© Frank Bahnmuller

Vivre avec la migraine

La migraine a conditionné la vie de Sandy Leysen, 49 ans, pendant des années. Bye-bye sorties entre amis, voyages...

Depuis toute petite, je suis hypersensible aux stimuli mais ils n’ont provoqué de véritables maux de tête qu’après mon premier accouchement. J’ai fini par consulter un neurologue qui a posé le bon diagnostic. J’ai alors vécu une période de hauts et de bas, ponctuée d’accalmies grâce aux médicaments pris à titre préventif et de crises pendant lesquelles le traitement s’avérait nettement moins efficace.

Comme un zombie

Au bout d’un moment, des symptômes visuels commençaient à apparaître comme des taches devant les yeux, ou une certaine confusion. C’était très angoissant. Mes enfants me voyaient parfois complètement lessivée pendant des heures dans le canapé en cas de crise. Je les rassurais comme je pouvais. Une fois la migraine passée, j’étais à nouveau disponible à 100%. Les crises, plus fréquentes avec l’âge, survenaient principalement la nuit. Je devais me lever, prendre mes médicaments et me recoucher avec de la glace sur la tête en attendant que cela passe. Je commençais alors ma journée comme un zombie. Mon travail en a été très affecté également. Je devais parfois annuler mes rendez-vous. Dans la maison de soins où je travaillais comme pédicure, j’ai fini par réduire mon horaire à un mi-temps mais ces crises imprévisibles m’ont empêché de progresser professionnellement.

Aujourd’hui, j’en parle ouvertement mais cela n’a pas toujours été le cas. Comme la migraine n’est pas une maladie mortelle, je préférais ne pas en parler. Celui qui n’en a jamais souffert peut difficilement imaginer le calvaire qu’on endure.

Un nouveau traitement

Depuis que les crises ont quasi disparu grâce à de nouveaux médicaments, je prends conscience de l’impact considérable de la migraine sur ma vie. Mon groupe de soutien m’a informé d’une étude dont je correspondais aux critères de sélection. Les résultats ont été spectaculaires. Pour la première fois depuis dix ans, je peux reprendre le volant la nuit. Avec le recul, je me rends compte que la migraine m’a rendue anxieuse et dépressive. Même si ma vie a radicalement changé, une certaine angoisse demeure malgré tout. Je n’ose toujours pas sortir de ma zone de confort. J’y travaille, peu à peu. Qui sait, je pourrai bientôt recommencer à voyager. »

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