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Ostéoporose : l’épidémie silencieuse

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

En général, nous associons immédiatement une maladie à la douleur ou à d’autres symptômes. Mais l’ostéoporose peut évoluer pendant des années sans engendrer aucun symptôme. Jusqu’à ce que la première fracture se produise. Le diagnostic est souvent établi trop tard et la prévention est négligée. Cependant, avec l’augmentation de l’espérance de vie, il est plus que jamais nécessaire d’accorder une plus grande attention à ce problème.

Au fur et à mesure que nous vieillissons, nos os s’affaiblissent. C’est une réalité à laquelle personne n’échappe, ni les femmes ni les hommes. Au-delà de 50 ans, une femme sur trois et un homme sur cinq sont touchés par l’ostéoporose. Il s’agit d’une maladie des os caractérisée par la perte de la masse osseuse et donc la fragilisation des os qui deviennent poreux. Le résultat est une nette augmentation du risque de fractures. Les hanches, les poignets et les vertèbres sont particulièrement vulnérables.

Remodelage permanent

Nos os constituent un tissu vivant qui se renouvelle en permanence. Cela signifie qu’ils sont constamment en train de se décomposer et de se reconstituer. Ce renouvellement osseux permet, entre autres, la guérison des fractures. En particulier pendant l’enfance et l’adolescence, puisque nous fabriquons plus d’os que nous n’en détruisons et que notre corps absorbe plus et mieux le calcium. La quantité maximale de masse osseuse (le pic de masse osseuse) est atteinte vers l’âge de 30 ans. Ensuite, le processus s’inverse et la quantité d’os détruite est progressivement supérieure à la quantité d’os fabriquée. La masse osseuse diminue et si nous ne faisons pas attention, notre squelette finira par devenir si fragile qu’il pourra se briser au moindre choc. Il est nécessaire d’éviter une telle situation extrême. Et c’est tout à fait possible : l’ostéoporose peut être ralentie efficacement à condition d’être diagnostiquée à temps.

Construire des os solides

Si l’hérédité joue certainement un rôle important dans le développement de l’ostéoporose, le moyen le plus efficace de prévenir l’ostéoporose est de construire des os aussi solides que possible pendant l’enfance. Une augmentation de 10% de la masse osseuse maximale réduit de 50% le risque de fractures osseuses à l’âge adulte.

Une alimentation riche en calcium est une condition indispensable à la solidité des os. Les produits laitiers sont la principale source de nutrition mais malheureusement les jeunes boivent de moins en moins de lait et de plus en plus de sodas, ce qui a un impact négatif sur leur structure osseuse. En outre, le calcium seul ne suffit pas. La vitamine D est nécessaire pour absorber le calcium issu de l’alimentation et le fixer dans les os. Pour en avoir suffisamment, nous avons besoin d’au moins un quart d’heure de soleil par jour afin que notre peau puisse fabriquer suffisamment de vitamine D.

Les protéines jouent également un rôle essentiel dans la constitution de la masse osseuse. Les enfants qui mangent trop peu de protéines pendant leur croissance auront un squelette beaucoup moins solide, car une carence en protéines compromet à la fois la production et la fonction d’un facteur de croissance qui joue un rôle dans l’absorption du calcium et du phosphate (également important dans la construction osseuse).

Outre le régime alimentaire, l’exercice physique joue un rôle important. Les enfants qui font régulièrement de l’exercice ont un pic de masse osseuse significativement plus élevé.

Et puis, bien sûr, il y a les éléments qui ont un impact négatif sur la formation d’os solides : le tabagisme, l’excès d’alcool et la consommation excessive de boissons gazeuses contenant de l’acide phosphorique (E338, qui modifie l’équilibre entre le calcium et le phosphore et nuit à l’absorption du calcium).

Un voleur silencieux

Un problème important lié à la perte de masse osseuse est que ce processus passe inaperçu. Chez les hommes, cette perte se produit de manière régulière, chez les femmes, elle augmente rapidement au moment de la ménopause puisque l’influence protectrice des oestrogènes sur les os disparaît. Après la ménopause, les femmes perdent environ 0,3 à 2% de leur masse osseuse par an pendant les dix premières années !

Avec l’augmentation spectaculaire de l’espérance de vie au cours des dernières décennies et l’évolution du mode de vie (on fait beaucoup moins d’exercices), l’ostéoporose a considérablement augmenté. Le risque pour une femme de contracter une fracture de la hanche au cours de sa vie est désormais de 1 sur 6 (à titre de comparaison: la probabilité de se voir diagnostiquer un cancer du sein est de 1 sur 9!). Une telle fracture nécessite presque toujours une intervention chirurgicale. Et si vous savez qu’en moyenne 30% des patients meurent en moins d’un an des complications de cette fracture de la hanche et qu’une personne sur trois devient handicapée et perd son autonomie, alors vous réalisez à quel point l’impact de l’ostéoporose est important.

Reconnaître à temps les personnes à risque

Si vous souhaitez savoir si vous êtes à risque de développer une ostéoporose, effectuez le test IOF One Minute Osteoporosis Risk Test. Vous pouvez le faire en répondant à 19 questions simples pour en savoir plus sur l’état de santé de vos os. Vous pouvez trouver ce test ici ou en cliquant sur ce lien.

Les médecins déterminent votre risque de fractures ostéoporotiques à l’aide du modèle FRAX, un algorithme basé sur des facteurs de risque cliniques mis au point par l’Organisation mondiale de la santé. Les facteurs de risque cliniques pris en compte dans ce modèle sont l’âge, le sexe, la DMO (densité minérale osseuse), les fractures ostéoporotiques antérieures après l’âge de 50 ans, un faible IMC, l’utilisation de corticoïdes, l’ostéoporose secondaire (due par exemple à la polyarthrite rhumatoïde), les fractures de la hanche chez les parents, le tabagisme actif et une consommation de plus de deux verres d’alcool par jour. L’algorithme produit alors un score représentatif du risque absolu de fractures dans les 10 ans. Grâce à cette estimation, les personnes à risque peuvent prendre des mesures préventives avant de subir leur première fracture.

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