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Une pilule unique contre les maladies cardiaques

Ceux qui souffrent d’une affection cardiovasculaire doivent prendre quotidiennement de nombreux médicaments pour éviter les récidives. La polypill regroupe ces actifs en une seule gélule.

 » Ce qui fait la particularité de la polypill, c’est qu’elle contient les trois actifs les plus prescrits aux personnes ayant, par exemple, fait un infarctus. Il s’agit d’un anti-hypertenseur, d’une statine et d’une aspirine cardio « , explique le Dr Catherine De Maeyer, cardiologue et jusqu’il y a peu présidente du Groupe de travail belge de prévention des maladies cardiovasculaires. Depuis septembre, la polypill est disponible sur le marché belge et remboursée par la sécurité sociale.

Moins de récidives

Ce poly-médicament est donc destiné aux personnes qui ont fait un infarctus, ont subi un pontage ou à qui on a dû placer un stent. Il leur est demandé d’adopter un mode de vie sain – ne pas fumer, se nourrir de manière équilibrée, bouger suffisamment – mais aussi de suivre à la lettre leur traitement médicamenteux, véritable pilier pour éviter toute rechute ou récidive.

 » Des études ont prouvé que près d’un quart des patients ayant fait un infarctus omettent de prendre l’un de leurs médicaments, et ce déjà au bout d’un mois de traitement « , déplore le Dr De Maeyer.  » Cela s’explique de plusieurs façons : soit ils ont oublié ce que le médecin leur a dit, soit ils n’ont pas tout retenu, soit ils n’ont plus de prescription, soit les médicaments coûtent trop cher ou provoquent des effets secondaires... Sans oublier le facteur psychologique. Certaines personnes rechignent à l’idée de devoir emporter partout des boîtes de médicaments. Mais ne pas suivre son traitement à la lettre, c’est augmenter notablement le risque de nouvel infarctus.  »

Il était donc urgent de simplifier la prise de ce type de médication.  » Les premiers résultats de la polypill semblent prometteurs. Les patients qui en font usage se montrent plus fidèles, plus assidus. Et les cas de récidives sont moins nombreux. Les patients trouvent, en effet, plus simple de ne prendre qu’une polypill. Ils peuvent s’en tenir à une prise unique, le soir, contre trois médicaments distincts à différents moments de la journée. Quand aux effets secondaires, ils restent les mêmes. »

D’autres polypills en perspective ?

L’idée de la polypill n’est pas neuve. Voici environ dix ans, on avait déjà songé à développer ce type de médicament multiple dans le cadre de la prévention des affections cardiovasculaires chez l’ensemble des 55+, qu’ils aient des antécédents et un risque accru ou non...

Depuis lors, on a renoncé à traiter tout le monde de manière préventive mais la polypill pourrait se décliner dans d’autres domaines. En particulier dans le traitement du VIH, ce qui permettrait de réduire nettement le nombre de médicaments à prendre. Mais en matière d’affections cardiovasculaires, les laboratoires planchent sur d’autres regroupements de molécules. Affaire à suivre donc...

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