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Ménopause: les solutions naturelles

Pour une femme sur quatre, la ménopause se déroule sans inconvénients majeurs. Celles qui éprouvent des symptômes qui affectent leur vie quotidienne et préfèrent éviter un traitement hormonal disposent de solutions naturelles et efficaces.

En Belgique, l’âge moyen de la ménopause est de 51 ans, même si les premiers signes de la préménopause peuvent se faire ressentir beaucoup plus tôt. Et même de plus en plus tôt, semble-t-il.  » Ce qu’on peut sans doute attribuer à une multitude de facteurs, comme des problèmes d’ovulation, la pollution, le stress, certains traitements contre le cancer, etc., analyse Leen Steyaert, spécialiste de la ménopause. Je rencontre des femmes d’à peine 40 ans dont les ovaires arrêtent de fonctionner.

Notre mode de vie pèse également dans la balance. La génération actuelle des quinquagénaires mène une vie plus trépidante que jamais. Ce sont des femmes qui ont encore souvent au moins un enfant adolescent à la maison et doivent s’occuper de leurs parents âgés, sans parler de leur métier et des tâches ménagères. Le stress chronique et les émotions qui l’accompagnent peuvent provoquer des dérèglements hormonaux et des gênes liées à la ménopause. C’est ce qui explique que les symptômes aient tendance à disparaître lors des périodes de repos et en vacances, puis à flamber à nouveau lors d’un pic émotionnel. « 

Pourquoi ne sommes-nous pas toutes égales face à la ménopause?

« La façon dont on vit la ménopause dépend entre autres des gènes et du vécu de chacune, explique Leen Steyaert. Si vous avez la chance d’avoir des glandes surrénales – responsables de la production d’hormones – qui fonctionnent bien, vous ressentirez moins les effets de la ménopause. Si, au contraire, vos glandes surrénales fonctionnent moins bien, vous aurez épuisé une bonne part des mécanismes de compensation. Votre vécu et surtout le nombre de chocs émotionnels que vous avez endurés déterminent la capacité de résistance de vos glandes surrénales et l’état de votre foie à la cinquantain

Les bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur sont dues à une mauvaise interprétation par le cerveau d’un signal envoyé par l’organisme. Le centre de régulation de la chaleur, situé dans l’hypothalamus, imagine à tort que le corps réclame un apport de chaleur. Le cerveau envoie alors des signaux ordonnant de dilater les vaisseaux sanguins, d’augmenter le rythme cardiaque et d’activer les glandes sudoripares. Le corps interprète à son tour ce message comme un signal commandant d’augmenter la température corporelle. En général, la température revient à la normale au bout de cinq minutes, même si les bouffées de chaleur peuvent durer jusqu’à une demi-heure.

Les solutions

1. Alimentation et herbes médicinales

 » Attention à ne pas essayer plusieurs compléments alimentaires en même temps, met en garde Leen Steyaert. Limitez-vous à une solution et persévérez pendant quelques semaines. Les remèdes naturels ne fonctionnent pas du jour au lendemain. « 

Si vous remarquez qu’un aliment ou une boisson a une incidence sur vos bouffées de chaleur, notez-le dans un carnet. Cela vous aidera à aménager votre mode alimentaire.

Evitez l’alcool, le café et le thé noir. Préférez leur l’eau et les tisanes. Les sucres raffinés, les acides gras trans et, d’une manière générale, tout ce qui acidifie l’organisme est à éviter si vous voulez réduire la survenue des bouffées de chaleur.

L’arbre au poivre (gattilier) ou Vitex agnus castus (2 x 200 mg ou 3 x 30 gouttes par jour) a une action progestérone-like qui aide à réduire les bouffées de chaleur. Cette plante est considérée comme l’un des remèdes naturels les plus efficaces pour la ménopause.

Pour détoxifier le foie, on peut prendre un extrait de chardon-marie et de pissenlit.

L’actée à grappe ou Cimifuga racemosa (160 à 300 mg par jour) a un effet oestrogène-like et aide à réguler les hormones.

Les infusions de sauge soulagent rapidement les bouffées de chaleur.
Les infusions de sauge soulagent rapidement les bouffées de chaleur.© PHOTOS ISTOCK

Quand on souffre de bouffées de chaleur, on perd des vitamines B et C, du magnésium, du potassium et autres minéraux. On peut compenser cela par un complexe de vitamines et de minéraux. L’extrait de trèfle des prés et de sauge peuvent aider à raison de 3 x 30 gouttes de sauge par jour. On peut aussi boire de la tisane de sauge.

