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Que révèlent les sueurs nocturnes?

Fréquentes au sein de la population, les sueurs nocturnes peuvent avoir différentes causes. Si certains gestes simples permettent de s’en débarrasser, elles sont parfois révélatrices de maladies sous-jacentes.

Tout le monde s’est déjà réveillé au beau milieu de la nuit le corps baigné de sueur à cause de la chaleur ou à la suite d’un cauchemar. Nous savons donc à quel point les sueurs nocturnes sont désagréables et perturbent plus ou moins fort notre qualité de sommeil. « Caractérisées par une sueur soudaine et excessive pendant la nuit, ces bouffées de chaleur nocturnes font parler d’elles car elles sont très invalidantes « , confirme le Dr Vinciane Thielen, spécialiste en endocrino-diabétologie au CHR de la Citadelle à Liège . L’hyperhidrose – terme scientifique pour ce qu’on appelle aussi la sudation profuse – est provoquée par la stimulation du système orthosympathique . »

Commencer par Adapter l’environnement

Au rang des causes, une environnement de sommeil mal adapté peut être à l’origine des sueurs nocturnes. « La chambre à coucher doit être bien aérée et pas surchauffée, conseille la spécialiste. La température idéale pour un bon sommeil tourne autour de 18 à 20°C. On recommande d’utiliser des draps et des vêtements en coton, plutôt qu’en matière synthétique. Les repas copieux, riches en graisse, très épicés, trop sucrés, ainsi que la consommation d’alcool sont à éviter en soirée.

Le stress pouvant provoquer diverses manifestations dont des sueurs nocturnes, il est important d’apprendre à le gérer, notamment grâce à des exercices de relaxation au moment du coucher. « 

Les causes médicamenteuses

Si les sueurs nocturnes persistent malgré les adaptations environnementales, mieux vaut consulter son médecin traitant. « Celui-ci réalise un premier dépistage au moyen d’un interrogatoire poussé et d’une prise de sang de routine afin de faire le tri entre les causes bénignes et celles qui nécessitent l’avis d’un spécialiste. La prise de médicaments peut provoquer des sueurs nocturnes lorsque le dosage est mal ajusté. C’est le cas des antidépresseurs, de certains hypertenseurs, de traitements hormonaux administrés en période de ménopause ou à visée thyroïdienne, souligne le Dr Thielen. Le médecin généraliste effectue alors les ajustements nécessaires. « 

Les maladies sous-jacentes

Certaines maladies endocriniennes sont à l’origine de sueurs nocturnes et nécessitent l’avis d’un spécialiste. « C’est le cas de l’hyperthyroïdie, dont une autre manifestation est la perte de poids. Cette pathologie est facilement détectable au moyen d’une analyse sanguine classique.  » Par ailleurs, la sudation abondante peut attirer l’attention sur un problème au niveau des glandes surrénales. « Le phéochromocytome, une tumeur le plus souvent bénigne de la glande surrénale, se manifeste par une transpiration abondante et de l’hypertension. D’autre part, un excès de cortisol – une hormone fabriquée par les glandes surrénales – peut lui aussi déclencher des sueurs nocturnes. « 

Parmi d’autres phénomènes bien connus, la ménopause, marquée par une diminution du taux d’oestrogène, est souvent associée aux bouffées de chaleur. « Dans notre consultation d’endocrinologie, nous recevons des femmes qui entrent en ménopause et nous les accompagnons en collaboration avec leur gynécologue afin de diminuer leurs bouffées de chaleur. A cette fin, nous les orientons vers un traitement de substitution hormonal ou, si la personne court un risque génétique de développer un cancer familial, vers des dérivés non hormonaux comme le soja qui présente une configuration un peu similaire aux oestrogènes mais sans les effets négatifs . »

Il arrive que les hommes souffrent eux aussi de bouffées de chaleur. « Elle surviennent au moment de l’entrée en andropause et sont liées à la carence en testostérone . » Une transpiration abondante peut survenir à l’occasion d’épisodes infectieux. « Elle est alors accompagnée d’autres symptômes comme la fièvre.  » Notons encore que des patients atteints d’un cancer ont parfois aussi à souffrir de sueurs nocturnes. « Dans ce cas, elles sont liées à la maladie de l’un ou l’autre organe et à l’altération de l’état général. Cependant, le cancer n’est vraiment pas la première cause de sueurs nocturnes « , rassure Vinciane Thielen.

Casser le cercle vicieux

Une transpiration excessive provoque des réveils fréquents et peut amener à devoir changer ses vêtements, voire ses draps en cours de nuit. « Les phases de sommeil s’en trouvent rompues, avec à la clé une série d’effets en boule neige non négligeables: le trouble de sommeil entraîne de la fatigue, laquelle génère du stress qui, lui, est un élément favorisant les sueurs nocturnes. Le danger d’entrer dans un cercle vicieux est donc bien réel. » Un engrenage qu’il est possible d’éviter ou de casser, d’une part, en adoptant des gestes simples pouvant empêcher la survenue de sueurs nocturnes et, d’autre part, en consultant son médecin si elles sont fréquentes et persistantes.

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