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Les tisanes en 3 questions

Saines et réconfortantes, les tisanes sont assurément d’excellentes boissons. Mais pour les utiliser au mieux, encore faut-il les préparer convenablement et bien choisir ses plantes...

Toutes les plantes « bénéfiques » sont-elles consommables en tisane ?

Non. S’il existe quantité de plantes renfermant des principes actifs bons pour la santé ou permettant de diminuer l’intensité de certains symptômes, toutes n’ont pas d’intérêt à être consommées sous forme de tisane. Pour la bonne et simple raison que certaines molécules végétales ne résistent pas à la chaleur, ou ne sont pas solubles dans l’eau et resteront dans les feuilles ou les fleurs, même si ces dernières sont mises à macérer ! Un exemple ? Le Ginko Biloba, dont les feuilles sont parfois vendues sous forme de tisane pour leurs soi-disant vertus sur la circulation sanguine ou leur effet « anti-vieillissement ». « En réalité, les principaux principes actifs du Ginko Biloba ne sont pas hydrosolubles, balaie Ellen Desmecht, herboriste à Bruxelles. Suivant les végétaux, il vaudra donc parfois mieux les consommer sous forme d’huiles essentielles, d’extraits hydro-alcooliques ou en gélules. »

« A contrario, certaines plantes sont plus intéressantes en tisane que sous leurs autres formes, tient à souligner Aline Mercan, médecin phytothérapeute. C’est notamment le cas du romarin, dont les effets protecteurs pour le foie sont documentés pour la tisane, mais sont absents dans l’huile essentielle. La tisane doit donc être réhabilitée en tant que forme de phytothérapie à part entière. » Problème : il n’est pas toujours facile de trouver une information fiable sur la meilleure façon de consommer les plantes, d’autant plus que la littérature scientifique n’a encore que très peu abordé le sujet et qu’internet fourmille d’informations contradictoires. Le plus simple est encore de demander conseil à un herboriste ou un phytothérapeute de confiance...

Peut-on consommer des racines ou des écorces sous forme de tisane ?

Stricto sensu, la tisane consiste à plonger quelques minutes des parties de plante fragiles, comme les feuilles ou les fleurs, dans une eau frémissante, après avoir éteint la source de chaleur. Dans le cas des plantes dont on consomme les racines (par ex. réglisse), l’écorce ou l’aubier (par ex. cannelle), un tel processus ne permet pas de tirer suffisamment de principes actifs que pour avoir un effet avéré. « On lui préférera alors la décoction, qui consiste à faire bouillir le végétal un temps donné, ou la macération à froid, qui vise à laisser infuser longuement le végétal dans de l’eau froide, explique Aline Mercan. À noter que cette dernière méthode est assez rarement utilisée, c’est notamment le cas pour le gingembre. »

Peut-on confectionner soi-même ses tisanes ?

Si vous avez des plantes médicinales au jardin, la tentation pourrait être grande de les faire sécher vous-même pour pouvoir les boire en tisane, en dehors de la saison où elles sont consommables fraîches. Si, en lui-même, le processus ne semble pas compliqué, une mise en garde s’impose néanmoins. « Le séchage est une étape très importante : mal séchées, certaines plantes peuvent devenir dangereuses, avertit Aline Mercan. Elles risquent de fermenter ou certains principes actifs risquent de se transformer : certaines plantes peuvent ainsi acquérir un effet anti-coagulant. Mieux vaut faire appel à un professionnel ou suivre une brève formation avant de réaliser soi-même ses tisanes. Dans un même ordre d’idée, il me semble important de vérifier la traçabilité et la qualité des plantes séchées qu’on achète dans le commerce ! »

Envie d’en savoir plus ? Lisez notre article dans le prochain Plus Magazine d’octobre sur les thés et tisanes.

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