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Pourquoi la ménopause vous rend-elle irritable et déprimée?

Se sentir déprimée et irritable sans savoir pourquoi ? Beaucoup de femmes sont sujettes aux baisses d’humeur au moment de la ménopause, mais ne font pas immédiatement le lien avec cette phase de la vie. La cause, cependant, réside dans les follicules.

Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes ou sommeil perturbé. Ces troubles causés par la ménopause sont communs et faciles à reconnaître. Mais cette « phase », cette « transition », peut aussi entraîner de nombreux autres changements qui ont un impact non négligeable sur la qualité de vie. Les femmes peuvent alors être sujettes à une dépression soudaine, des sautes d’humeur ou à une irritabilité excessive. « Je pouvais soudainement m’en prendre à mon partenaire ou à mes enfants pour des raisons futiles. Ou bien je me mettais à pleurer pour un problème ridicule. Je n’aurais jamais fait ça avant. Je ne me reconnaissais plus et je commençais à me demander si je ne faisais pas une dépression. Jusqu’à ce que le gynécologue remarque des signes de début de ménopause », témoigne Marleen (54 ans).

Follicules

« Lors de la transition vers la ménopause, de nombreuses femmes sont souvent plus irritables que d’habitude », confirme le gynécologue Prof. Herman Depypere (UZ Gent). Cela est dû aux changements qui se produisent au niveau des follicules, des petits sacs contenant chacun un ovocyte (ovule immature).

Pendant et autour de la période de la ménopause, les follicules ne fonctionnent plus de manière optimale. Pour qu’elles puissent mûrir en vue de l’ovulation, l’hypophyse dans le cerveau doit produire une hormone folliculo-stimulante supplémentaire. Cela entraîne des niveaux hormonaux plus élevés, ce qui provoque soudainement la croissance d’un plus grand nombre de follicules. « Ce qui, à son tour, augmente le niveau d’oestrogènes dans le sang. L’harmonie hormonale disparaît. Les périodes de forte et de faible fabrication d’oestrogènes se succèdent. Les femmes ressentent cela. Parce qu’avec un niveau élevé d’oestrogènes, vous vous sentez plus irritable et agitée. Si le niveau est bas, vous vous sentez plus fatiguée ». Ces montagnes russes hormonales peuvent également s’accompagner de pertes sanguines irrégulières.

Dépression

Parfois, les conséquences vont au-delà de simples sautes d’humeur. Et les femmes peuvent même être sujettes à des sentiments dépressifs. Ce n’est pas illogique, car à cet âge, beaucoup de femmes se retrouvent dans une situation de « sandwich », s’occupant à la fois de leurs parents (beaux-parents) et de leurs enfants et subissant une pression (accrue) sur le plan professionnel. « Si cette dépression est le résultat d’un tel surmenage, les conseils d’un psychologue peuvent parfois aider. Il est également utile d’apprendre à s’organiser. Cette dépression peut également être due à la fatigue causée par le gonflement dû à la chaleur et à un sommeil perturbé. Des hormones bio-identiques légèrement dosées peuvent alors offrir une solution ».

La prise d’antidépresseurs n’est pas toujours nécessaire. Les femmes qui n’ont jamais connu de dépression dans leur vie ne seront sujettes qu’exceptionnellement à une dépression, et ce, parce que leur corps ne produit plus d’oestrogènes. « Avec ces femmes, nous sommes plus susceptibles de considérer le surmenage comme une cause de dépression. Pourtant, on constate que les antidépresseurs sont pris trop rapidement et ce n’est pas une bonne solution ».

Les femmes ayant une prédisposition névrotique semblent être plus sensibles aux changements, y compris aux changements hormonaux. « Lorsqu’elles ont déjà connu des phases dépressives, la ménopause peut à nouveau être un facteur de dépression chez elles. Il est alors préférable que ce trouble soit traité conjointement par un médecin généraliste, un psychologue, un psychiatre et un gynécologue. »

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