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Les sprays à l’ocytocyne seraient inefficaces

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Parfois vendus en ligne en tant que compléments alimentaires censés réduire le stress et doper la confiance en soi, les sprays nasaux à l’ocytocyne n’auraient pratiquement aucune efficacité prouvée.

L’ocytocyne est une hormone naturellement produite par le corps, parfois qualifiée abusivement d' »hormone du bonheur » avec la dopamine, l’endorphine et la sérotonine. Produite en grande quantité lors d’un accouchement – elle facilite la naissance et l’allaitement – elle entrerait aussi en jeu pour quantité de comportements de la vie courante : elle favoriserait ainsi l’empathie et la confiance en soi, inhiberait le stress et l’anxiété... De quoi susciter l’intérêt des grandes sociétés (para-)pharmaceutiques !

Ces dernières années, la recherche a laissé entendre que la prise d’ocytocyne pouvait avoir des effets positifs sur la personnalité des timides et des anxieux, en facilitant les interactions sociales et en dopant la confiance en soi. Il est d’ailleurs désormais possible d’acheter en ligne des sprays nasaux ou des puffs contenant cette hormone, présentés comme facilitateurs sociaux ou amplificateurs d’épanouissement.

« Probablement aucun effet »

Reste qu’à en croire une récente étude de l’UCLouvain, la toute grande majorité des allégations en faveur d’une supplémentation en ocytocyne ne reposeraient sur rien de concret. « Parmi la masse d’effets publiés, il est impossible de déterminer aujourd’hui avec confiance si des effets réels existent. Le scénario le plus probable est qu’il n’y aurait que 12 % des effets suggérés qui soient vérifiés. La vaste majorité des effets significatifs publiés seraient des faux positifs », explique Adrien Mierop, chercheur post-doctorant à l’UCLouvain.

« L’administration d’ocytocine par voie nasale n’a probablement aucun effet chez l’humain et sur les rapports sociaux, ajoute Moïra Mikolajczak, chercheuse à l’UCLouvain. Et, s’ils existent, ces effets varient très probablement en fonction de l’individu et du contexte ». Ils pourraient donc être différents selon que l’on soit jeune ou plus âgé, confronté à une situation stressante ou plus calme. Il est cependant impossible de déterminer aujourd’hui quels sont ces facteurs individuels et contextuels.

Acheter un puff à l’ocytocine ne servirait donc à rien.

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