Soulager la douleur sans médicaments

Il existe un certain nombre de techniques efficaces qui permettent de combattre la douleur sans recourir à des médicaments.

Table des matières:

La douleur aiguë se manifeste immédiatement après l’altération des tissus. Elle a clairement une fonction d’avertissement et de protection. Pendant tout le processus de guérison, la zone altérée reste douloureuse pour que nous pensions à la ménager. De cette manière elle guérit mieux et plus vite. Pendant le processus de guérison, la douleur disparaît petit à petit.

Cependant, il arrive qu’un nerf continue à émettre des signaux de douleur sans raison apparente. On parle de douleur chronique lorsqu’elle dure plus de six mois et il n’est pas toujours aisé d’en déceler l’origine.

Une perception qui varie d’un individu à l’autre

La douleur est une sensation extrêmement complexe à laquelle chacun réagit de façon totalement différente. Une même personne peut aussi réagir plus ou moins fort à la douleur selon le moment de la journée et les circonstances. Des études ont montré que lorsque nous nous concentrons sur une douleur, nous la ressentons beaucoup plus intensément. En revanche, lorsque notre attention est détournée par une quelque chose d’agréable, nous la ressentons moins. L’angoisse, le stress et la dépression renforcent également la perception que l’on a de la douleur.

Plus la sensation de douleur se prolonge dans le temps, plus le seuil de la douleur s’abaisse et le nombre de stimuli envoyés au cerveau augmente. Conséquence ? La sensation de douleur se renforce. C’est pourquoi il est très important d’intervenir immédiatement pour que la douleur ne passe pas du stade aigu au stade chronique. Dans ce contexte, les antalgiques constituent une aide efficace. Mais tout médicament peut, comme on le sait, entraîner des effets secondaires. C’est pourquoi les antalgiques non seulement ne conviennent pas à tout le monde mais qu’en plus, on ne peut pas augmenter la dose à l’infini. D’où l’intérêt des thérapies alternatives qui viennent prendre le relais et permettent de limiter le recours aux antalgiques.

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Une influence délibérée

Toute une série de processus émotionnels jouent un rôle dans la douleur. Prenons, par exemple, le cas de deux personnes qui éprouvent une douleur lancinante dans la poitrine. La première a perdu un parent d’un infarctus du myocarde. Elle redoute d’en avoir un également. Son angoisse et son inquiétude abaissent son seuil de tolérance à la douleur, si bien que tous les stimuli douloureux arrivent directement au cerveau. La seconde est un sportif qui fait du fitness. Il impute ses douleurs thoraciques à sa séance de la veille et sait qu’elles disparaîtront spontanément après quelques jours. Comme il y prête peu d’attention, il relève son seuil de la douleur et la perçoit moins.

Ce processus est inconscient mais il est possible de le provoquer. C’est précisément l’objectif de diverses thérapies non médicamenteuses. Angoisse, stress, agitation, colère et impuissance sont des sentiments négatifs qui exercent un effet démultiplicateur sur la douleur. Toute technique visant à les combattre permet donc de les atténuer.

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Masquer la douleur à l’aide d’autres stimuli

Il existe une série de techniques de traitement de la douleur basées sur la « théorie de la porte ». Selon cette théorie, avancée en 1965 par le psychologue Melzack et l’anatomiste Wall, la moelle épinière transmet non seulement les signaux de douleur au cerveau, mais est également capable de les moduler. Ils comparent ce processus à une sorte de porte qui peut être ouverte ou fermée pour laisser plus ou moins de stimuli douloureux.

Ceux-ci seraient bloqués lorsqu’on sature les nerfs avec d’autres signaux sensoriels. Nous appliquons tous spontanément cette théorie. Si, par exemple, nous nous cognons la main sur le coin de la table, nous la frottons immédiatement avec énergie. Différentes techniques telles que les massages ou les applications de chaleur ou de froid recourent au même principe.

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La relaxation

Comment ça marche ? Il existe de nombreuses techniques de relaxation (Jacobson, Schultz, sophrologie, Alexander,...) qui impliquent notre participation. L’objectif est d’apprendre à s’approprier son corps et à libérer progressivement la tension musculaire. Le relâchement des muscles doit finalement permettre une complète détente mentale.

