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Traiter la sécheresse vaginale

Pendant la ménopause, le vagin, lui aussi, se modifie. On estime qu’une femme sur deux est concernée par la sécheresse vaginale. Un souci à prendre au sérieux, d’autant qu’il existe de nombreuses solutions.

La paroi vaginale, les grandes et les petites lèvres ont besoin d’hormones féminines, car ce sont elles qui assurent la bonne épaisseur des tissus et leur irrigation continue. Lorsque la production d’hormones féminines tombe à un niveau proche de zéro, cela a des conséquences au niveau local.

« L’irrigation sanguine diminue et la paroi vaginale s’affine, précise le Dr Marijke Aerts, gynécologue. Cette évolution influence aussi le pH du vagin, ce qui offre un terrain favorable aux mauvaises bactéries et peut mener à des irritations. Au fil des ans, une sensation de sécheresse dans la zone du vagin et des lèvres peut ainsi apparaître. » La peau perd en élasticité, avec pour conséquence un risque accru de gerçures et d’infections. De nombreuses femmes rasent cette zone, ce qui aggrave la sécheresse cutanée. Il arrive aussi que le vagin se rétrécisse ou qu’il se relâche et perde en fermeté.

LES SOLUTIONS

Certaines femmes ménopausées se plaignent de douleurs lors des relations sexuelles, au point de les éviter au maximum. Des pertes urinaires, une moindre sensibilité du vagin, des douleurs quand on fait du sport, des irritations et des démangeaisons peuvent aussi se produire. Heureusement, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour gagner en confort. « L’important est de proposer aux femmes un schéma de traitement sur mesure », insistent les gynécologues Marijke Aerts et Karolien Stevens.

Le traitement hormonal de substitution (THS) à base d’hormones bio-identiques permet notamment de traiter la sécheresse vaginale. « Ces hormones sont chimiquement identiques aux oestrogènes et à la progestérone que le corps produit naturellement et qui permettent de stimuler la production de mucus. Elles se présentent en général sous forme d’un gel qu’on applique sur le bras. A côté de cela, on peut aussi traiter la sécheresse vaginale avec une crème aux oestrogènes ou des ovules vaginaux à placer dans le vagin deux ou trois fois par semaine », précise le Dr Marijke Aerts.

Certaines femmes refusent les traitements hormonaux et pour certains groupes – notamment les femmes qui courent un risque accru de cancer du sein – ces hormones bio-identiques ne sont pas indiquées. « Heureusement, pour ces femmes-là aussi des alternatives intéressantes ont vu le jour depuis quelques années. On peut également aider les femmes ménopausées depuis un certain temps et qui ressentent encore de problèmes vaginaux. »

LES MOYENS NATURELS

Les acides gras oméga 7 issus de l’huile d’argousier sont efficaces pour combattre la sécheresse des muqueuses du vagin, des yeux et du nez. « Les baies d’argousier sont riches en antioxydants naturels. Elles améliorent de l’intérieur l’état des muqueuses. On commence par une première dose assez élevée, puis on peut la réduire à un traitement d’entretien », souligne Leen Steyaert, consultante en ménopause. Les phyto-oestrogènes sont plus intéressants en cas de symptômes légers. Les probiotiques tels que les lactobacilles-ovules, que l’on insère dans le vagin, aident à maintenir l’acidité (le pH) à l’équilibre et forment une première barrière contre les infections. « Ils aident également en cas de douleurs lors des rapports sexuels liées à une sécheresse vaginale et fonctionnent aussi bien qu’un lubrifiant. Rester sexuellement active est aussi un excellent moyen pour lubrifier le vagin. »

Un traitement sur mesure, faisant appel à différentes méthodes, assure un résultat idéal.

LES FILLERS ET LE PRP

Les injections de PRP (plasma riche en plaquettes), méthode connue en médecine esthétique et régénérative depuis de nombreuses années, commencent à être appliquées pour conserver au vagin sa jeunesse. « Il s’agit d’un acte peu invasif, qui consiste à prélever une petite quantité de sang qu’on filtre ensuite par centrifugeuse, explique Marijke Aerts. Au cours de ce processus, les plaquettes sont séparées des autres composants sanguins. Ces plaquettes sont intéressantes, car elles contiennent une grande quantité de facteurs de croissance. En injectant localement ces plaquettes concentrées, la paroi vaginale reçoit en quelque sorte un coup de fouet qui l’incite à produire à nouveau du collagène, améliorant ainsi la qualité de la peau assez rapidement. Cette méthode permet de gagner quelques d’années mais, par la suite, le processus de vieillissement reprend, bien sûr... »

La solution à base de fillers (produits de comblement) à l’acide hyaluronique fonctionne de manière assez semblable. Connus pour leur efficacité contre les signes de l’âge sur le visage, les fillers sont utilisées depuis peu en Belgique pour la paroi vaginale. On les injecte autour de la vessie et au fond du vagin. « Pour cette zone, on utilise un certain type de filler, capable de capter 1.000 fois son poids en eau. Cela donne un coup de boost spectaculaire aux tissu vaginaux. En six semaines, les problèmes de sécheresse disparaissent et les effets durent plusieurs mois. »

LE LASER

Les lasers offre une bonne alternative de traitement. Ici aussi, la gamme s’est élargie, du laser assez puissant (par exemple le Mona Lisa Touch) jusqu’aux lasers plus doux (entre autres Petite Lady). « A l’aide de ce dernier on pratique de toutes petites perforations à l’intérieur et à l’extérieur du vagin. Personnellement, j’applique à mes patientes un gel légèrement anesthésiant, mais le traitement n’est pas du tout douloureux. Les micro-blessures ainsi créées lancent un processus de guérison au cours duquel la peau se renouvelle en produisant du nouveau tissu conjonctif et de l’élastine.

La circulation sanguine s’améliore et la peau redevient plus ferme et plus humide. En général, il faut compter trois à cinq traitements, à un mois d’intervalle, pour des résultats optimaux. Les effets du laser durent une bonne année, après quoi on peut répéter le traitement. Cela a toutefois un prix: minimum 400€. »

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