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Les effets de la chaleur sur la santé

Pour certaines personnes, les fortes chaleurs et les pics d’ozone qui les accompagnent peuvent être dangeureux, et parfois mortels. Quelques règles de prudence permettront d’éviter bien des désagréments.

Qu’est-ce qu’une vague de chaleur?

Sous nos latitudes, le SPF Santé Publique la définit comme une période de minimum trois jours consécutifs au cours desquels les températures moyennes minimales dépassent 18,2°C (la nuit) et les moyennes maximales 29,6°C (le jour) – températures mesurées à Uccle.

L’IRM décrit une canicule comme suit : « cinq jours d’affilée avec des températures de plus de 25°C, dont trois jours au-dessus de 30°C ».

Le risque de canicule – mot qui signifie « petit chien » et tire son nom d’une constellation – est à son maximum pendant la période où l’étoile très brillante appelée Sirius (dans la constellation du Grand Chien) se trouve alignée avec le soleil. Soit grosso modo entre le 20 juillet et le 20 août. Chez nous, ce laps de temps se signale fréquemment par une météo moite, marquée ici et là par de fortes averses ou des orages.

Quelles sont les conséquences d’une forte chaleur?

La chaleur extrême met à mal l’organisme des êtres humain. On transpire abondamment (réaction normale) mais, si l’on omet de boire en conséquence, on peut très vite se déshydrater. Les tout premiers symptômes de la déshydratation sont flous et pas toujours faciles à cerner : fatigue, somnolence, distraction... Si l’on ne compense pas efficacement ces pertes en eau, on peut se retrouver en état de choc, voire mourir.

On classe généralement comme suit les conséquences graves d’une exposition à la chaleur :

  • insolation : conséquence directe du rayonnement solaire sur la tête. Les enfants qui jouent tête nue au soleil y sont particulièrement exposés. L’insolation se manifeste par de forts maux de tête, une somnolence accompagnée d’une éventuelle perte de conscience, de la fièvre et souvent des brûlures (coups de soleil).
  • crampes de chaleur: crampes – principalement à hauteur du ventre et des membres – qui se produisent surtout lorsque l’on sue abondamment pendant un exercice physique.
  • épuisement dû à la chaleur: se produit après plusieurs jours de canicule. Une abondante transpiration réduit la quantité d’électrolytes et de sels minéraux dans l’organisme. L’épuisement dû à la chaleur se signale par des étourdissements, de la fatigue, un état de faiblesse, des insomnies ou tout simplement une agitation nocturne.
  • coup de chaleur: l’exposition à de fortes températures pendant une période prolongée peut causer de graves complications. Comment ? Par défaut de régulation thermique – le corps ne parvient plus à réguler sa température interne. Le patient a de la fièvre, son rythme cardiaque s’emballe, il s’agite, sa peau devient rouge et sèche, il est pris de nausées et de vomissements. Cela peut aller jusqu’aux convulsions, à la perte de conscience ou au coma.

Jeunes enfants et personnes âgées : prudence !

Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables, car leur corps contient moins de réserves en eau. Il est formellement déconseillé de les exposer (même brièvement) au soleil sans protection ou à un environnement fermé et surchauffé (voiture, pièce non aérée...). Un enfant se déhydrate très vite et risque l’insolation ou le coup de chaleur. Prudence si l’enfant a de la fièvre ou souffre déjà de diarrhée (en soi un risque important de déshydratation).

Les bébés et les jeunes enfants, mais aussi les adultes qui doivent accomplir les efforts physiques, veilleront à s’hydrater (ou être hydratés) abondamment.

Les personnes âgées sont à risque parce que...

  • elles sont parfois moins conscientes de la chaleur ambiante en raison d’un affaiblissement du système nerveux central de leur cerveau ;
  • leurs glandes sudoripares fonctionnent au ralenti, humectant moins la peau et contrariant le « thermostat » interne du corps ;
  • elles prennent souvent des médicaments qui peuvent avoir le même effet néfaste, à savoir :

1. les médicaments qui augmentent le risque de déshydratation et de trouble électrolytique, ex. les diurétiques

2. les médicaments mauvais pour les reins, ex. les anti-inflammatoires

3. les médicaments dont les effets peuvent être influencés par la déshydratation

4. les médicaments empêchant la perte de chaleur (et donc freinant le refroidissement du corps)

5. les médicaments qui peuvent causer une hyperthermie (hausse de la température du corps)

6. les antihypertenseurs

Comment prévenir les malaises ?

