© iStock

Quand faut-il mesurer son taux de cholestérol ?

Le contrôle du taux de cholestérol joue un grand rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires. A quelle fréquence doit-on le mesurer ?

Une simple prise de sang chez le généraliste suffit pour déterminer le taux de cholestérol. Il n’est pas nécessaire d’être à jeûn, à moins d’avoir le diabète ou d’être en fort surpoids.  » Lors d’une prise de sang de contrôle, on vérifie trois valeurs : le cholestérol total, le HDL (ou bon cholestérol) et les triglycérides (ou graisses qui circulent dans le sang). Les triglycérides peuvent fortement fluctuer après un repas, ce qui explique que le résultat du test puisse être faussé chez une personne en surpoids. On risque d’obtenir une valeur LDL (ou mauvais cholestérol) faussement inférieure à ce qu’elle est en réalité « , analyse le Pr Ernst Rietzschel, cardiologue. En cas de contrôle à jeûn, il faut veiller à ne plus manger six à huit heures avant la prise de sang. Mais on peut boire de l’eau.

Est-ce vraiment une bonne idée de faire contrôler son taux de cholestérol ou vaut-il mieux attendre encore un peu, surtout si on a bien mangé et bien bu pendant les réveillons et tout au long du mois de janvier?  » Cela ne sert à rien de faire le test tout de suite après les agapes. Pour que le résultat soit parlant, mieux vaut attendre d’avoir repris un rythme de vie et d’alimentation normal, conseille le Pr Rietzschel. Le taux de cholestérol dépend en effet à 80% de l’hérédité. On parle ici de la quantité produite par le foie et sur laquelle on n’a pas de prise. Les 20 % restants proviennent de l’alimentation.

Pour la majorité d’entre nous, s’astreindre à un régime ou faire des excès n’a donc que peu d’influence sur le taux de cholestérol. Mais attention ! Ce ne sont que des moyennes : chez certaines personnes, l’alimentation joue effectivement un rôle non négligeable sur le taux de cholestérol. C’est ce qu’on a constaté lors de mesures. Pour ces personnes-là, un régime adapté garde tout son intérêt. Au moindre écart, elles constatent plus vite les conséquences. Et on ne peut pas savoir à l’avance si on appartient ou non à cette minorité. « 

Que révèle notre sang ?

Trois valeurs ou taux sont mesurés par méthode standardisée lors d’un prélevement sanguin :

  1. Le taux total de cholestérol
  2. Le cholestérol HDL (ou bon cholestérol)
  3. Les triglycérides

Quant à la 4e mesure, pourtant si importante, celle du cholestérol LDL, il n’existe pas de méthode pour la calculer directement. C’est un taux qu’on obtient en appliquant une formule mathématique : LDL = cholestérol total – cholestérol HDL – triglycérides divisé par 5. D’un contrôle à l’autre, le taux de cholestérol peut varier légèrement, de l’ordre de 10 à 15 % maximum, ce qui explique qu’on fasse en général deux contrôles successifs à quelques semaines de distance.

Infections et ménopause

L’âge adulte atteint, le taux de cholestérol reste plus ou moins stable. Il n’y a donc pas de règle générale en matière de tests.  » La fréquence des contrôles dépend en grande partie des modifications du style de vie. Ainsi, chez les hommes, le taux de cholestérol a tendance à grimper à partir de 50 ans. Chez les femmes, on note souvent une assez forte augmentation après la ménopause, en particulier le taux de LDL (mauvais cholestérol).

Si vous avez pris ou perdu beaucoup de poids, il peut être intéressant de refaire un test. Parmi les autres facteurs en faveur d’une prise de sang de contrôle, citons les problèmes de thyroïde et une consommation importante d’alcool. C’est le foie qui traite tout ce qu’on ingère, y compris l’alcool, d’où une possible influence négative sur la production de cholestérol. « 

On pourrait être tenté de faire contrôler son cholestérol à l’occasion d’une visite chez le généraliste pour une grippe ou toute autre infection, mais ce n’est pas une bonne idée.  » Les phénomènes inflammatoires peuvent réduire artificiellement le taux de cholestérol et donc rassurer à tort. « 

Le rôle des triglycerides

Les triglycérides ne transportent pas de cholestérol mais des acides gras libres, que le corps transforme ensuite en énergie.  » Ces acides gras, également produits par le foie, sont partiellement présents dans le précurseur de cholestérol LDL. Plus on a de triglycérides dans le sang, plus on a de mauvais cholestérol (LDL). De nombreuses études scientifiques le démontrent : l’excès de triglycérides est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires, AVC et infarctus. Mais on manque encore d’études solides pour démontrer qu’une diminution du taux de triglycérides (obtenue grâce à des médicaments) permettrait de réduire le risque cardiovasculaire, souligne le Pr Bart Van der Schueren, endocrinologue. Un fort taux de triglycérides s’accompagne aussi d’un risque accru de diabète et de syndrome métabolique, mais il nous faudrait des études complémentaires pour être certains de leur rôle exact. « 

Contrairement au taux de cholestérol, qui dépend assez peu de l’alimentation, la quantité de triglycérides dans le sang est directement influencée ce qu’on mange et boit.  » Adopter un mode de vie plus sain peut faire la différence. Ce qui est en cause, ce n’est pas tant une alimentation trop grasse qu’une alimentation trop riches en sucre et l’excès d’alcool. Ceux-ci envoient au foie un message lui faisant croire que tout ce sucre fournit suffisamment d’énergie au corps. Cela incite le foie à envoyer encore plus de graisses dans le sang. Conséquence : le taux de triglycérides augmente. Le foie ne parvient plus à stocker efficacement les sucres, donc il les transforme en graisses.  » Pour réduire son taux de triglycérides, il faut adopter une alimentation pauvres en sucres rapides (glucides ou hydrates de carbone) et en graisses saturées. Parmi les bonnes alternatives, citons les acides gras non saturés, issus notamment des huiles végétales et des poissons gras.

Contenu partenaire