Un coeur de femme, c’est fragile

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès chez les femmes en Europe. En Belgique, elles sont responsables de 17.000 décès par an. Face à ce constat, la Ligue Cardiologique Belge organise sa 36e Semaine du Coeur sur le thème Coeur de Femme.

On imagine souvent à tort que les maladies cardiovasculaires touchent davantage d’hommes que de femmes. Or, selon les statistiques européennes datant de 2012, ces affections seraient la cause de 52% des décès chez la femme, contre 42% chez les hommes. Dix pour cent des victimes ont moins de 65 ans. En Belgique, 17.000 femmes meurent ainsi chaque année de maladies cardiovasculaires pour 14.000 hommes. Il est donc urgent d’organiser des campagnes de prévention et de sensibilisation, afin de rappeler l’importance d’un dépistage.

Des modes de vie changeants

La population et les médecins ont tendance à sous-estimer l’importance des symptômes qui peuvent révéler un infarctus, un AVC ou une souffrance cardiaque quelconque quand il s’agit d’une femme. Pourtant, celle-ci est moins protégée après la ménopause et elle a moins de chance de survie qu’un homme après avoir subi un AVC. Par ailleurs, on observe, au cours des dernières décennies, des changements importants dans le mode de vie mené par de nombreuses femmes : alimentation peu équilibrée, surpoids, tabagisme, stress, manque d’exercice physique, etc. Ces facteurs à risque influencent fortement l’état de santé des femmes.

Des artères plus étroites

L’infarctus est spontanément associé aux hommes d’un certain âge qui fument, pratiquent peu d’activité physique et ont de l’embonpoint. Or, les femmes sont davantage sujettes à ces affections. Les maladies coronaires sont la première cause de décès chez les patientes (21%) alors que les AVC occupent la seconde place (15%). Ces chiffres s’expliquent par une différence physique : les artères coronaires sont plus étroites chez les femmes et risquent donc de se boucher plus rapidement.

Des symptômes différents

Les symptômes de maladies cardiovasculaires ne sont pas toujours identiques chez les femmes et chez les hommes. Lors d’un AVC, une femme ne ressent pas nécessairement une violente douleur thoracique, principal symptôme. Elle se plaindra davantage d’essoufflement, de nausées, de vomissements, de sueurs, de fatigue ou de faiblesse ou encore de douleurs dans le haut du dos, la mâchoire ou le cou. Ces symptômes seront accompagnés d’angoisse.

Des hormones chamboulées

Si la plupart des facteurs à risque impactent la santé de l’homme et de la femme de la même manière (hypertension, diabète, obésité, manque d’activité physique, cholestérol, tabagisme, stress et antécédents familiaux), certains ont pourtant une influence plus importante chez la femme. C’est le cas de l’hypertension, du diabète (risque d’AVC multiplié par 3 contre un risque doublé chez l’homme) et du tabagisme à un jeune âge.

Il faut également prêter une attention particulière à trois moments précis de la vie d’une femme, marqués par des changements hormonaux : première contraception, grossesse et ménopause. Au cours de la période précédant la ménopause, les oestrogènes forment une protection naturelle pour les artères et le coeur. Chez les jeunes femmes présentant plusieurs facteurs à risque, cet effet protecteur peut être annihilé et les patientes sujettes à des AVC. Celles qui sont ménopausées prématurément courent également plus de risques de souffrir d’une maladie cardiovasculaire.

Une semaine dédiée au coeur de la femme

Durant la 36e édition de la Semaine du Coeur, qui se déroule du 21 au 27 septembre, plusieurs activités d’information et de sensibilisation sont organisées à travers le pays et principalement dans les centres de revalidation cardiaque.

Informations : www.liguecardioliga.be

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