L’apprentissage de techniques de relaxation peut se faire dans des centres spécialisés ou avec l’aide d’un kinésithérapeute. À l’heure actuelle, on met l’accent sur les techniques de relaxation actives dans le cadre desquelles le thérapeute nous apprend à appliquer ces techniques de manière autonome.

Quand ? La relaxation est efficace pour les douleurs où le stress et l’angoisse jouent un rôle. Ces sentiments abaissent le seuil de la douleur, augmentent la tension musculaire, conduisent à une fatigue extrême et à une hypersensibilité des muscles, ce qui favorise automatiquement le stress et aggrave la sensation de douleur. La relaxation peut contribuer à rompre ce cercle vicieux.

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La TENS ( neurostimulation électrique transcutanée)

Comment ça marche ? Cette technique consiste à placer temporairement des électrodes à différents endroits du corps : dans la région douloureuse ou, suivant les cas, le long du trajet d’un nerf spécifique ou à d’autres emplacements stratégiques.

Ces électrodes sont reliées deux par deux à un générateur qui produit un courant électrique de faible intensité (jusqu’à 10 mA) et dont la fréquence des pulsations se situe entre 1 et 150 Hz. Il existe aujourd’hui de petits appareils sur piles que le patient peut emporter partout. Grâce à ces pulsations électriques, des « contre-stimuli » sont produits dans les fibres delta A, ce qui contrecarre la transmission du signal de douleur par les fibres C. Pendant le traitement, le patient ressent un léger picotement à l’endroit où il éprouve une douleur.

À l’issue du traitement, le seuil de la douleur est relevé, d’où une moindre sensation de douleur. En outre, la TENS favoriserait également la production d’endorphines (des substances analgésiques naturelles fabriquées par le corps lui-même).

Quand ? Cette méthode est la plus efficace pour combattre les affections des muscles et des tendons, les douleurs dans la nuque et le dos, la tendinite des mains, le syndrome du canal carpien. Elle peut également être bénéfique contre certaines formes de névralgie et de douleurs fantômes (douleurs survenant après la section d’un nerf, lors d’une amputation, par exemple).

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Le massage

Comment ça marche ? Le massage est une des techniques antidouleur les plus anciennes. Ses effets varient selon la technique utilisée (frictions, pétrissages, effleurements...) : relaxation musculaire, amélioration de la circulation sanguine, évacuation de liquides accumulés, production d’un stimulus bloquant la transmission de la douleur...

Quand ? Le massage peut soulager différentes formes de douleur. Son effet reposant est ressenti comme bénéfique par pratiquement tout le monde et constitue une manière efficace de réduire le stress. Le massage contribue également à détendre des muscles crispés, en stimulant la circulation sanguine et lymphatique. Il diminue aussi le gonflement par accumulation de liquide.

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Acupuncture

Comment ça marche ? En acupuncture, la douleur est considérée comme le signal d’une mauvaise circulation de l’énergie à un endroit du corps, empêchant ainsi les nutriments d’arriver où ils doivent arriver et les déchets d’être évacués. En plaçant, aux points d’acupuncture (où passent certains nerfs), de fines aiguilles on rétablit la circulation des énergies. En outre, elle favorise la fabrication de substances analgésiques naturelles (les endorphines).

Dans le cas de la douleur chronique nécessitant parfois l’activation très fréquente des aiguilles, on recourt souvent à l’électro-acupuncture.

Quand ? L’acupuncture est appliquée à toutes les formes de douleur chronique ou aiguë. Elle a déjà fait l’objet des recherches scientifiques les plus pointues pour diverses formes de douleurs articulaires (rhumatisme, notamment) et musculaires. La douleur aiguë disparaît généralement après 2 à 3 séances. L’amélioration est plus lente en cas de douleur chronique. Si aucune amélioration n’intervient après 4 séances, poursuivre le traitement n’a guère d’intérêt.

