© Getty Images/iStockphoto

Un nouveau traitement pour lutter contre l’asthme sévère

En Belgique, 6 à 7 % des adultes âgés de 20 à 45 ans sont asthmatiques, selon le Fonds des Affections respiratoires. Au quotidien, la maladie reste très invalidante. Une nouvelle technique, la thermoplastie bronchique, a cependant été mise au point pour traiter l’asthme sévère.

Ce traitement peu invasif réduit la masse musculaire située autour des bronches, afin de limiter sa capacité à se contracter et de permettre ainsi aux patients de retrouver une respiration plus aisée. Il a été élaboré au Canada avant d’être approuvé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. La Belgique leur a emboîté le pas en février dernier, après la France un mois plus tôt. Le CHU de Liège est le premier hôpital de la Fédération Wallonie-Bruxelles à proposer cette thérapie.

Un muscle épaissi

L’asthme se caractérise par des phases plus ou moins fortes de compression des bronches sous l’effet de spasmes du muscle lisse qui entoure les bronches. Ce muscle semble hypertrophié chez de nombreux asthmatiques sévères. Epaissi de la sorte, il diminue le diamètre des voies aériennes, limitant ainsi le passage de l’air. Il renforce aussi la contraction des bronches lorsque le patient est exposé à un facteur déclenchant des symptômes (allergènes, effort physique, pollution, ...). Ce phénomène expliquerait en partie que certains asthmatiques sévères ne répondent que partiellement aux traitements médicamenteux classiques.

Energie thermique

La thermoplastie bronchique permet de brûler le muscle lisse en délivrant une énergie thermique contrôlée de 65° dans les parois des voies aériennes de calibre supérieur à 3 mm. Cette technique s’opère par voie endobronchique au cours d’une fibroscopie. Le patient est sous anesthésie (générale ou locale) lorsque le pneumologue introduit dans son nez ou sa bouche un long câble creux muni d’une micro-caméra. Le spécialiste est ainsi en mesure de visualiser l’intérieur de ses poumons sans effectuer d’incision. Un cathéter, composé d’un petit tube souple muni de quatre fils extensibles en son extrémité, est glissé dans le câble. Dès que le pneumologue atteint la zone à traiter, les fils sont déployés pour entrer en contact avec les parois des voies respiratoires et fournir l’énergie thermique. La chaleur ainsi dégagée a pour effet de réduire le muscle lisse bronchique en excès et provoquant le rétrécissement des voies respiratoires.

Effets bénéfiques

 » L’intervention s’adresse aux adultes qui souffrent d’un asthme difficile à contrôler par certains médicaments », commente le Professeur Renaud Louis, chef du service de Pneumologie au CHU de Liège.

 » La thermoplastie est le premier traitement de l’asthme qui s’adresse au remodelage et en particulier à l’hypertrophie des muscles lisses bronchiques dont on connaît l’implication dans l’asthme sévère ». Trois séances de 45 minutes, espacées de 3 semaines, sont nécessaires pour traiter les deux poumons et réduire de moitié, en moyenne, la masse musculaire. La thermoplastie bronchique  » procure une amélioration prolongée du contrôle symptomatique de l’asthme et de la qualité de vie ainsi qu’une réduction des phases d’exacerbations sévères « , assure le professeur. D’autres interventions sont d’ores et déjà prévues à Liège, avec un suivi rapproché des patients l’année qui suivra leur intervention. Les premières études réalisées en 2010 en Amérique du Nord ont montré que le traitement engendrait une diminution de 84% des hospitalisations pour crises d’asthme.

Contenu partenaire