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Les soins palliatifs : de la qualité de vie en plus

Anne Vanderdonckt
Anne Vanderdonckt Directrice de la rédaction

Le 10 octobre est la journée mondiale des soins palliatifs. A cette occasion, les 3 fédérations belges de soins palliatifs lancent une campagne nationale d’information et de sensibilisation. Le message : ces soins ne sont pas synonymes de mort, mais de qualité de vie.

Chaque année en Belgique une approche palliative pourrait être envisagée pour près de 100.000 personnes. On estime que près de 20 % des patients hospitalisés et 14 % des résidents en maison de repos sont susceptibles d’en bénéficier. Or une grande partie de ces patients n’ont jamais accès à ce type de soins, par manque d’information principalement.

De quoi s’agit-il ?

Les soins palliatifs rassemblent l’ensemble des soins et des traitements destinés à améliorer le bien-être physique, psychologique, social et spirituel des patients, par une approche pluridisciplinaire et personnalisée, afin de les aider à vivre aussi activement que possible jusqu’au bout. Car en mettant le patient au centre, en étant à son écoute, les soins palliatifs veulent permettre aux personnes atteintes d’une maladie grave et évolutive de continuer à pouvoir profiter des petits plaisirs de la vie.

Il ne s’agit pas seulement de fin de vie

Les progrès de la médecine font qu’on peut vivre plus longtemps aujourd’hui avec une maladie évolutive et incurable. Aborder anticipativement une discussion sur les choix de fin de vie, permet aux patients de préciser leurs priorités et d’envisager l’option palliative s’ils le souhaitent. L’objectif des soins palliatifs est d’améliorer la qualité de vie durant le temps qui reste à vivre. Ils aident les patients à vivre avec leur maladie aussi activement que possible, en réduisant leur souffrance, qu’elle soit physique, psychique, sociale ou existentielle. Il s’agit de rajouter de la vie aux jours lorsqu’on ne peut plus rajouter des jours à la vie.

Ils ne sont pas délivrés uniquement par des équipes spécialisées

Dans la réalité, les soins palliatifs sont d’abord prodigués par l’équipe de soins habituelle du patient (médecin généraliste, médecin spécialiste, autres soignants) dans le lieu où celui-ci est soigné (domicile, MRS, hôpital, etc.). Ils sont intégrés au traitement de la maladie, en fonction l’évolution de celle-ci et des besoins et souhaits des patients. Lorsque les besoins deviennent plus complexes, cette équipe de base collabore avec des équipes spécialisées en soins palliatifs, qui apportent une expertise et un soutien complémentaire.

Potentiellement tout le monde

Les soins palliatifs ne sont pas limités à la pathologie cancéreuse. Les patients atteints de maladies chroniques incurables et évolutives non-cancéreuses (p.ex. insuffisance cardiaque, rénale, démence) ont également des besoins de confort, d’écoute et le soutien.

De même, ils ne sont pas limités par l’âge. Ils concernent tout autant les enfants que les personnes âgées. Pour les enfants, il existe des programmes de soins palliatifs pédiatriques qui visent à accompagner les enfants, mais aussi leurs parents, y compris dans la phase du deuil.

Les soins palliatifs, c’est une prise en charge multiple de la douleur

La douleur est, à juste titre, un symptôme redouté par les patients. Elle comprend plusieurs dimensions : physique, bien sûr, mais aussi psychique, sociale et spirituelle. Elle nécessite une évaluation précise pour pouvoir prescrire le meilleur antidouleur à doses adéquates, mais aussi une écoute et une prise en charge globale, respectueuse des valeurs personnelles, sociales, culturelles. Lorsque la douleur est sévère, des antidouleurs puissants sont utilisés (p.ex. la morphine), en suivant des recommandations précises. De ce fait, ils ne provoquent en général pas les effets indésirables tant redoutés (sédation, dépendance, etc.).

Les soins palliatifs aident aussi les proches

Les patients confient parfois ce sentiment d’être un fardeau pour leurs proches. Les soins palliatifs offrent une écoute et un soutien aux proches et aux aidants-proches, lors de la maladie, mais aussi lors du deuil. Ils concernent la société toute entière.

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