axe. »

4 signaux avant-coureurs

1. On réduit ses contacts sociaux, faute de temps et d’énergie

2. On tombe malade les premiers jours de vacances. Dès que la pression se relâche, le système immunitaire craque..

3. On souffre de maux de tête le week-end en réaction à un excès de stress. S’y ajoutent parfois des douleurs cervicales, dorsales ou aux épaules.

4. On souffre d’insomnies, on est facilement irrité, en colère.

Plus d’infos sur le site www.jemesensbienautravail.be

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