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Sinus perpétuellement bouchés? Ces (nouvelles) solutions vont vous soulager

Un nez complètement bouché? Check! Mais saviez-vous que la sinusite chronique touche environ 16% des adultes. Grâce à des percées médicales impliquant des anticorps et des bactéries nasales, une solution est en passe d’être trouvée.

La sinusite est une inflammation des sinus paranasaux, qui sont remplis d’air. Ces sinus sont situés au niveau de la mâchoire, autour et au-dessus des yeux, et plus profondément dans le crâne. Lorsque la muqueuse qui ventile les sinus paranasaux s’enflamme, des symptômes apparaissent: les plus classiques sont un nez bouché, des difficultés à respirer par le nez, des maux de tête, des mucosités dans la gorge ou le nez, voire une perte du goût et de l’odorat. « La sinusite aiguë est presque toujours une infection virale et survient souvent en même temps qu’un rhume. Cela peut vous rendre assez malade, mais les complications telles qu’un gonflement de l’oeil ou une complication cérébrale sont rares. En général, cela passe relativement vite », explique le professeur Claus Bachert (UZ Gent), médecin ORL.

Polypose naso-sinusienne

Si les symptômes persistent pendant plus de trois mois, on parle de rhinosinusite chronique (RSC). « Il existe deux formes de RSC: RSC sans polypes nasaux, qui est la plus fréquente, et la variante avec polypes nasaux. Ce dernier groupe de malades, en plus de souffrir des symptômes habituels, n’a plus d’odorat », explique le professeur Bachert. « Il y a beaucoup de malentendus au sujet de la polypose nasale. Il s’agit d’un phénomène totalement distinct des polypes de la gorge, plus connus. Les polypes nasaux sont des gonflements de la muqueuse des sinus qui peuvent boucher complètement le nez. Ils ne surviennent pas durant l’enfance mais se déclarent seulement après 20 ans ou plus. De plus, ils ne sont souvent pas détectés ou seulement après 4 à 5 ans, car les médecins doivent regarder dans le nez à travers un endoscope nasal pour les détecter. »

Diagnostic et traitement

Le diagnostic de RSC est posé sur la base d’une analyse des symptômes. « Nous commençons alors le traitement via un spray avec des stéroïdes topiques et/ou des antibiotiques sous la forme d’une faible dose de macrolides pendant deux à trois mois. Ce traitement est suivi d’un scanner des sinus. Ce n’est qu’après le traitement et s’il y a encore des signes d’inflammation que l’on peut parler de RSC. Dans la pratique, c’est souvent le contraire qui se produit et un scan est effectué immédiatement. »

Dans le groupe sans polypes nasaux, le traitement standard consiste en un spray et des médicaments. Parfois, cela suffit, parfois la maladie peut disparaître d’elle-même, mais chez un assez grand nombre de personnes, les symptômes réapparaissent. « La chirurgie est alors généralement l’étape suivante. Il s’agit d’ouvrir les sinus, d’éliminer l’infection de la muqueuse sinusale tout en épargnant la muqueuse nasale. L’ablation de la muqueuse nasale n’est pas recommandée. Les muqueuses nasales sont importantes pour votre système immunitaire et votre odorat. »

Les anticorps changent la donne

Si des polypes nasaux sont en cause, l’approche change. On administre alors des doses plus élevées de stéroïdes topiques par spray ou gouttes, en association avec de la doxycycline (antibiotique). « Cela nécessite souvent un traitement à vie car les polypes nasaux disparaissent rarement d’eux-mêmes. De plus, ils vont souvent de pair avec l’asthme et l’allergie, qui doivent être traités simultanément », souligne le professeur Bachert.

Si ce premier traitement ne donne pas de résultats suffisants et que les polypes continuent de se développer, une opération dite « reboot surgery » peut être utile. « Une technique assez récente qui s’effectue dans une zone très délicate, près du cerveau et des yeux. Les polypes nasaux sont retirés et tous les sinus sont ouverts tandis que la muqueuse nasale est réinitialisée, un peu comme un ordinateur défectueux. Les gens ne ressentent plus de symptômes pendant plusieurs années. »

Comme alternative à cette procédure assez lourde, une autre innovation est envisagée aujourd’hui. Des études internationales menées par l’équipe du professeur Bachert ont montré qu’une thérapie à base d’anticorps monoclonaux (dits biologiques) peut réduire les polypes nasaux et diminuer sensiblement les symptômes. « Ces médicaments innovants sont déjà utilisés avec succès depuis un certain temps dans le traitement de l’asthme et de l’eczéma atopique et semblent désormais également efficaces chez les RSC avec polypes nasaux. C’est la première fois depuis des décennies que nous pouvons offrir aux gens un nouveau médicament efficace avec très peu d’effets secondaires. » Des études de suivi sont actuellement en cours pour déterminer quels types d’anticorps donnent les meilleurs résultats. Le revers de la médaille est le coût – pour l’instant – élevé.

Bactéries nasales et molécules

Il s’agit peut-être d’une étape intermédiaire vers une deuxième révolution, encore plus impressionnante, à venir à plus long terme, assure le professeur Bachert. « Des études prometteuses sur de petites molécules sont en cours, qui sont aussi efficaces que les anticorps. En outre, à l’avenir, nous disposerons de bactéries nasales bénéfiques que nous pourrons insérer dans la muqueuse nasale et qui y produiront une sorte de médicament pour lutter contre la sinusite. L’immunologie se développe rapidement dans ce domaine, ce qui permettra de réduire considérablement le nombre d’opérations. »

Que pouvez-vous faire pour prévenir la sinusite ?

  • Appliquer une hygiène stricte des mains
  • Évitez les contacts fréquents entre les mains et le nez
  • Les rinçages nasaux peuvent apporter un vrai soulagement et nettoyer le nez. Cela peut se faire en versant de l’eau physiologique ou de l’eau salée faite maison (9g de sel pour 1 litre d’eau) dans une narine à l’aide d’une canule nasale (ou douche nasale). Pendant ce temps, prononcez la lettre K afin que l’eau puisse s’écouler d’une narine à l’autre tout en empêchant l’eau de couler dans votre gorge. Désinfectez la canule nasale après utilisation.
  • Le tabagisme est l’une des causes connues de la RSC.

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