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Sensations de picotements dans les membres ? Ne les ignorez pas !

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Cette sensation de piqure d’aiguille est un avertissement qu’envoie notre corps pour nous dire de bouger davantage nos membres. Un blocage des nerfs sur le long terme peut parfois mener à des dommages permanents. Explications.

Cette impression qu’on enfonce des petites aiguilles dans vos membres, tout le monde en a déjà fait l’expérience au moins une fois. Cela vous arrive généralement lorsque vous restez dans une position trop longtemps (ou que votre partenaire prend votre bras pour un coussin). Le terme médical employé pour désigner cet étrange fourmillement est la paresthésie.

À l’origine de cette sensation : les nerfs et les vaisseaux sanguins. Notre corps en contient des kilomètres. Et si chacun a sa fonction propre (transmission des messages jusqu’au cerveau pour les nerfs et transport du sang rempli d’oxygène et de nutriments vers nos organes pour les vaisseaux sanguins), les deux sont interdépendants.

Une interdépendance nerf/vaisseau sanguin

D’un côté, on retrouve les nerfs constitués de cellules vivantes. De l’autre, on a des vaisseaux sanguins spécifiques appelés « vasa nervorum ». C’est ce type de vaisseau sanguin qui va fournir aux cellules vivantes de l’oxygène et des nutriments. D’où son utilité pour les nerfs...

Inversement, les vaisseaux sanguins ont eux aussi besoin des nerfs pour que le corps soit maintenu à une bonne température et que la bonne quantité de sang parvienne aux endroits souhaités. Les nerfs aident en effet à changer le diamètre des vaisseaux sanguins et ainsi réguler la quantité de sang qui y passe. Par exemple, lorsque vous courrez, les nerfs élargissent les vaisseaux sanguins afin que davantage de sang puisse atteindre les muscles de vos bras et de vos jambes.

Cependant, toute compression des nerfs ou des vaisseaux sanguins qui les alimentent va interférer avec l’envoi des impulsions électriques vers le cerveau et la moelle épinière. Le cerveau va donc réagir à ce manque de signaux en causant des picotements dans la zone atteinte. Mais une compression sur le long terme cause des dommages bien plus importants que de simples fourmillements...

Le syndrome du canal carpien

Certaines formes de picotements, comme le syndrome du canal carpien (SCC), sont causées par une profession ou un mode de vie. Ce syndrome se produit lorsque le nerf qui traverse le canal carpien (formé par les os du carpe dans la main et une bande fibreuse formant un pont entre les os) est comprimé par des tendons enflammés qui traversent également ce « tunnel ».

Ainsi, les personnes qui travaillent avec des équipements vibrants, comme des perceuses ou des foreuses, sont plus à même de développer ce syndrome. Les musiciens aussi courent un risque accru de SCC. Même le simple fait d’utiliser un clavier d’ordinateur sur une longue période pourrait être dangereux. Ce type d’activités provoquent en effet des tensions au poignet et a fortiori au canal carpien, qui va alors faire pression sur le nerf médian présent dans le bras.

Si ce syndrome peut temporairement être soulagé en secouant le poignet, sur le long terme, il est possible que la situation s’aggrave au point de devoir porter une attelle pour redresser le poignet ou même de subir une opération chirurgicale.

La paralysie du samedi soir

Si le syndrome du canal carpien est causé par le travail, la « paralysie du samedi soir » résulte bien souvent de notre mauvaise posture, comme lorsqu’on s’endort en laissant notre bras pendre hors du lit par exemple. Un synonyme à la « paralysie du samedi soir » est la « paralysie de la lune de miel », qui se produit généralement lorsque votre partenaire repose sur votre bras ou votre jambe.

Ce syndrome se manifeste d’abord par des picotements – on perd lentement toute sensation dans notre bras – mais à plus long terme, notre membre pourrait être paralysé. Ce problème affecte le nerf radial du bras, généralement endommagé au niveau du biceps. Des études ont montré qu’un nerf comprimé pendant deux heures pouvait parfois mener à une guérison lente de plusieurs semaines.

Le syndrome du jean serré

Un autre type de paralysie peut être provoqué par votre pantalon. En effet, un jean trop serré au niveau des cuisses peut avoir des conséquences sur le « nerf cutané latéral de la cuisse », c’est-à-dire le nerf alimentant la peau de la cuisse latérale.

Il existe bien d’autres causes de ce syndrome, comme le fait de porter des clés, un portefeuille ou un smartphone dans les poches, mais aussi de subir un impact fort sur la jambe durant la pratique d’un sport (comme les barres asymétriques).

Il existe bien sûr des cas de tremblements ou de fourmillements qui touchent parfois vos autres membres : des picotements dans les lèvres peuvent indiquer une allergie alimentaire ou un accident vasculaire cérébral. Des fourmillements dans les mains et les pieds peuvent également indiquer une carence en minéraux ou en vitamines. Alors un conseil, ne les ignorez pas !

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