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Une nouvelle technique permet de détecter les maladies du foie à un stade précoce

L’accumulation de graisse dans le foie (stéatose hépatique) est aussi en augmentation dans notre pays, après l’obésité et le diabète. Néanmoins, c’est très difficile de détecter et de suivre ce trouble à un stade précoce. Désormais, grâce à un échantillon d’imagerie intelligente, cette situation peut changer.

La stéatose hépatique est un trouble qui se développe souvent sous le radar, et ce, pendant un certain temps, car le foie ne montre pratiquement aucun signe de symptôme ou de douleur. Cette maladie se caractérise par une accumulation des cellules graisseuses, ce qui peut entraîner une maladie chronique du foie. Dans le jargon médical, le phénomène est également appelé foie gras non alcoolique (NAFLD). Son augmentation est souvent liée à un mode de vie malsain. Le poids corporel, le taux de cholestérol élevé, les aliments gras, le diabète et l’hypertension artérielle y contribuent tous. Dans un premier temps, la maladie ne se reflète souvent pas lors d’un bilan sanguin. Des inflammations peuvent dès lors se manifester dans le foie lui-même. Si elles persistent, cela entraîne une perturbation des tests de la fonction hépatique.

Jusqu’à aujourd’hui, il était très difficile de dépister précocement une éventuelle stéatose hépatique. Seule une biopsie approfondie d’un morceau de tissu hépatique pouvait déterminer la nature de l’inflammation et le diagnostic. Il était également difficile de suivre l’évolution ultérieure de la maladie sans une (nouvelle) biopsie.

Autofluorescence

À l’avenir, une nouvelle approche permettra de détecter plus facilement la maladie à un stade beaucoup plus précoce. Les recherches menées par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le Massachusetts General Hospital (MGH) et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), auxquelles a également collaboré le Dr Wilhelmus Kwanten, spécialiste du foie à l’UZA, basé à Anvers, ont permis d’aboutir à une méthode innovante.

« Nous avons pu mettre au point une technique permettant de réaliser des images de manière non invasive », explique Kwanten. « Des recherches antérieures ont montré que la lipofuscine – pigment cellulaire brun – est formée dans les cellules hépatiques des personnes atteintes de maladies du foie, y compris la NAFLD. En utilisant les propriétés autofluorescentes (où la lumière est émise par les structures biologiques), nous avons pu visualiser ce pigment. Cela permet d’estimer la gravité de la maladie. Pour ce faire, mes collègues ont utilisé des caméras de haute technologie et des techniques infrarouges ».

D’autres applications ?

Cela permet de détecter à un stade précoce les troubles hépatiques, en particulier les NAFLD. Une biopsie du foie peut donc éventuellement être évitée à l’avenir. La technique a déjà prouvé son efficacité sur des modèles animaux et sera probablement appliquée à terme dans la pratique clinique. M. Kwanten et ses collègues se pencheront également sur d’autres maladies dans lesquelles la lipofuscine est décrite. Cette technique peut également être appliquée à la détection précoce d’une maladie telle que l’artériosclérose (athérosclérose).

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