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Rhumatismes chroniques: l’importance d’une thérapie adaptée

Les 20 dernières années ont vu une véritable révolution dans le traitement des maladies rhumatismales chroniques telles que l’arthrite et la spondyloarthrite. Grâce à des traitements plus sophistiqués (biopharmaceutiques), les déformations articulaires visibles peuvent être évitées, mais de nombreuses lésions invisibles subsistent souvent. En outre, un traitement à vie est nécessaire et ces thérapies peuvent également entraîner des effets secondaires.

« Les lésions invisibles, ces sont ces limites physiques qui résultent de la maladie, comme la fatigue ou la douleur. Par exemple, si vous avez un emploi physiquement exigeant ou travaillez en équipe et que vous êtes atteint de polyarthrite rhumatoïde, cela peut être difficile de suivre le rythme de travail. C’est généralement impossible de continuer à fournir les mêmes efforts qu’avant, car votre niveau d’énergie n’est plus le même », explique le professeur Filip De Keyser, rhumatologue. « Cela peut entraîner des frustrations, ou une incompréhension, car il n’est pas toujours évident de faire comprendre à son patron toutes ces limitations invisibles. »

Une thérapie en trois étapes

Les médicaments constituent une part importante du traitement des formes chroniques d’arthrite, qui se déroule par étapes. « Le traitement initial est purement symptomatique et implique principalement l’utilisation d’anti-inflammatoires de type aspirine (AINS) tels que l’ibuprofène. Ils soulagent la raideur et ont un effet analgésique, mais ils n’ont aucun effet sur les processus sous-jacents impliqués dans les lésions articulaires. En cas de douleurs intenses, les dérivés de la cortisone (prednisolone ea.) sont utilisés pour leur effet anti-inflammatoire puissant et rapide. Mais comme ils génèrent certains effets secondaires néfastes à long terme, ils sont utilisés le moins longtemps possible. »

En même temps que le traitement à la cortisone, une thérapie de base est également recommandée pour certaines formes de rhumatisme comme la polyarthrite rhumatoïde ou le rhumatisme psoriasique. « Cela implique l’utilisation de médicaments tels que le méthotrexate, qui traitent non seulement les symptômes mais aussi le mécanisme inflammatoire sous-jacent. Un traitement qui n’agit qu’après environ huit semaines, ce qui le rend inadapté à une crise aiguë et soudaine. Une fois « activé », il est suffisant pour plus de la moitié des personnes soignées avec ce médicament. Le méthotrexate est généralement associé à l’acide folique (une vitamine B) pour augmenter la sécurité et la bonne tolérance du traitement. »

Produits biologiques

Dans environ 3 cas sur 10, le traitement de base échoue et il faut donc aller plus loin. « Pour ce groupe, les produits dits « biologiques » apportent un soulagement. Ce médicament innovant est constitué de molécules complexes qui agissent sur une cible biologique spécifique. De cette manière, le traitement s’attaque directement aux mécanismes à l’origine de la maladie auto-immune, au niveau moléculaire. Mais même cela ne constitue pas une solution miracle, car tous les produits biologiques ne sont pas aussi efficaces pour tous les patients atteints d’une forme de rhumatisme inflammatoire. L’offre de produits biologiques n’a cessé de croître ces dernières années, permettant à de plus en plus de personnes de bénéficier d’une thérapie adaptée avec le moins d’effets secondaires possible. Mais nous sommes encore loin de pouvoir garantir une maladie en rémission pour tout le monde », souligne le professeur De Keyser.

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