" Les plaintes liées à la ménopause doivent dans l'idéal être rapidement cernées pour pouvoir proposer un traitement, analyse Chris Van Gaver, consultante en ménopause. En prévention aussi, afin de prévenir tout risque de santé tels qu'affections cardiovasculaires, ostéoporose, diabète... Selon une enquête, une fois sur trois, l'absentéisme au travail chez les femmes de 45 à 55 ans est imputable à la ménopause. Les insomnies, les bouffées de chaleur, les accès de dépression, les douleurs articulaires et le burn-out peuvent en être la conséquence directe. "
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Les solutions pour bien vivre sa ménopause
Il y a autant de femmes que d'histoires de ménopause. Cette étape importante de la vie qui provoque un véritable cataclysme chez certaines, passe quasi inaperçue chez d'autres. Six femmes racontent. Et nos experts livrent des solutions.

" Les plaintes liées à la ménopause doivent dans l'idéal être rapidement cernées pour pouvoir proposer un traitement, analyse Chris Van Gaver, consultante en ménopause. En prévention aussi, afin de prévenir tout risque de santé tels qu'affections cardiovasculaires, ostéoporose, diabète... Selon une enquête, une fois sur trois, l'absentéisme au travail chez les femmes de 45 à 55 ans est imputable à la ménopause. Les insomnies, les bouffées de chaleur, les accès de dépression, les douleurs articulaires et le burn-out peuvent en être la conséquence directe. "Quelque 70 à 80 % des femmes ressentent les effets de la ménopause. Pour 20 % d'entre elles, ils sont tels qu'il faut envisager un traitement hormonal de substitution (THS). Il a été scientifiquement prouvé que c'est la solution la plus efficace, notamment contre les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les sautes d'humeur ou encore la sécheresse vaginale. Le THS apporte à l'organisme les hormones féminines qui ne sont plus synthétisées par les ovaires. Ce traitement existe sous forme de gel, de patch ou de comprimés. Aux femmes qui n'ont pas subi d'hystérectomie on recommande une association d'oestrogènes et de progestérone. Une oestrogénothérapie suffit aux femmes qui n'ont plus d'utérus." L'important est de commencer le traitement à temps, dans les cinq à dix ans après le début de la ménopause, insiste le Dr Frederik Peeters, gynécologue. Au début, on tâtonne un peu à la recherche d'une dose aussi faible et naturelle que possible. Une fois la dose déterminée, on parvient à une stabilité pendant plusieurs années. Aujourd'hui, on ne conseille plus d'arrêter le traitement après un an mais, au contraire, de le poursuivre pendant cinq, voire dix ans. Entre 50 ans et 60 ans, les bénéfices santé (risque légèrement réduit de cancer du côlon, moins d'ostéoporose) dépassent les risques (thrombose). Passé 60 ans, initier un THS ou le prolonger n'a plus de sens, car il augmente l'artériosclérose existante. Si les problèmes liés à la ménopause se prolongent ou reviennent après l'arrêt du traitement, on décide au cas par cas de prolonger ou non le THS.. "Le THS ne convient cependant pas à toutes les femmes. Notamment en cas d'antécédents médicaux de thrombose, de cancer du sein, de problèmes de foie ou de migraines avec aura. " Dans ces cas-là, les risques du traitement dépassent les bénéfices, précise le Dr Frederik Peeters. Certaines femmes qui refusent l'hormonothérapie peuvent se tourner vers des solutions naturelles à base de plantes, comme les phyto-oestrogènes, les iso-flavones ou le pollen purifié, même si c'est parfois moins efficace qu'un THS classique. Certains antidépresseurs agissent aussi favorablement sur les vapeurs et les bouffées de chaleur. "Les bouffées de chaleur sont la principale source de plainte ! " Les variations hormonales dérèglent le thermostat du corps qui est situé dans l'hypophyse. Les vaisseaux sanguins se dilatent brusquement, causant un important afflux sanguin dans le haut du corps. Certaines femmes transpirent, d'autres rougissent. Se ventiler ou se rafraîchir n'est pas une bonne idée, car cela génère une réaction de stress qui aggrave les bouffées de chaleur ", explique Chris Van Gaver. Parmi les autres responsables, citons la cigarette, l'alcool, le surpoids, la caféine, les sucres (rapides comme lents), les plats épicés, les