  • Buvez plus que de coutume (eau minérale, jus de fruits, tisanes, bouillon froid....), min. 2 l par jour
  • Bannissez les boissons alcoolisées, le café, les sodas... qui ont tendance à déshydrater l’organisme
  • N’attendez pas d’avoir soif pour boire (si vous devez limiter vos apports en eau pour des raisons médicales, demandez conseil à votre médecin traitant avant toute alerte canicule)
  • Mangez légèrement et donnez la préférence aux produits riches en eau (fruits, légumes...)
  • Restez à l’intérieur aux heures les plus chaudes (de midi à 17 h)
  • Débranchez les appareils qui génèrent de la chaleur
  • Essayez de passer les heures les plus chaudes dans des endroits frais, chez vous ou ailleurs (nombre de bâtiments publics ont l’airco)
  • Fermez tentures et fenêtres côté soleil, dès que la température extérieure dépasse celle de l’intérieur et ne les rouvrez qu’après la grosse chaleur (le soir, la nuit et tôt le matin)
  • Si vous devez travailler ou sortir malgré tout, évitez autant que possibles les heures les plus chaudes. Partez plus tôt, faites un arrêt en milieu de journée et ressortez en fin d’après-midi
  • Limitez tout effort physique (ex. sport) et, si nécessaire, veillez à vous arrêter régulièrement et à boire en suffisance
  • Adaptez vos vêtements : portez du coton léger, de préférence blanc. Les tons clairs repoussent la chaleur, les tons sombres l’emmagasinent. N’oubliez pas de vous couvrir la tête et de chausser des lunettes solaires
  • Rafraîchissez-vous régulièrement (douche, bain, piscine....). Une douche tiède vaut mieux qu’une froide : les forts contrastes de température sont à éviter
  • Au soleil, protégez votre peau contre les coups de soleil. Utilisez une crème à très fort indice et remettez-en toutes les deux heures (et en quantité). Demandez éventuellement conseil à votre pharmacien ou à votre médecin
  • Si vous prenez une médication, informez-vous de ses effets secondaires ou demandez à votre pharmacien si vous ne risquez pas de souci en cas de canicule. Adaptez-en la prise au besoin
  • Ne laissez sous aucun prétexte une personne (ou un animal) dans une voiture garée.

Et quid de l’ozone ?

L’ozone apparaît naturellement dans l’atmosphère sous l’action des décharges électriques (ex. pendant un orage) et des ultraviolets d’une longueur d’onde de moins de 240 nm dans les couches supérieures de l’atmosphère (la stratosphère).

A cette altitude, l’ozone est indispensable, car il forme une couche (la couche d’ozone) bloquant les dangereux rayons ultraviolets émis par le soleil.

Sous l’influence du rayonnement solaire, des réactions chimiques se produisent dans la troposphère (la couche inférieure de notre atmosphère) : les hydrocarbures et le monoxide de carbone (CO) interagissent avec les oxydes d’azote (NOx), donnant naissance à l’ozone. Le trafic routier est l’un des grands responsables d’émissions d’hydrocarbures, de monoxide de carbone et d’oxyde d’azote. Le cocktail des trois avec le smog est appelé smog photochimique.

L’ozone de la stratosphère protège la biosphère, alors que celui de la troposphère est nocif et peut même causer de sérieux risques pour la santé.

Les gens souffrant d’insuffisance respiratoire, les personnes âgées et les jeunes enfants sont les premiers à souffrir d’une forte concentration en ozone. Mais les adultes en bonne santé ne sont pas à l’abri et doivent éviter tout effort physique intense en plein air lors des pics d’ozone.

Quelles sont les conséquences d’un pic d’ozone ?

Voici les principaux symptômes :

  • respiration courte ou anormale
  • irritation des yeux
  • irritation de la gorge
  • maux de tête

Il n’existe pas de traitement spécifique contre les plaintes liées aux pics d’ozone. La seule chose à faire si vous vous sentez concerné est de ne pas sortir et d’éviter tout effort physique. Dans les maisons, la concentration en ozone est bien moindre.

Pour connaître les concentrations en ozone sur le territoire belge, surfez sur www.irceline.be

Source : Plan canicule et ozone mis en place par les autorités belges

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