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Plus contagieux, plus résistants... : ce que l’on sait des variants du covid

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Variants britannique, sud-africain, brésilien... La mutation du covid est un phénomène auquel les experts s’attendaient. Néanmoins, de nombreuses questions demeurent : quelles conséquences auront ces variants sur l’évolution de la pandémie et sur la campagne de vaccination ? Le point sur ce que l’on sait.

Quels sont les variants ?

Si plusieurs milliers de mutations du virus ont à ce jour été identifiées un peu partout dans le monde, trois variants en particulier retiennent l’attention des épidémiologistes et sont considérés comme particulièrement préoccupants.

  • Variant britannique, ou « B.1.1.7 » : ce variant du covid a d’abord été détecté au Royaume-Uni et s’est ensuite propagé à plusieurs pays, dont notamment la Belgique. Cette nouvelle souche comprend plusieurs mutations et entraînerait une contagiosité accrue et plus longue du covis. Pour le moment, la souche britannique du virus représente environ 30 à 35% des cas en Belgique.
  • Variant sud-africain, ou « B.1.351 » : ce souche a d’abord été détectée en Afrique du Sud et est désormais présente dans au moins 41 pays. Elle impacte moins la Belgique que le variant anglais, mais sa proportion représente néanmoins 4% des cas dans notre plat pays.
  • Variant brésilien, ou « P.1 » : enfin, le variant brésilien a quant à lui été rapporté dans seulement 10 pays. C’est au Japon que le plus de personne sont touchées. La souche brésilienne représente moins d’un demi pour cent des cas en Belgique.

Parallèlement, il existe une deuxième catégorie de variants, surveillés par la communauté scientifique internationale à cause de leurs caractéristiques génétiques potentiellement problématiques mais qui ne circulent encore qu’à moindre échelle.

Par exemple, une lignée baptisée B.1.525 a été repérée en Ecosse, au Nigeria, en France ou en Australie. D’autres variants ont été détectés en Californie, en Zambie, en Ouganda ou encore en Finlande.

Quelles conséquences sur la pandémie?

En soi, l’apparition de variants est tout sauf une surprise: c’est un processus naturel puisque le virus acquiert des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie. Ces trois variants sont néanmoins une source de préoccupations et il est donc important de suivre leur évolution assidûment.

Les variants anglais, sud-africain et brésilien partagent en effet une mutation appelée N501Y, qui pourrait les rendre plus transmissibles. Dans le cas du variant britannique, les estimations sur l’augmentation du taux de transmissibilité vont de 30 à 70 %. Et les variants sud-africain et brésilien portent une autre mutation, E484K, suspectée d’amoindrir l’immunité acquise soit par une infection passée (avec donc une possibilité accrue de réinfection), soit par les vaccins.

Plusieurs équipes de chercheurs dans le monde sont en train d’analyser les caractéristiques biologiques de ces variants, dans l’espoir de savoir pourquoi ils semblent plus contagieux. Plusieurs hypothèses ont été émises à ce jour : peut-être que la charge virale est plus élevée, que le variant peut entrer plus facilement dans les cellules, qu’il se multiplie plus vite ou même que l’infection provoquée par le variant dure plus longtemps et qu’un individu infecté resterait donc contagieux pendant une plus grande période.

Quelle efficacité des vaccins?

Selon diverses recherches en cours, le variant anglais n’est pas une réelle source d’inquiétude – les premiers tests réalisés montrent que les principaux vaccins semblent conserver une bonne efficacité contre le variant britannique, dont ceux de Pfizer-BioNTech, de Moderna et d’Oxford-AstraZeneca.

Mais le variant sud-africain inquiète la communauté scientifique. Plusieurs études in vitro convergent en effet pour dire que le variant sud-africain semble réduire l’efficacité des vaccins, notamment à cause de la fameuse mutation E484K. La quantité d’anticorps protecteurs produits après l’injection des vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna est moins importante quand on est en présence du variant sud-africain (par rapport au variant anglais ou au coronavirus classique). Cela laisse donc supposer que la protection est plus faible.

Toutefois, les scientifiques mettent en garde contre les conclusions hâtives. D’abord, même si les vaccins sont moins efficaces face au variant sud-africain, cela ne veut pas dire qu’ils ne seront plus efficaces du tout. En outre, ces recherches se focalisent uniquement sur une seule réponse de l’organisme après la vaccination, la production d’anticorps, et n’évaluent pas d’autres types d’immunité potentielle, telle que l’activité des lymphocytes T et B.

Qu’est-ce qui nous attend ?

Tout en appelant à vacciner le plus vite possible pour prendre les variants de vitesse, les autorités sanitaires mondiales demandent aux fabricants de travailler à des vaccins de nouvelle génération, adaptés à des variants émergents. Les scientifiques insistent également sur le respect des mesures barrières, aussi cruciales contre les variants que contre le coronavirus classique.

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