boissons très chaudes et les viandes grasses.Certains aliments, certaines herbes ou compléments alimentaires peuvent aider. " Privilégiez une alimentation bio et lavez vos fruits et légumes. Consommez régulièrement du poisson gras, de bonnes huiles végétales, des fèves de soja, des pois chiches, des lentilles, des graines (chanvre, chia), des fruits frais et secs. Tous sont riches en phytooestrogènes. Ajouter chaque jour un peu d'extrait de maca (ginseng péruvien) dans un yaourt contribue à équilibrer le système hormonal. Contre la sécheresse des muqueuses et de la peau, on peut prendre des gélules d'huile d'argousier, une excellente source d'Omega 7. "Du côté des herbes et des compléments alimentaires, ce ne sont pas les solutions qui manquent. " La sauge, le houblon, le trèfle rouge et l'huile d'onagre aident à lutter contre les bouffées de chaleur mais vérifiez que ces compléments n'interagissent pas avec d'autres médicaments. Dans tous les cas, mieux vaut demander l'avis d'un professionnel ", conseille Chris Van Gaver. Evitez les vêtements trop serrés ou en fibre synthétique, préférez le coton et plusieurs fines couches plutôt qu'une seule, afin de pouvoir en retirer une dès que vous avez trop chaud. " Les bouffées de chaleur peuvent aussi s'expliquer par un surpoids, des problèmes cardiaques ou de thyroïde ou encore un médicament précis. "Pendant la ménopause, l'ocytocine - aussi appelée hormone de l'amour ou de l'attachement - fait, elle aussi, le grand plongeon. C'est le moyen qu'a trouvé la nature pour aider les mères à se détacher de leurs petits. " Il ne faut surtout pas culpabiliser, insiste Chris Van Gaver. La ménopause correspond souvent au moment de la vie où on doit s'occuper de ses parents vieillissants et/ou de ses petits- enfants. Les femmes perpétuent ainsi leur rôle maternel mais d'une autre façon. L'équilibre entre hormones féminines et hormones masculines (e.a. la testostérone) varie, ce qui explique que certaines femmes gagnent en assurance, en audace. Et osent enfin faire ce qu'elles n'ont jamais oser faire. "La chute du taux d'oestrogènes assèche et rigidifie les parois du vagin, si bien que les rapports peuvent devenir douloureux. " Le traitement hormonal de substitution peut offrir une bonne solution, assure le Dr Frederik Peeters. Si le problème se limite à la sécheresse vaginale, on prescrit une hormonothérapie locale sous forme de gel ou d'ovules. Un lubrifiant ou des ovules non hormonaux peuvent aider. Pour stimuler la libido, il existe une huile sèche aphrodisiaque produite aux Etats-Unis et désormais en vente chez nous." " Il est important que les femmes gardent une vie sexuelle active, souligne Chris Van Gaver. Les préliminaires prennent toute leur importance. Prenez votre temps, faire l'amour ne devrait jamais être douloureux. Quand on fait l'amour, le corps libère de la sérotonine, l'hormone du bien-être. "La chute des hormones féminines s'accompagne d'une fonte de la masse musculaire et de l'augmentation de la masse grasse, souvent localisée autour de la taille. " En moyenne, les femmes prennent 3 à 5 kilos, constate Chris Van Gaver. Pour éviter de prendre trop de poids, surveillez votre taux de sucre. Les sucres rapides provoquent des pics d'insuline, suivis d'une brusque chute du taux de sucre dans le sang qui incite au grignotage. "Le déséquilibre hormonal peut aussi provoquer des angoisses ou des idées noires. " L'oestrogène fait fonction de carburant pour d'autres hormones. Quand son taux chute, cela influence la sérotonine (hormone du bien-être), la mélatonine (hormone du sommeil), etc. avec pour conséquence des sautes d'humeur, souligne Chris Van Gaver. Le corps compense partiellement ce phénomène en synthétisant de l'oestrogène à partir de la testostérone dans les glandes surrénales. Mais, en cas de stress, les surrénales donnent la priorité à la fabrication de cortisol. La solution consiste donc à réduire son stress : d'une part pour éviter d'épuiser les surrénales par la fabrication continue de cortisol, mais surtout pour stimuler la transformation de la testostérone en oestrogène. " Pour cela, on peut se tourner vers l'acupuncture, l'acupression (massage des points de pression), la méditation ou le yoga.
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