Parkinson, une maladie fréquente mais encore mal comprise

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

La maladie de Parkinson est, avec celle d’Alzheimer, l’une des principales pathologies à frapper le cerveau. Mais on ignore encore largement ce qui provoque ce mal insidieux au fil duquel le patient perd peu à peu ses capacités de mouvement.

« Plus de dix millions de personnes vivent avec la maladie de Parkinson à travers le monde », résume la Fondation Parkinson, l’une des principales organisations américaines dédiées à la lutte contre la maladie.

Cela en fait l’une des principales maladies neurodégénératives, ces pathologies qui affectent peu à peu le fonctionnement des neurones jusqu’à devenir extrêmement invalidantes. Par contraste avec la plus fréquente, celle d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ne provoque pas forcément de démence, bien que de tels effets puissent exister.

Quels sont les symptomes?

La maladie, qui frappe plutôt les hommes et dans une écrasante majorité les personnes de plus de 50 ans, affecte en premier lieu les mouvements. Les trois grands symptômes sont:

  • des tremblements,
  • une rigidité des muscles,
  • et une difficulté à entamer un geste.

Mais « tous ces signes ne sont pas présents en même temps et n’ont pas forcément la même intensité », résume l’organisme français de recherche Inserm. « A mesure de leur progression, les troubles moteurs réduisent l’autonomie, la vie relationnelle et professionnelle, et la qualité de vie du patient. »

Au fil d’une évolution de plusieurs années, le patient perd en effet peu à peu une large partie de sa capacité à bouger et peut, au stade final, devoir rester alité ou vivre en chaise roulante.

Auparavant, toutefois, « le diagnostic de la maladie de Parkinson est délicat car les symptômes apparaissent insidieusement et aucun n’est réellement spécifique ou systématiquement présent », souligne l’Inserm. A ce titre, les spécialistes rappellent régulièrement que la maladie est loin de se résumer aux tremblements, le symptôme le plus connu par le grand public.

Qu’est-ce qui provoque cette maladie ?

On sait qu’elle est liée à la disparition progressive des neurones générant la dopamine, un neurotransmetteur. Cette dégénérescence se fait insidieusement et quand les symptômes apparaissent, les neurones concernés ont déjà largement été frappés.

Les traitements existants se concentrent donc sur la dopamine. Le plus courant, la L-dopa, stimule la production de celle-ci dans le cerveau. Mais il présente d’importants effets indésirables, avec des mouvements incontrôlés, et il n’interrompt pas la maladie.

Si celle-ci est difficile à traiter, c’est non seulement qu’elle est dure à identifier à temps, mais aussi que l’on ignore les causes premières de la dégénérescence des neurones à dopamine.

Beaucoup de chercheurs soupçonnent que le déclencheur de la maladie n’est pas à chercher dans le cerveau, mais d’autres parties du corps comme l’intestin ou le nez. L’incertitude demeure néanmoins.

On sait, en tout cas, que la maladie n’a qu’une faible composante génétique: seuls 15% des malades ont des antécédents familiaux, selon l’Inserm. Parmi les facteurs de risques, un lien a été clairement établi avec l’exposition à certains pesticides.

Et chez les femmes?

Entre hommes et femmes, Parkinson n’a pas exactement le même visage. Pour les femmes, moins nombreuses à être atteintes, la pathologie semble influencée par des facteurs qui vont de l’âge de la ménopause au nombre de grossesses. Mais on ignore comment ils agissent concrètement.

« Le risque de développer une maladie de Parkinson est deux fois plus élevé chez les hommes, mais la mortalité est plus élevée chez les femmes et la maladie y progresse plus vite », notait en 2019 un résumé paru dans le Journal of Parkinson’s Disease.

Les chutes sont plus fréquentes chez les femmes, tandis que les hommes tendent plus souvent à saliver de manière excessive ou à voir leur marche interrompue par un blocage des jambes.

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