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Peut-on écraser ou ouvrir ses médicaments ?

Certains médicaments sont difficiles à avaler parce qu’ils sont trop gros ! Mais peut-on les couper en plusieurs morceaux, les ouvrir ou les écraser pour qu’ils  » passent  » plus facilement?

Pour certains médicaments, cela n’a pas beaucoup d’importance : que vous les preniez en une ou en deux fois, en les écrasant ou même en les mâchant, l’effet sera exactement le même. Evitez simplement d’écraser le soir le comprimé du lendemain matin pour ne pas diminuer son efficacité. Certaines gélules peuvent être ouvertes s’il est plus facile pour vous d’en prendre le contenu à la cuiller... à condition, là aussi, de le faire sans attendre.

Si vous avez l’habitude de lire soigneusement les notices, vous aurez remarqué que tous les médicaments ne se prêtent pas à ce genre de manipulation. Nombre de produits agissent en effet de manière tout à fait différente lorsqu’ils ne sont pas absorbés dans leur forme initiale.

La conséquence la plus anodine sera que le médicament se retrouvera en contact direct avec vos papilles, ce qui n’est pas toujours très agréable. Parfois, le fait de sectionner, écraser ou mâcher un comprimé (ou d’ouvrir une gélule) affecte son efficacité thérapeutique ou le rend toxique, ce qui est évidemment bien pire... Et que dire du danger qui accompagne la prise simultanée de plusieurs tablettes écrasées dont les principes actifs ne sont pas du tout compatibles !

Heureusement, la notice précise généralement comment il convient de prendre le médicament et si la forme du comprimé peut ou non être modifiée. Si vous avez le moindre doute ou que l’information fait défaut, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou pharmacien.

Sachez toutefois que certains types de produits ne peuvent jamais être transformés. Vous en trouverez un aperçu ci-dessous.

A avaler avec de l’eau

1. Les comprimés gastro-résistants sont destinés à n’entrer en action qu’une fois dans les intestins, ce qui implique qu’ils puissent traverser l’estomac sans être affectés par l’acidité du suc gastrique. C’est pour cette raison qu’ils sont enrobés d’une couche de polymères protecteurs, qui se dissout dans le milieu intestinal beaucoup moins acide. Coupés ou écrasés, ces médicaments ne sont plus protégés contre le suc gastrique et risquent donc de perdre largement ou complètement leur efficacité avant d’atteindre l’intestin, mais aussi parfois de provoquer des maux d’estomac.

2. Les comprimés à libération régulée ou prolongée. Certains comprimés sont conçus de telle manière que leur principe actif ne se libère que progressivement au cours d’une période relativement prolongée... et si vous les écrasez, c’est toute la dose qui va agir en une fois ! Vous risquez donc de subir un (sérieux) surdosage dans un premier temps, puis de ne plus être couvert le reste de la journée, alors que le but de ce mécanisme est justement de vous assurer un apport durable et régulier d’une faible quantité de produit actif. Ici aussi, on ne touche à rien !

3. Les comprimés délitables fonctionnent suivant un principe comparable. Ils sont constitués de différentes couches à vitesse de décomposition variable : il arrive ainsi que la première libère immédiatement son principe actif (un produit destiné à protéger l’estomac, par exemple), tandis que la suivante est prévue pour agir beaucoup plus progressivement. Là aussi, prenez-les entiers pour préserver leur efficacité.

4. Les gélules. Qui n’a jamais pesté contre ces fichues énormes gélules si difficiles à avaler ? Résistez toutefois à la tentation de les ouvrir : bien souvent, leur contenant est gastro-résistant et évite donc que le suc gastrique n’affecte le principe actif ou que ce dernier n’irrite votre estomac.

5. Certaines gélules contiennent en outre des microgranules à libération prolongée, qui visent également à libérer le principe actif petit à petit. Il est donc absolument contre-indiqué de les ouvrir, et plus encore d’en écraser le contenu.

6. Enfin, pour des raisons évidentes, les comprimés sublinguaux (à faire fondre sous la langue) et les gélules ou capsules au contenu huileux devraient toujours rester intacts.

Demandez autre chose

Si vous n’arrivez vraiment pas à avaler un médicament, tous ces bons conseils ne vous aideront pas beaucoup. Si vous êtes confronté à ce type de problème, parlez-en à votre médecin ou pharmacien – le même produit existe peut-être aussi sous forme liquide – ou demandez d’emblée au prescripteur si le médicament peut être écrasé, mâché ou divisé. Si ce n’est pas le cas, il pourra vous proposer une alternative qui vous conviendra mieux.

Moitié-moitié

Si vous n’avez pas besoin de prendre un comprimé entier, mieux vaut ne pas le couper à la main ou au couteau, même s’il est sécable. La probabilité que vous parveniez à le diviser en deux parties égales est en effet très mince, ce qui peut entraîner une variation non négligeable dans la dose que vous absorberez (pour ne rien dire du risque qu’une partie du principe actif finisse émiettée sur la table de la cuisine...). Pour quelques euros, vous trouverez chez votre pharmacien un coupe-pilules qui s’acquittera parfaitement de cette tâche à votre place.

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