Les épices qui font du bien

Les épices ont le don de flatter nos papilles et de nous faire voyager grâce à leurs arômes envoûtants. Riches en antioxydants, elles peuvent aussi nous protéger de certaines maladies.

Des remèdes de bonne femme n’incitant guère à secouer son flacon de curry au-dessus du poulet ? Faux ! Depuis que le monde médical s’y intéresse, il reconnaît bon nombre de leurs propriétés, preuves scientifiques à l’appui. C’est d’ailleurs dans les épices qu’a été découverte, en 1971, la première enzyme antioxydante (SOD pour superoxydedismutase). N’empêche, si on les plébiscite dans nos cuisines, c’est d’abord pour leurs saveurs qui nous aident à supporter les régimes tristounets et les légumes fadasses... Car, avouons-le, nous ne les utilisons que de manière irrégulière, ce qui ne leur permet pas de nous faire profiter de leurs bienfaits. Sauf si nous modifions nos habitudes culinaires...

Riches en substances anti-cancer

Le Centre de recherche sur le cancer de l’université du Texas (Houston) a dressé, en 2006, une liste d’aliments permettant une prévention des tumeurs. Les épices contenant ces agents anti-cancer y figurent en bonne place : cardamome, gingembre, curcuma ainsi que tous les aromates de la cuisine méditerranéenne...

La cannelle, bonne pour les diabétiques

On utilise fréquemment la cannelle pour améliorer les inconforts digestifs et réduire les flatulences. Mais aussi parce qu’elle fournit du tonus aux plus raplaplas. Elle passionne aussi les diabétologues car elle stabilise la glycémie (sucre dans le sang) en ralentissant le passage du bol alimentaire de l’estomac vers l’intestin. Elle diminue le taux de certains lipides sanguins (cholestérol total, triglycérides...) : une cuiller à café de cannelle moulue par jour prévient les yoyos de la glycémie.

En bâtons (à la saveur plus marquée) ou en poudre, elle apporte un goût de vacances aux gâteaux, aux compotes, aux plats de poulet exotiques (couscous, tajine...). Elle constitue l’un des ingrédients du curry.

Le gingembre, un dopant naturel

Le gingembre est surtout connu pour ses actifs stimulants et antiseptiques. Consommé trois fois par jour, il élimine les nausées chez les futures mamans. En laboratoire, des solutions de gingembre provoquent la mort de cellules impliquées dans les cancers ovariens. En revanche, ses qualités aphrodisiaques n’ont jamais été démontrées...

On le retrouve dans les cuisines du monde entier : les Anglais l’utilisent en boissons, les Japonais le mangent avec les sushis, les Indiens le servent dans les currys... Un poulet mariné dans un mélange de gingembre, de sauce soja, de miel et d’huile est délicieux.

Le curcuma, arme anti-cancer

En Asie, le curcuma fait partie de la pharmacopée courante destinée à soigner : fièvres, troubles digestifs, plaies, douleurs, affections dermatologiques. C’est l’une des épices qui présente le plus de vertus antioxydantes et anti-inflammatoires, grâce à la curcumine, la molécule responsable de sa couleur jaune.

En mars 2008, un article paru dans le Journal of clinical investigation note que, chez le rat, la curcumine soigne l’insuffisance cardiaque. Une piste intéressante pour l’élaboration de nouveaux médicaments... D’autres études,indiquent que cette épice pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer et/ou ralentir son évolution. Attention, à très fortes doses, il n’est pas supporté par ceux qui souffrent de troubles gastriques.

Vous pouvez réaliser une vinaigrette, en le diluant dans l’huile d’olive avant d’ajouter le vinaigre : le curcuma a besoin d’être solubilisé dans l’huile pour être absorbé par l’organisme. Afin d’en profiter pleinement, faites donc revenir les aliments (légumes, oignons, viande...) dans la matière grasse avant d’ajouter le curcuma.

Le poivre, avec modération

Comme les épices agressives, le poivre devrait être utilisé avec modération car son actif (la pipérine) est susceptible d’aggraver une inflammation du tube digestif. Ce n’est cependant pas une raison pour le zapper totalement : une portion homéopathique de poivre favorise l’absorption des principes actifs d’autres épices. Voilà pourquoi il est intégré dans certains mélanges comme le curry. Marié avec du curcuma, le poivre noir multiplie son action par 2.000 !

Dans les légumes, la viande, le poisson, à petites doses et avec d’autres épices, il relève aussi la saveur de fruits, tels les fraises ou le melon.

La cardamome, pour souffler le frais

Ses bienfaits sont quasiment identiques à ceux du gingembre mais la cardamome est moins irritante. Elle améliore les troubles digestifs. Mâchée, elle rafraîchit l’haleine et est souvent considérée comme aphrodisiaque. Elle fait partie des épices aux promesses anti-cancer et ce parce que sa teneur en terpènes et en phénols antioxydants est inégalable.

Les Indiens réalisent un thé au lait aromatisé en y écrasant plusieurs gousses de cardamome : faites chauffer doucement et dégustez sucré.

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