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Trois quarts des personnes peuvent reprendre le travail après un trouble cardiaque

Chaque année, quelque 15 000 Belges souffrent d’une crise cardiaque. La plupart d’entre eux parviennent à s’en remettre plutôt facilement et à reprendre le travail. Ce retour au bureau dépend non seulement de facteurs médicaux, mais aussi de facteurs psychosociaux et du travail lui-même.

La réadaptation cardiaque après une maladie ou un trouble cardiaque joue un rôle crucial dans la reprise du travail. Elle ne se concentre pas seulement sur la récupération physique, l’amélioration de la condition physique ou la lutte contre les facteurs de risque – tels que le tabagisme, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie- , mais fait aussi de la reprise du travail un de ses principaux objectifs.

Plusieurs études ont déjà montré ce lien entre réadaptation cardiaque et retour paisible au bureau. Idéalement, ce programme commence au moment de l’admission et se poursuit ensuite lorsque le patient se rétablit à son domicile. Une étude récente menée dans quatre centres de réadaptation belges auprès de quelque 330 patients confirme que la grande majorité des patients cardiaques qui suivent un tel programme peuvent effectivement retourner au travail. « Plus de 85 % sont retournés travailler après un an. Fait remarquable, 67 % des patients ont même repris le travail pendant le programme de réadaptation, à temps partiel ou non », a déclaré le cardiologue Prof. Johan De Sutter (Hartcentrum Gent) lors du congrès annuel de la Belgian Society of Cardiology.

Peur et dépression

Cette période de transition durant laquelle une personne retourne à sa vie « normale » après une maladie grave telle qu’un trouble cardiaque s’accompagne souvent de peur et d’incertitude. Il y a non seulement cette peur de la rechute, mais aussi celle de reprendre le travail, qui peuvent sembler menaçantes et requièrent donc toute l’attention nécessaire. Grâce à son approche multidisciplinaire, la réadaptation cardiaque répond aussi à ce besoin. « Le patient est soutenu par une équipe de spécialistes tels que le cardiologue, le physiothérapeute mais aussi le psychologue qui s’occupe entre autres de l’anxiété et de la dépression. Un assistant social examine également les éventuelles conséquences financières, administratives et familiales. On ne peut guère surestimer l’importance d’une telle reprise du travail. Outre son importance économique, la plupart des patients attestent également qu’elle améliore leur qualité de vie et celle de leur environnement ».

Équipe de nuit

Outre les facteurs psychosociaux, la gravité de l’état, l’âge mais aussi les caractéristiques de l’emploi lui-même déterminent si un tel retour est possible. Les patients souffrant d’insuffisance cardiaque – tant ceux qui ont subi une réanimation lourde, que ceux victimes d’une infection des valves cardiaques (endocardite) – ont du mal à reprendre une vie professionnelle. Les personnes de plus de 55 ans retournent travailler beaucoup moins souvent que la moyenne. Les patients qui ont eu un stent – sans infarctus – reviennent quant à eux plus vite.

Le travail lui-même peut également constituer un obstacle. Par exemple, les personnes qui ont un emploi stressant ou qui effectuent un travail physiquement exigeant ont plus de mal à s’en sortir, tout comme les personnes qui travaillent en équipes alternées ou de nuit. « D’où l’importance d’une bonne coopération entre le cardiologue, le médecin généraliste et le médecin du travail et d’une relation de confiance entre le patient et l’employeur. »

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