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Tout vous dire sur le syndrome de l’épaule gelée

Votre épaule est raide et vos mouvements difficiles ? Il s’agit probablement d’une capsulite rétractile, plus communément appelée épaule gelée.

1. Quels sont les symptômes de la capsulite ?

Niels-Jan Hendrickx, médecin spécialisé en revalidation : En général, une des épaules devient progressivement plus raide et douloureuse. Mais la douleur peut aussi apparaître brusquement. La plus touchée est souvent l’épaule non dominante. On ignore les causes précises. Une chose est sûre, la capsulite rétractile n’est pas due à des mouvements répétitifs ou à une sollicitation excessive après une journée de jardinage ou un déménagement, par exemple. Il s’agit d’un mécanisme inflammatoire entraînant le durcissement de la capsule de l’articulation. On a l’impression que l’articulation est gelée.

L’épaule gelée rend les mouvements difficiles, comme par exemple tourner le bras vers l’extérieur, s’habiller et se déshabiller, attacher sa ceinture de sécurité, se peigner ou fermer son soutien-gorge. La radiographie et l’échographie permettent d’exclure une lésion du tendon ou une inflammation de la bourse synoviale, deux affections assez similaires mais qui nécessitent un autre traitement.

2. Comment se développe la capsulite ?

La capsulite rétractile, qui dure un à trois ans passe toujours par trois stades. Le premier stade dit  » de congélation  » est le plus douloureux. Une douleur désagréable s’installe, tant au repos qu’en mouvement, durant la nuit surtout. La douleur s’intensifie au moindre mouvement du bras ou de l’épaule. La mobilité de l’épaule se réduit de plus en plus. Le médecin ou le kinésithérapeute peut encore manipuler l’épaule passivement. Au deuxième stade ou  » phase gelée « , la douleur ressentie commence à diminuer mais la mobilité reste très limitée. Même les mouvements passifs sont alors impossibles. Pendant le dernier stade dit de  » décongélation « , l’inflammation diminue peu à peu et on retrouve sa mobilité initiale.

3. Qui est à risque ?

2 à 5% des adultes risquent d’en souffrir un jour. L’épaule gelée affecte principalement les personnes de 40 à 65 ans et le plus souvent les femmes. Après une épaule gelée, le risque de connaître le même problème à l’autre épaule dans les cinq ans est estimé à 17%. L’affection est souvent diagnostiquée chez les personnes atteintes de Parkinson, d’une maladie métabolique comme le diabète ou souffrant de problèmes thyroïdiens. L’inflammation est souvent plus grave et survient plus brusquement chez les diabétiques dont les tissus conjonctifs sont déjà atteints et affaiblis.

4. Comment traiter une capsulite ?

Le traitement dépend du stade de l’inflammation. Au premier stade, on recourt aux anti-inflammatoires. S’ils ne suffisent pas, une infiltration de corticostéroïdes (3 maximum !) dans l’articulation peut soulager. L’application de glace et la cryothérapie sont également efficaces contre la douleur. Des exercices de kiné ne sont pas conseillés à ce stade car ils sollicitent trop la capsule, ce qui peut provoquer la formation de tissus cicatriciels. Il est en revanche conseillé de se mouvoir sans dépasser le seuil de la douleur, sans forcer. Le kiné peut aussi aider en mobilisant l’épaule ou par des manipulations.

Dans la « phase de décongélation » le traitement repose surtout sur la diminution de la raideur de l’épaule. Avec l’aide d’un kiné, la mobilité de l’épaule peut être élargie de manière adaptée. De même, des exercices permettent de développer le contrôle des mouvements et de la force musculaire.

Au deuxième stade, le kiné vous accompagnera dans le processus de guérison. S’ensuivra une revalidation intensive de plusieurs mois, ponctuée d’exercices d’étirement et de mouvements destinés à assouplir l’articulation. Il faudra entraîner l’épaule de 1h30 à 5 h par semaine, seul ou chez le kiné. Le traitement est parfois complété par des séances d’ergothérapie à l’hôpital. La thermothérapie peut aussi détendre les muscles de l’épaule. L’intervention chirurgicale est exceptionnelle. Elle a pour but soit de mobiliser l’articulation sous narcose, soit de détacher la capsule et de retirer le tissu cicatriciel sous scopie. L’opération doit être suivie de séances de kiné.

Enfin, mieux le patient est informé de l’évolution de l’épaule gelée, meilleur est le pronostic. Après la première phase très douloureuse, certains ont peur de bouger alors que les mouvements sont sans danger, voire vivement conseillés au deuxième stade de l’inflammation.

5. Peut-on agir à titre préventif ?

Impossible de prévenir l’épaule gelée qui survient souvent sans aucune cause identifiable. C’est la forme primaire. On observe également des formes secondaires qui apparaissent après un traumatisme comme une chute, une lésion de tendon ou une déchirure musculaire au niveau de l’épaule. Le processus inflammatoire peut être provoqué par une attaque d’apoplexie, une tumeur au sein ou au poumon, une fracture du bras ou de la clavicule. Il est toutefois possible de limiter l’impact et la durée de l’épaule gelée en consultant dans les plus brefs délais.

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