Consommez des herbes rafraîchissantes, comme la coriandre, le cumin et le fenouil.

La maca (2 x 500 mg par jour) aide à équilibrer les oestrogènes et la progestérone.

L’ashwagandha booste le fonctionnement des glandes surrénales.

Les isoflavones (80 à 100 mg par jour) sont des phyto-oestrogènes bien connus. On en trouve naturellement dans les légumineuses et dans les fèves de soja.

2. Exercices

Essayez de faire du sport au moins trois fois par semaine pendant 20 minutes pour réduire la fréquence des bouffées de chaleur.

N’oubliez pas de faire des mouvements des bras.  » Les femmes utilisent trop peu les muscles de leurs bras, constate Leen Steyaert. Or ces mouvements permettent d’augmenter le taux de sérotonine. Les exercices de musculation sont également excellents.

Apprenez à contrôler vos bouffées de chaleur. Si vous en sentez monter une ou si vous en avez une, appuyez les majeurs de vos deux mains sur un point précis situé à 3cm sous le nombril. Inspirez profondément, puis expirez longuement, sans relâcher la pression de vos doigts.  » Cet exercice fait baisser la température corporelle en redistribuant l’énergie dans tout l’organisme « , assure Leen Steyaert.

Apaisez votre système énergétique. Placez vos doigts sur vos tempes et faites une inspiration/expiration profonde. A la deuxième inspiration, glissez lentement vos doigts vers les oreilles en exerçant une légère pression. En expirant, laissez vos doigts descendre le long de vos oreilles, puis sur les côtés de votre cou. Posez ensuite vos mains à plat sur vos trapèzes et exercez une pression pour faire descendre vos épaules. Laissez ensuite vos doigts glisser vers le centre du buste en croisant un bras par-dessus l’autre. Maintenez cette position pendant plusieurs respirations profondes.

Les troubles du sommeil

Si vous vous endormez difficilement ou vous réveillez au milieu de la nuit, sans doute estce dû à une chute du taux d’oestrogènes, à des bouffées de chaleur, à des crampes dans les jambes ou à des idées noires.

Les solutions

1. Alimentation et herbes médicinales

Evitez les repas lourds le soir. Veillez à ne plus rien manger au moins trois heures avant de vous coucher et évitez le petit verre d’alcool en guise de somnifère.

Supplémentez-vous en magnésium si vous transpirez beaucoup. C’est, en effet, le minéral qu’on perd le plus en suant. Or, il est garant d’un sommeil plus intense et plus profond. Le magnésium se trouve dans les fruits secs à coque, les graines et les céréales complètes. Sous forme de compléments, vous pouvez en prendre de 200 à 600 mg par jour.

La valériane accélère l’endormissement, la passiflore et l’avoine ont un effet calmant. L’Escholtzia sous forme de tisane ou en gouttes aide en cas de fortes insomnies.

2. Exercices

Faites du sport en journée, mais évitez d’en faire le soir. Au besoin, faites des exercices de relaxation en début de soirée.

Allongée sur le dos dans une position confortable, inspirez et expirez calmement. Transportez-vous en pensée dans un endroit que vous aimez, par exemple sur une plage, et souriez (même si vous n’en avez aucune envie). Ou imaginez que vous riez, tandis que les rayons du soleil caressent votre visage. Essayez de retenir cette impression agréable, ne serait-ce qu’un court moment. Si vous n’y réussissez pas d’emblée, persévérez : on y arrive en général au bout d’un moment.

En cas de crampes dans les jambes, faites travailler les petits muscles sous-cutanés en pétrissant la peau entre le pouce et l’index pour les détendre.

Faire du sport pendant la journée prépare à un sommeil de meilleure qualité.
Faire du sport pendant la journée prépare à un sommeil de meilleure qualité.© PHOTOS ISTOCK

Les sautes d’humeur et la déprime

Se sentir soudain très vulnérable et éclater en sanglots à la moindre contrariété : c’est en général dû à une chute du taux d’oestrogènes, elle-même responsable d’un manque de sérotonine, l’hormone du bien-être.

Les solutions

1. Alimentation et herbes médicinales

La Rhodiola rosea contribue à lutter contre les effets néfastes du stress. Cette plante permet d’améliorer l’humeur et la mémoire. Les bénéfices se font assez vite ressentir (au bout de 2 semaines). Le millepertuis, la passiflore et la lavande neutralisent les  » montagnes russes  » émotionnelles.

