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Mes os me font mal

Des millions de personnes souffrent d’arthrose, de polyarthrite rhumatoïde ou d’ostéoporose grave. Une grande partie de ces personnes ressentent régulièrement des douleurs au quotidien. Pourquoi ? Et plus important encore : pouvez-vous faire quelque chose contre cette douleur ?

Arthrose

Qu’est-ce que c’est ?

L’arthrose est liée à des changements dans les articulations. Une articulation est une connexion entre deux os, par exemple le genou, la hanche, l’épaule, le coude, la nuque, le dos, les mains ou les pieds. Les extrémités des os qui se rejoignent dans l’articulation sont recouvertes d’une couche de cartilage. Avec l’âge, le cartilage devient plus fin et plus rigide. En conséquence, les os de l’articulation se déplacent moins bien les uns contre les autres. Résultat : une rigidité et des douleurs au moment de la mise en route, qui diminuent et disparaîssent en se déplaçant. Ce processus naturel peut être accéléré ou aggravé par une lésion articulaire. Pensez aux ligaments de la cheville ou du genou déchirés ou à un ménisque brisé dans le genou. Plus le cartilage est mince et rigide, plus le risque de blessure est grand, ce qui entraîne la rupture du cartilage. C’est ce qu’on appelle l’arthrose.

Quelle est la cause de la douleur ?

Les bosses dans l’articulation peuvent provoquer des douleurs. Il peut également y avoir une inflammation – chronique. Parfois, les nerfs de l’articulation changent, ce qui provoque des douleurs. Si les muscles autour de l’articulation s’affaiblissent également, les tendons autour de l’articulation commencent à faire mal.

Que pouvez-vous y faire ?

Le plus important est de continuer à bouger. Souvent, les patients n’osent pas, car ils craignent la douleur. Ou bien ils ont peur que le mouvement n’aggrave le problème. Mais c’est le contraire qui se produit. L’exercice ne permet pas de reconstituer le cartilage perdu, mais bien de renforcer les muscles autour de l’articulation. Cela permet d’améliorer le contrôle et la stabilité de l’articulation. Dans ce cas-ci, un physiothérapeute peut vous aider. Si la douleur persiste, vous pouvez prendre temporairement du paracétamol quatre fois par jour. Pour de nombreux patients, cela suffit pour soulager la douleur. Une alternative consiste à appliquer un gel analgésique sur l’articulation tous les jours, mais un tel remède ne commence à avoir un réel effet qu’après 6 à 8 semaines de traitement. La chirurgie constitue l’ultime recours : soit on bloque l’articulation dans une position sécurisée, soit on la remplace par une prothèse.

Ostéoporose

Qu’est-ce que c’est ?

Beaucoup de gens pensent que l’os est un matériau « mort », mais ce n’est pas vrai. En réalité, le processus par lequel les vieilles cellules osseuses sont décomposées et les nouvelles fabriquées se poursuit tout au long de la vie. Cependant, l’équilibre entre création et décomposition de ces cellules change. La densité osseuse est la plus élevée entre 25 et 30 ans. Ensuite, elle reste stable pendant un certain nombre d’années. Après l’âge de 45 ans, la production de nouvelles cellules osseuses diminue progressivement, et les os deviennent alors moins solides. À un certain moment, l’équilibre est rompu et se déplace vers le côté négatif : il y a davantage de cellules osseuses décomposées que de cellules créées. Si ce processus prend des proportions trop importantes, vos os deviennent fragiles et peuvent facilement se briser. Vous souffrez alors d’ostéoporose. Deux tiers des patients atteints d’ostéoporose ne le découvrent pas avant de se casser un membre.

Quelle est la cause de la douleur ?

Chez un quart des patients atteints d’ostéoporose, les vertèbres dorsales s’affaissent de plus en plus. Cela peut provoquer de fortes douleurs en raison de la pression exercée sur les nerfs. Bien sûr, les fractures osseuses ou vertébrales sont également douloureuses. Et si votre posture et votre façon de marcher changent, vous pouvez également souffrir de douleurs musculaires.

Que pouvez-vous y faire ?

