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Nouvelles étapes vers l’élaboration d’un vaccin contre la sclérose en plaques

La lutte contre la sclérose en plaque (SEP) est sur le point de franchir une nouvelle étape avec le développement d’un nouveau traitement. La chercheuse Nathalie Cools (Université d’Anvers, UZA) et son équipe mettent au point depuis quelques années un vaccin basé sur les propres cellules de l’organisme pour calmer le système immunitaire de manière ciblée.

La sclérose en plaques implique un déraillement du système immunitaire. Au lieu de nous protéger des agents pathogènes, le système immunitaire attaque la myéline du cerveau et de la moelle épinière. La myéline forme la couche externe autour des cellules nerveuses, qui permet à ces dernières de communiquer facilement entre elles. Lorsque la myéline se dégrade, elle provoque des symptômes tels que des troubles oculaires, des engourdissements, des problèmes de coordination et de la fatigue.

La SEP ne peut être guérie, mais il existe différents types de traitement pour la garder sous contrôle. La plupart suppriment le système immunitaire et s’attaquent ainsi aux symptômes. Cependant, cela s’accompagne souvent de nombreux effets secondaires. En outre, les médicaments modificateurs de la maladie ne sont pas encore disponibles pour toutes les formes de SEP.

Cellules précurseurs

Le professeur Cools et son équipe ont adopté une approche différente. Ils avaient découvert qu’un certain type de cellule du système immunitaire fonctionnait différemment chez les personnes atteintes de SEP. « Ces cellules dites dendritiques sont les généraux de notre système immunitaire. Ils sont une sorte d’interrupteur qui détermine si les autres cellules immunitaires doivent entrer en action. Chez les personnes atteintes de SEP, ces cellules dendritiques sont hyperactives, ce qui signifie que le système immunitaire est constamment sous pression. »

Pour y remédier, le professeur Nathalie Cools a mis au point un traitement basé sur les cellules du corps du patient atteint de sclérose en plaques. « Nous extrayons du sang du patient des cellules dites précurseurs des cellules dendritiques. Celles-ci sont ensuite traitées en laboratoire, entre autres par l’ajout de fortes doses de vitamine D. Plus tard, nous les chargeons également de petits fragments de myéline afin que le système immunitaire ne se focalise plus sur cette substance. Ces cellules transformées (cellules dendritiques tolérogènes ou tolDC) sont ensuite administrées à nouveau au patient. Là, ces tolDCs cherchent à entrer en contact avec les cellules immunitaires qui attaquent la myéline. Elles calment ces cellules pour que la couche de myéline reste intacte. Le système immunitaire est ajusté de manière ciblée. C’est une grande différence par rapport aux autres traitements, qui suppriment souvent l’ensemble du système immunitaire. »

Vitamine

La vitamine D joue un rôle crucial dans la SEP, bien que l’on ne sache pas tout sur cette molécule fascinante. La maladie est nettement moins fréquente autour de l’Équateur et plus fréquente dans les zones plus éloignées de l’Équateur. Après tout, la vitamine D est produite dans la peau par l’exposition au soleil. « Les personnes atteintes de SEP présentent presque toutes une carence en vitamine D, mais la simple prise de suppléments ne suffit pas. En administrant de la vitamine D aux cellules précurseurs, celles-ci ne se transforment plus en cellules qui stimulent le système immunitaire mais en cellules qui le calment. Il n’est pas encore tout à fait certain que cette approche conduira également à une nouvelle production de myéline. Ce serait fantastique, mais cette hypothèse fait encore l’objet de recherches. »

Étape suivante

La première phase de l’étude, qui examine la sécurité du traitement, est presque terminée. « Nous avons récemment recruté le dernier patient atteint de sclérose en plaques. Cette phase a pris beaucoup de temps car nous avons procédé à une sélection extrêmement stricte. Cela est nécessaire car nous espérons développer un traitement qui fonctionne chez un large groupe de patients atteints de SEP. Au total, neuf personnes à Anvers et neuf personnes au centre de recherche de Barcelone, avec lequel nous collaborons, ont participé à cette phase I. Nous nous préparons actuellement à tester cette approche dans une deuxième phase sur un groupe plus important de patients atteints de SEP. »

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