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Maîtriser l’hyperventilation chronique

Une crise aiguë d’hyperventilation nous fait respirer trop fort et trop vite. La version chronique de ce phénomène gênant est, elle, longtemps restée sous le radar.

1. LA RECONNAÎTRE

« Cela commence en général par des symptômes divers, comme des picotements dans les doigts, une impression de flottement dans la tête, des troubles de la concentration, le nez bouché et une sensation typique d’oppression sur la poitrine, précise Chris Lenaerts, kinésithérapeute. Or, si on ne fait rien, ces symptômes finissent par porter préjudice à d’autres organes, les intestins, l’estomac, les voies respiratoires. Comme les personnes qui souffrent d’hyperventilation respirent toujours superficiellement, trop haut, trop vite et trop fort, cela peut notamment entraîner un essoufflement. Cet essoufflement provoque à son tour du stress et de l’anxiété, car la personne pense à tort que c’est dû à un problème physique sous-jacent. »

On ne se rend souvent pas compte qu’on a tendance à happer l’air au lieu de respirer en profondeur.

2. COMMENT MIEUX RESPIRER ?

« Les personnes qui souffrent d’hyperventilation chronique ne se rendent pas compte qu’elles happent l’air au lieu de respirer lentement et profondément, analyse Chris Lenaerts. Ce qui explique un faible taux de dioxyde de carbone (CO2) dans leur sang, avec pour conséquence des étourdissements, des troubles de la concentration ou un nez bouché. On peut améliorer les choses en apprenant à respirer en conscience. Baissez les épaules, ne les crispez pas. Cela vous amènera automatiquement à respirer, à bouger et à parler plus calmement. Inspirez et expirez par le nez en gonflant le ventre. L’air arrive ainsi dans les poumons plus pur, réchauffé et avec le bon taux d’humidité. Par la bouche, l’air pénètre plus rapidement dans le corps, mais comme il est moins pur, il peut irriter au passage les voies respiratoires. »

3. QUELS EXERCICES ?

« Essayez de faire chaque jour une balade en inspirant sur deux pas et en expirant sur un, conseille Chris Lenaerts. Tâchez de prolonger progressivement votre respiration. Six respirations par minute, c’est l’idéal pour le corps au repos. Faites aussi des pauses régulières (courtes apnées). Cela ne revient pas à retenir votre souffle, mais simplement à ne pas inspirer tout de suite après une expiration.

Pour ne plus avoir le nez bouché, maintenez la tête en arrière pendant environ dix secondes, en vous raclant « bruyamment » le fond du nez plusieurs fois vers la fin. Lorsque vous revenez à la position verticale, avalez simplement les éventuelles mucosités. Parlez moins vite. Quand on parle trop vite, on a tendance à expirer par la bouche, au lieu du nez, ce qui réduit le taux de CO2 dans le sang. Limitez aussi soupirs et bâillements. Après un bâillement, vous pouvez bloquer le suivant en gardant la bouche fermée. »

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