Des preuves d’âgisme flagrantes durant la crise du coronavirus

Quelque 50.000 gériatres issus de 43 organisations et de 29 pays, dont la Belgique, se mobilisent pour dénoncer les discriminations contre les personnes âgées. Leur campagne mondiale, baptisée #OldLivesMatter, veut lutter contre « le racisme anti-âge » et sensibiliser les citoyens au respect des aînés.

Cette mobilisation fait suite à deux « preuves d’âgisme flagrantes et contraires à la liberté des droits des Hommes », soulignent les organisations partenaires dont fait partie la Société belge de gérontologie et gériatrie: le confinement des établissements pour personnes âgées « aux effets catastrophiques sur les résidents » et le tri des malades aux urgences pendant l’épidémie de Covid-19.

Les gériatres pointent également du doigt les discriminations du quotidien, notamment les publicités qui stigmatisent le vieillissement, le « dénigrement perpétuel » des âgés pour leur inaptitude aux nouvelles technologies ou encore le mot « retraité » qui « rejette de la société ».

« L’âgisme est la discrimination la plus répandue, la plus banale et la plus universelle (et elle est la seule discrimination à ne pas être réprimée par la loi) », regrettent les organisations. « La plupart des gens n’ont pas conscience des stéréotypes qu’ils entretiennent inconsciemment à l’égard des personnes âgées et, pourtant, ceux-ci les détruisent à petits feux. Une étude a montré que les personnes exposées au comportement négatif du vieillissement vivent en moyenne 7,5 années de moins que les autres. »

La campagne de sensibilisation mondiale s’accompagne de vidéos disponibles en plusieurs langues, représentant des cas de « racisme ordinaire et universel » envers les âgés. « Nous avons souhaité montrer à quel point l’âgisme est une discrimination si courante qu’on ne la voit plus », conclut le professeur Olivier Guérin, président de la Société française de gériatrie et gérontologie, à l’initiative du mouvement.

Contenu partenaire