Une étude à Liège pour mesurer l’impact des biocarburants sur la santé

Une étude est menée à Liège depuis le mois de juin afin de mesurer l’impact d’une augmentation de la part du biodiesel dans le carburant des bus sur la qualité de l’air. Le but: vérifier que l’amélioration du bilan carbone du véhicule ne se fait pas au détriment de la santé, a expliqué Séverine Cassiers, chercheuse à la tête du projet.

Séverine Cassiers, ingénieure en mécanique, mène un doctorat en co-tutelle avec la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’Université catholique de Louvain (UCLouvain). Elle dirige une expérience depuis le mois de juin sur des bus à Liège, qui part de l’hypothèse qu’un biocarburant est de toute façon moins nuisible à l’environnement.

Ces véhicules roulent déjà avec un diesel auquel est ajouté une proportion de 7% de biocarburant (B7). La chercheuse tente de déterminer si augmenter la part de biocarburant à 30% (B30) peut se faire sans impacter négativement la qualité de l’air.

Pour ce faire, un bus, mis à disposition par le Tec avec un chauffeur, parcourt un trajet d’un kilomètre de long, sans dénivelé et sans virage, à Coronmeuse, en face des Halles des foires de Liège. La doctorante compare trois types de diesel sur un trajet standardisé, comprenant des vitesses allant de 20 à 50 km/h et des arrêts, afin de reproduire au mieux la conduite d’un bus en ville: le B7, utilisé actuellement, et deux types de B30, l’un à base d’huile végétale, l’autre à base d’huile alimentaire usagée.

Grâce à un appareil baptisé PEMS, embarqué à bord du bus, Mme Cassiers pourra comparer les émissions du véhicule. Elle vérifie d’une part les polluants nocifs pour la santé, tels que l’oxyde d’azote et les particules fines, et d’autre part les émissions nocives pour l’environnement comme le CO2.

Trois scénarios sont possibles: le B30 pollue davantage que le B7, il n’y a pas de différence significative entre les deux et le B30 pollue moins que le B7.

L’expérience se centre sur les transports publics car ils effectuent chaque année plusieurs centaines de millions de kilomètres en Belgique, explique Mme Cassiers. Augmenter la part du biodiesel dans ces véhicules aurait dès lors un impact significatif sur les émissions de CO2. Trois bus différents sont testés afin de représenter au mieux la diversité de la flotte belge.

L’étude est menée en collaboration avec l’Institut scientifique de service public (Issep), laboratoire de référence pour la Wallonie. Un subside a été accordé par la Région wallonne afin d’acquérir le PEMS, qui coûte 300.000 euros.

La campagne de mesure est également financée à hauteur de 25.000 euros par Bioro, raffinerie de biodiesel à Gand. « L’indépendance de l’étude est assurée grâce à la pluridisciplinarité des partenaires », assurent ceux-ci.

La Ville de Liège met elle son territoire à disposition. Un terrain de jeu particulièrement intéressant étant donné que « 40% des clients du Tec viennent de l’agglomération de Liège », qui comprend plus de 600.000 habitants, a pointé Gilles Foret, échevin liégeois de la Mobilité et de la Transition écologique.

L’expérience se déroulera jusqu’au mois de septembre et les résultats sont attendus à la fin de l’année.

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