Un prélèvement sanguin pour détecter le cancer du poumon

Le cancer du poumon est l’un des plus fréquemment diagnostiqués en Belgique. Pourtant, les techniques actuelles de dépistage ne permettent pas toujours de poser un diagnostic fiable. C’est dans ce contexte que des chercheurs belges ont mis au point une méthode plus sûre et plus rapide pour déceler la maladie.

Le cancer du poumon est l’un des plus répandus, principalement chez les hommes de plus de 45 ans. Il est également l’un des plus agressifs à cause des dépistages trop tardifs.80 à 90% des cancers pulmonaires sont attribuables au tabagisme. Les fumeurs courent ainsi vingt fois plus de risque d’en être atteints par rapport aux non-fumeurs.Actuellement, la maladie est dépistée à l’aide des techniques classiques d’imagerie, lorsqu’un nodule est détectable. Cette technique intervient en aval et ne permet pas de prévoir efficacement le développement du cancer. Par ailleurs, elle ne livre pas toujours un diagnostic fiable.

Dans le sang

Des chercheurs belges de l’université de Hasselt et de la clinique de Limbourg-est (Genk) sont toutefois parvenus à développer un processus qui permet de détecter le cancer du poumon dans le sang.  » Le chemin est encore long avant que nous puissions appliquer cette méthode à grande échelle, mais les premiers résultats sont déjà prometteurs « , assure le Dr Evelyne Louis qui, dans le cadre de sa thèse de doctorat, a mis au point cette méthode basée sur le métabolisme cellulaire.  » Par rapport aux cellules normales, les cellules cancéreuses se développent très rapidement car leur métabolisme est déréglé « , explique la spécialiste. Cette dernière a voulu savoir si cette perturbation pouvait se déceler dans le sang. Les chercheurs ont réussi à isoler des patients atteints d’un cancer du poumon des patients sains grâce à un prélèvement sanguin. Les résultats des recherches montrent que cette nouvelle méthode pourrait permettre d’obtenir un résultat fiable, de façon rapide et meilleur marché. Avant d’être appliquée, les résultats doivent toutefois encore être validés.

Une voie initiée en France

Récemment, des chercheurs français, sous la direction de Paul Hofman, directeur du laboratoire de pathologie du CHU de Nice, ont également mis en place un système de diagnostic précoce du cancer du poumon sous forme de simple prise de sang. Selon ce professeur, il est donc possible de détecter dans une population à risque (avec un fort tabagisme et atteinte de bronchopneumopathie chronique obstructive)des cellules tumorales circulantes et par conséquent de diagnostiquer un cancer du poumon bien avant qu’il ne soit détecté par imagerie. Ce dépistage interviendrait avant que le cancer ne soit formé, améliorant les chances de survie du patient. Le sang prélevé est filtré pour mettre en évidence les fameuses cellules tumorales circulantes.

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