Pour se sentir plus zen, on peut se supplémenter en vitamine B et magnésium.

Parmi les nutriments capables d’agir sur l’humeur, citons les acides gras Omega 3, le tryptophane et les complexes de vitamines B.

2. Exercices

 » On a parfois l’impression d’être une éponge qui absorbe les pensées négatives des gens qui nous entourent. La solution ? Construire, du pubis à la bouche, une barrière imperméable pour ne plus se laisser envahir. Comment ? Par une simple gestuelle (lire ci-dessous). Assez vite, on se sent plus fort et on reprend confiance en soi « , affirme Leen Steyaert.

Exercice de la tirette. Placez votre main droite, ouverte, à hauteur de votre bas-ventre, paume vers le haut. Inspirez profondément par le nez, tout en faisant le geste de remonter une fermeture éclair de votre pubis jusqu’à votre bouche. Expirez par la bouche. Répétez le mouvement et la respiration trois fois.

Les problèmes de mémoire

Leen Steyaert, spécialiste de la ménopause.
Leen Steyaert, spécialiste de la ménopause.© PHOTOS ISTOCK

La ménopause bouleverse aussi le cerveau.  » Des études ont démontré que la mémoire subit de légères modifications à cette période de la vie. Conséquence : certaines femmes ont l’impression de ne pas avoir les idées claires. Elles se mettent à oublier des petites choses du quotidien (leurs clés !), elles ne reviennent plus sur un mot ou sur un nom, etc. Accomplir plusieurs tâches simultanément peut devenir problématique. Dans la grande majorité des cas, ces symptômes disparaissent après la ménopause « , assure Leen Steyaert.

Les solutions

1. Alimentation et herbes médicinales

Evitez les hypoglycémies. Dans ces moments-là, on fait une fixation sur les sucres rapides et on craque.

Les antioxydants ont souvent un effet bénéfique sur le cerveau. Prenez des proanthocyanidines, comme l’écorce de pin et les pépins de raisin (10 à 120 mg par jour).

Les troubles de la mémoire sont souvent le signe d’une carence en vitamine C, en vitamines du groupe B, en acide folique, en zinc et en sélénium. Prenez un complexe de vitamines et minéraux.

L’extrait de ginkgo biloba améliore la circulation sanguine dans le cerveau, donc la mémoire. La tisane de sauge a les mêmes effets.

Les Omega 3 et les acides gras insaturés contenus dans l’huile d’olive, les noix et les avocats contribuent à la bonne santé des neurones.

2. Exercices

Entraînez votre mémoire en faisant des mots croisés et autres jeux cérébraux.

Reprogrammez votre réaction au stress. Le langage corporel peut nous aider à résoudre des soucis dont nous n’avons pas forcément conscience. Ainsi, quand on a oublié quelque chose, on se frappe instinctivement le front.  » On peut se servir de cette gestuelle pour activer la mémoire « , assure Leen Steyaert. Placez le bout de vos doigts sur votre front et vos pouces sur vos tempes, sans appuyer trop. Fermez les yeux et respirez calmement. Cela active la circulation sanguine, donc l’irrigation à hauteur du front, et contribue à dénouer le stress qui vous bloque. Au bout d’un moment ( 3 à 10 minutes), vous verrez que vous aurez déjà les idées plus claires.

Que faire en cas de gros problèmes?

« Si les plantes, les compléments alimentaires et les exercices physiques ne suffisent pas, vous pouvez envisager un traitement à base d’hormones bio-identiques, précise Leen Steyaert. Cela doit se faire sous strict contrôle médical, car toutes les femmes ne peuvent pas en bénéficier. Il s’agit toujours d’hormones d’origine végétale, composées des mêmes molécules que les hormones féminines, pour que l’organisme les absorbe plus rapidement. On en sait désormais beaucoup plus sur ces hormones dites bio-identiques. Un consensus se dégage au sein de la Belgian menopause society pour dire que ces hormones offrent des bénéfices, en particulier une certaine protection contre l’ostéoporose, les maladies cardiovasculaires et les troubles urinaires.

Le grand avantage des hormones bio-identiques, c’est qu’elles ne prennent pas comme un médicament classique mais s’appliquent localement, par le biais d’une capsule vaginale ou d’un gel à appliquer sur les bras. Cela permet d’affiner le dosage pour chaque patiente. Les oestrogènes se prennent de préférence le matin, car ils ont un effet dynamisant La progestérone, à l’action calmante, se prend idéalement le soir. Pour plus d’efficacité, on les associe souvent à un extrait de brocoli.

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