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Hypnose

Comment ça marche ? L’hypnose agit sur la sensation de douleur et sa perception. Elle agit donc tant au niveau physique qu’émotionnel. Comme pour la relaxation, la contribution du patient est essentielle. L’hypnose est un exercice de concentration extrême sur un élément déterminé afin de refouler les autres stimuli. Vous avez très certainement déjà vécu ce type d’expérience. Par exemple, vous souffrez d’une rage de dents. L’horreur ! Pour passer le temps, vous regardez un film... qui s’avère captivant. Du coup, tout à l’histoire qui retient votre attention, votre mal de dents devient beaucoup plus supportable au point que vous l’oubliez (ou presque).

L’hypnose n’induit ni le sommeil ni une perte de conscience, mais bien un état de conscience modifié où l’attention est focalisée sur des images et des expériences intérieures. Grâce à des techniques d’imagerie médicale, notamment des scanners sophistiqués, il est possible de démontrer que l’hypnose active certaines zones du cerveau, différentes de celles qui jouent un rôle dans la relaxation.

Quand ? L’hypnose peut, en principe, soulager tout le monde et certainement en cas de douleur à forte composante émotionnelle. Mais, pour qu’elle soit efficace, il faut coopérer. En effet, plutôt que d’hypnose on devrait parler d’autohypnose. Si vous n’êtes pas réceptif, une hypnose ne pourra pas vous aider.

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Les origines de la douleur

Les récepteurs de la douleur (appelés aussi nocicepteurs) sont situés aux terminaisons des nerfs sensoriels. En cas d’altération des tissus (à la suite d’un coup, d’une entorse, d’une inflammation,...), l’organisme libère des substances qui stimulent directement ou indirectement les nocicepteurs. Certaines substances telles que l’histamine, la sérotonine et la bradykinine stimulent les récepteurs, alors que d’autres, telles que les prostaglandines, augmentent leur sensibilité.

Le nocicepteur envoie, par l’intermédiaire des neurones, le stimulus douloureux au cerveau via la moelle épinière. Les neurones sont soit de fines fibres à conduction lente (fibres C) ou des fibres plus épaisses à conduction rapide (fibres delta A). Le message qui arrive au cerveau est : « J ‘ai mal, à tel endroit, avec une telle intensité « . La stimulation des fibres C entraîne une douleur sourde, lancinante, la stimulation des fibres delta A une douleur vive. La moelle épinière n’est pas qu’une simple étape intermédiaire des stimuli sur le chemin du cerveau. L’information diffuse y est concentrée et sélectionnée. L’ensemble du système nerveux est en effet très sélectif.

À tous les niveaux, du nocicepteur jusqu’au cerveau, l’information relative à la douleur peut être influencée, ce qui peut renforcer ou atténuer sa perception.

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Chaud ou froid ?

Une bouillotte chaude sur des muscles douloureux, une compresse froide sur une cheville foulée. Le chaleur et le froid sont souvent utilisés pour soulager la douleur. Mais quand faut-il opter pour la chaleur et quand pour le froid ?

La chaleur (environ 40 °C) dilate les vaisseaux sanguins, favorise la circulation sanguine et détend les muscles.

  • La chaleur est indiquée si les muscles ou les articulations sont raidis et douloureux. Elle ne peut pas être utilisée sur des zones présentant un hématome ou un oedème.
  • La chaleur peut être appliquée sous de nombreuses formes : une bouillotte d’eau chaude, des coussinets à placer dans le micro-ondes, un fango, une lampe à infrarouge,...
  • Pour traiter une douleur située plus profondément, on utilise des ultrasons, thérapie à ondes courtes.

Le froid fait baisser la température et provoque un rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction).

  • Le froid est surtout indiqué en cas d’inflammation et de formation d’oedème. Par exemple, les maux de dents ou l’arthrite. Immédiatement après un traumatisme (un coup) on peut appliquer du froid en vue de limiter l’hématome et le gonflement.
  • On peut refroidir l’endroit douloureux à l’aide de compresses froides, d’une douche, d’un sac de glaçons ou d’un spray froid.
  • Tant pour l’application de chaleur que de froid il faut bien veiller à ne pas recourir à des températures extrêmes pouvant occasionner des brûlures ou des gelures. Placez toujours un essuie entre la source de chaleur ou de froid et la peau.

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