En bougeant suffisamment, vous stimulez la production osseuse. Vous maintenez alors la production et la décomposition des cellules en équilibre aussi longtemps que possible. Pour ce faire, vous devez faire de l’exercice régulièrement, de préférence plusieurs fois dans la journée. Tous les efforts comptent. Vous pouvez donc non seulement jouer au tennis ou aller au gymnase, mais aussi monter les escaliers ou passer l’aspirateur. Plus il y a des variations dans l’effort effectué, plus l’effet positif sur vos os est important. Il est donc préférable d’alterner les activités qui sollicitent les os, comme la marche ou le jardinage, avec des mouvements qui impliquent d’exercer une sorte de traction sur les os, comme l’entraînement à la résistance (avec des poids) ou l’aviron. La vitamine D et le calcium sont également importants pour garder des os solides. Le Conseil de la santé des Pays-Bas conseille donc à toutes les femmes de 50 ans et plus et à tous les hommes de 70 ans et plus de prendre un supplément de vitamine D. Choisissez de préférence un supplément de vitamine D3, la forme la plus active de la vitamine D. Si la densité osseuse est très faible ou si vous avez déjà des vertèbres affaissées, les médecins donnent souvent aussi des bisphosphonates. Ce sont des médicaments qui stimulent la production osseuse. Ils réduisent le risque de fracture et peuvent également contribuer à réduire la douleur.

Les femmes plus vulnérables

Elles souffrent d’ostéoporose cinq fois plus souvent que les hommes. En effet, le processus de dégradation des os s’accélère pendant la ménopause. Et pour cause : l’hormone féminine oestrogène protège contre la dégradation des os, mais celle-ci diminue avec la ménopause. Plus la ménopause survient à un jeune âge, plus les risques d’ostéoporose sont élevés. En outre, les femmes ont de toute façon des os plus petits et moins solides, ce qui les rend encore plus vulnérables. Les hommes aussi souffrent d’ostéoporose, mais le processus commence environ dix ans plus tard et est beaucoup plus progressif pour eux. C’est pourquoi ils sont moins susceptibles de développer l’ostéoporose.

Arthrite rhumatoïde

Qu’est-ce que c’est ?

La polyarthrite rhumatoïde (également appelée rhumatisme inflammatoire) est une maladie auto-immune. Le système immunitaire est perturbé et attaque non seulement les intrus, mais aussi les tissus de nos propres articulations. Il en résulte une inflammation chronique. Les tendons et les bourses situés près de l’articulation peuvent également s’enflammer.

Quelle est la cause de la douleur ?

L’inflammation et les éventuels dommages qu’elle provoque entraînent souvent des douleurs. En général, ces douleurs commencent dans les doigts et les orteils. Les articulations touchées sont non seulement douloureuses lorsqu’on les sollicite pour faire un mouvement, mais aussi lorsqu’elles sont au repos. Sans traitement, les articulations peuvent éventuellement se déformer. Par exemple, des grosseurs se développeront en raison de la croissance de l’os. Mais grâce à une reconnaissance et un traitement précoces, cela peut être facilement évité.

Que pouvez-vous y faire ?

Dans un premier temps, vous pouvez combattre la douleur avec du paracétamol ou des anti-inflammatoires, ce qu’on appelle les AINS, comme l’ibuprofène. Remarque : les AINS provoquent régulièrement des effets secondaires désagréables, tels que de graves troubles gastriques ou des problèmes rénaux. En outre, ils ont une certaine influence sur l’effet d’autres médicaments. Faites donc attention à leur utilisation. De plus, comme pour l’arthrose et l’ostéoporose, il est important de continuer à bouger. Si les analgésiques disponibles gratuitement ne suffisent pas, un rhumatologue peut prescrire des médicaments anti-inflammatoires plus puissants, spécialement développés pour la polyarthrite rhumatoïde.

Depuis l’introduction de ces médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) dans les années 1980 et 1990, le traitement de la polyarthrite rhumatoïde a progressé à pas de géant. Ils veillent à ce que les articulations soient moins sujettes aux dommages ou ne soient pas endommagées du tout, ce qui diminue la douleur chez les patients. Plus tôt vous commencez ce traitement, meilleur est le résultat. Le DMARD le plus connu est le méthotrexate. Les types les plus récents sont appelés biologiques. Par ailleurs, les DMARD peuvent également provoquer des effets secondaires, tels que des troubles gastro-intestinaux, des problèmes de foie et une immunité réduite.

Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, des contrôles supplémentaires sont nécessaires, car cette affection augmente le risque de maladie cardiovasculaire. C’est pourquoi les patients doivent être contrôlés régulièrement pour vérifier leur pression artérielle, leur glycémie, leur fonction rénale et leur taux de cholestérol. Si nécessaire, ils reçoivent des conseils supplémentaires sur le mode de vie à adopter et/ou des médicaments préventifs à prendre, comme ceux qui aident à réduire la pression artérielle ou le cholestérol.

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