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Régulation des pesticides dans l’UE : un pesticide autorisé ne veut pas dire qu’il ne va pas causer de tort

Une centaine d’organisations de préservation de l’environnement et de la santé se sont coalisées pour dénoncer, mercredi, les actuelles procédures d’évaluation des risques des pesticides sur la santé.

« L’Union européenne a l’une des meilleures réglementations pour les pesticides au monde – en théorie. Mais elle n’est pas mise en oeuvre dans la pratique », affirment ces ONG, réunies dans la coalition « Citizens for Science in Pesticide Regulation ».

Alors que la Commission s’apprête à réévaluer le système d’autorisation des pesticides, qu’une commission spéciale du parlement européen qui examine la procédure d’autorisation de l’UE pour les pesticides doit rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année et à l’approche des élections européennes de mai, ces organisations se sont alliées pour que leur voix soit entendue et que le modèle européen passe des bonnes intentions à des faits concrets.

A l’heure actuelle, « beaucoup d’agriculteurs et de citoyens pensent toujours que si un pesticide est autorisé sur le marché, c’est qu’il ne peut pas causer de tort. C’est faux », résume Martin Dermine du Pesticide Action Network (PAN).

« Des conflits d’intérêts majeurs persistent dans le système »

Pour Barbara Demeneix, professeure au Laboratoire d’évolution des régulations endocriniennes du Muséum d’histoire naturelle de Paris, « la façon dont nous régulons l’usage des pesticides n’est simplement pas en phase avec les connaissances scientifiques que nous en avons ».

La coalition nouvellement fondée pointe dans un manifeste certains dysfonctionnements dans la mise en oeuvre des politiques européennes. « Des conflits d’intérêts majeurs persistent dans le système de réglementation des pesticides », dénonce-t-elle, citant pour preuve l’affaire des « Monsanto papers » qui ont révélé que la multinationale avait réalisé elle-même des études sur son produit phare (le Roundup), avant de les attribuer à des académiciens.

Elle critique aussi une trop grande latitude de la Commission européenne sur les dérogations « d’urgence » pour l’utilisation de certains néonicotinoïdes, pourtant interdits.

Le manifeste est signé par 118 ONG, dont trois belges: Inter-Environnement Wallonie, Nature & Progrès et Kom op tegen kanker.

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