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Nez bouché ? Choisissez le bon spray!

Trop souvent et trop longtemps : les Belges ont une nette tendance à abuser des sprays pour le nez, ce qui peut entraîner une dépendance. Mais comment décongestionner ses narines sans risquer de devenir accro ?

Même si leur conditionnement est très semblable, les sprays pour le nez ne sont pas interchangeables. Il en existe principalement deux types, avec chacun ses ingrédients actifs, son mode de fonctionnement et son action sur les muqueuses.

 » Le premier groupe se compose des sprays anti-inflammatoires à base de corticoïdes, détaille le Pr Philippe Gevaert (UZ Gand) qui a mené une enquête sur l’usage des sprays pour le nez. Ce type de spray sert dans le traitement des rhino-sinusites chroniques, des allergies, des écoulements vers la gorge et du syndrome de l’hyperréactivité nasale. Ce phénomène concerne les gens à l’odorat extrêmement sensible, chez qui le nez surréagit face à certains stimuli, comme le chlore, la fumée, l’air conditionné, les fortes différences de température, etc. Les sprays à base de corticoïdes sont très sûrs et peuvent être utilisés longtemps sans risque. Ils n’occasionnent aucun phénomène d’accoutumance. Le mot corticoïde peut faire peur mais seul 0,2 % de la cortisone contenue dans le spray passe dans le sang. « 

En revanche, les effets de ce type de spray ne se font pas sentir immédiatement.  » Le produit agit d’abord sur le phénomène inflammatoire, ensuite seulement sur la congestion nasale. Il faut minimum 10 jours d’utilisation avant d’en ressentir tous les effets et de pouvoir à nouveau respirer librement. Les utilisateurs ont tendance à se décourager et cessent leur traitement trop vite, pensant qu’il ne marche pas. Si vous n’êtes pas soulagé au bout de quelques semaines, le médecin cherchera une autre cause à votre problème de nez bouché. « 

Un cycle nasal perturbé

Le second groupe comprend les sprays décongestionnants qui agissent rapidement. Ce sont ces sprays-là dont on a tendance à abuser et qui peuvent poser problème. Ils contiennent de la xylométazoline, une substance à effet vasoconstricteur, qui agit en 5 à 10 minutes sur les capillaires sanguins de la muqueuse nasale et permet très vite de respirer librement.  » Ce type de spray ne convient qu’à un usage limité dans le temps, en cas de rhinite gênante, car ils provoquent assez vite un effet d’accoutumance, met en garde le Dr Gevaert. Il ne faut jamais les utiliser pendant plus de 10 jours d’affilée, sans quoi on perturbe le cycle nasal. Ce cycle fait en sorte de décongestionner alternativement chaque narine toutes les deux ou trois heures. L’usage prolongé d’un spray décongestionnant empêche le nez de se déboucher tout seul et on risque la rhinite médicamenteuse : une inflammation nasale due au médicament. Elle s’accompagne en général de troubles du sommeil dus à un nez bouché en permanence. « 

On peut se déshabituer en utilisant en parallèle des sprays à base de corticoïdes. Utilisez pendant deux semaines les deux types de sprays ensemble, puis cessez d’utiliser le spray décongestionnant. Le nez retrouvera son cycle normal au bout de quatre à six semaines.

Enfin, citons un 3e groupe de produits, ceux à base d’eau de mer.  » Ils permettent de se rincer les narines, grâce à un spray ou une canule. Ils viennent en complément des deux types de sprays mentionnés plus haut, en cas de glaires dans la gorge ou de sinusite. Mais le sérum physiologique n’a ni effet décongestionnant ni propriétés anti-inflammatoires. On peut en fabriquer soi-même en ajoutant 9 grammes de sel marin à 1 litre d’eau. « 

Nez bouché ? Choisissez le bon spray!

Les nouvelles règles de remboursement

Les universités de Liège et de Gand on mené l’enquête auprès des pharmacies de notre pays. Résultat : on a tendance à recourir trop souvent à l’usage d’un spray pour le nez.  » Mais seule une personne sur deux utiliserait le médicament depuis plus d’un an « , analyse le Pr Gevaert. Cette étude universitaire a incité les autorités à légiférer, afin de promouvoir le bon usage des sprays pour le nez. Qu’est-ce qui a changé ?

 » Jusqu’à l’année passée, les sprays à base de corticoïdes n’étaient disponibles que sur prescription médicale. Les sprays décongestionnants, eux, étaient en vente libre. Le pharmacien se trouvait dans l’incapacité de proposer le spray le plus sûr, ce qui est totalement contre-productif. La nouvelle réglementation offre un double statut aux sprays à base de corticoïdes : vente libre et délivrance sur prescription médicale. Sans prescription, ils coûtent plus cher ; sur prescription, ils sont toujours remboursés mais moins qu’avant. «  Ce qui est pour le moins illogique du fait qu’il s’agit du spray le plus sûr...

Comment bien utiliser un spray nasal ?

1. Secouez le flacon pour que les actifs se mélangent bien à la suspension.

2. Penchez la tête en avant et faites une pression de la main droite dans la narine gauche. Relevez la tête et penchez-la vers la gauche. Faites de même avec la main gauche pour la narine droite. Relevez la tête et penchez la tête vers la droite.

3. Comptez deux vaporisations par narine.

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