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Les clés pour vivre longtemps, beau et en bonne santé

Nous ne sommes pas tous égaux devant le vieillissement. Mais si l’hérédité joue un rôle, on peut aussi aider la nature et mettre toutes les chances de son côté pour prendre de l’âge en douceur.

A l’origine, l’être humain n’était pas vraiment programmé pour vivre bien au-delà de 50 ans. Aujourd’hui, notre espérance de vie augmente chaque semaine d’un week-end, ainsi que l’a calculé Rudi Westendorp, écrivain et médecin néerlandais (Université de Leiden). Les signes de l’âge ont tendance à se marquer de plus en plus tard. Le monde scientifique découvre sans cesse de nouveaux mécanismes liés au fonctionnement du corps qui contribuent, eux aussi, à prolonger la vie.  » Le vieillissement n’est plus synonyme de déclin, se réjouit Rudi Westendorp, qui a enquêté sur l’impact de cette avancée en âge et sur les moyens que nous avons de rester en forme. Pourtant, du point de vue émotionnel et social, nous avons encore un retard à combler par rapport à ces années supplémentaires qui nous sont octroyées. Freiner ou arrêter le temps qui passe est irréaliste. En revanche, adapter subtilement son mode de vie et maintenir une vie sociale active semble être la meilleure façon de repousser les effets du temps qui passe. « 

Ce qu’on peut faire

Eviter les sucres rapides

Les sucres rapides tels que le pain blanc, les biscuits, les pommes de terre, les sodas et les céréales sucrées provoquent des pics de glycémie. « Ils accélèrent le vieillissement et augmentent le risque de maladies cardiovasculaires », met en garde le Dr William Cortvriendt, qui mène des études sur le vieillissement. L’excès de sucre provoque aussi des dommages cosmétiques. Une étude a ainsi démontré que ceux qui ont trop de sucre dans le sang ont l’air plus âgées qu’ils ne le sont. Cela s’explique par l’accumulation de glucose au sein des protéines de la peau. Et le reste de l’organisme n’est pas épargné, puisque le sucre accélère aussi le vieillissement des organes vitaux. Il ne faut cependant pas totalement éliminer les hydrates de carbone de son alimentation ! On privilégie plutôt les sucres lents qui se libèrent progressivement dans le sang (pâtes, riz et pain complets) et on mange des légumes de saison (les légumes doivent remplir au moins la moitié de l’assiette). Au rayon des en-cas, oui aux fruits frais, aux yaourts aux noix et aux fruits secs, au chocolat noir... Diminuer sa consommation de pain est une bonne idée mais il faut surtout veiller à ce qu’on met dessus : de préférence des légumes et des protéines.

Garder son poids de forme

Le métabolisme évolue au fil des ans, entre autres sous l’influence des hormones. Le corps a besoin de moins d’énergie (calories) pour fournir les mêmes efforts. Il faut donc surveiller son poids et perdre quelques kilos au besoin. Il ressort d’une étude menée sur plusieurs années auprès d’un groupe d’infirmières (Nurses Health Study) que les femmes qui adoptent une alimentation de type méditerranéen, riche en légumes frais et en bonnes graisses, augmentent de 40 % leurs chances de vieillir en bonne santé.

Entretenir sa condition physique

On ne compte plus les avantages de l’activité physique pour la forme générale : elle booste le métabolisme et la synthèse de dopamine, favorise le bon fonctionnement du cerveau, réduit la tension artérielle... On fait donc de la marche, du vélo, de la natation, etc. La natation, elle, est excellente en cas de douleurs ou de blessures, car, dans l’eau, les articulations ne subissent aucune pression.

On ne néglige pas non plus la force musculaire et l’équilibre. Dès la ménopause, la masse musculaire fond, or ce sont justement les muscles qui permettent de brûler du gras lorsqu’on est au repos. Pour contrer ce risque, il suffit de faire quelques exercices de musculation, deux à trois fois par semaine, pour entretenir les principaux muscles du corps. Le coordination et l’équilibre s’entretiennent en faisant, par exemple, du fitness, du pilates ou du taichi. Ce dernier est fortement recommandé contre l’ostéoporose.

Adapter son style de vie

Il existe sur notre planète cinq zones où les habitants vivent en meilleure santé et plus longtemps. Ce sont les régions d’Okinawa au Japon, de Loma Linda en Californie, d’une partie de la Sardaigne, d’Ikaria en Grèce et de Nicoya au Costa Rica. Le chercheur Dan Buettner a pu mettre en évidence une série d’habitudes quotidiennes communes qui expliquent cette exceptionnelle longévité moyenne. Vous pouvez vous inspirer de ces bonnes habitudes :

  • Veillez à avoir chaque jour un objectif ou une bonne raison de vous lever, car cela maintient l’activité mentale et sociale.
  • Ménagez-vous chaque jour un moment de réflexion ou de détente.
  • Vivez selon la règle des 80 % : les habitants des zones bleues mangent de petites portions qu’ils servent dans de petites assiettes. A Okinawa, on appelle cela la règle des 80 %, il faut s’arrêter de manger dès qu’on n’a plus faim, même si on sent qu’on pourrait continuer.
  • Mangez varié et consommez beaucoup de fruits et de légumes. Les habitants des zones bleues trouvent leur ration de protéines animales principalement dans le poisson et la viande de porc, mais ils en consomment peu.
  • Bougez chaque jour : faites un maximum de déplacements à pied, jardinez...
  • Veillez à vous insérer dans une communauté ou une famille qui vous apporte un réel sentiment de protection.

Les traitements qui aident

Parallèlement à notre envie de vieillir en bonne santé, nous avons aussi envie de garder une apparence fraîche. Doit-on envisager des traitements et, si oui, lesquels ? « L’utilité d’un traitement dépend des attentes de chacun et du problème à traiter,répond le Dr Ivar van Heijningen, chirurgien esthétique.Les gens s’adressent rarement à nous pour qu’on les embellisse, mais plutôt parce qu’ils ont envie d’avoir l’air plus dynamique et moins fatigué. Ce n’est pas parce qu’on décide de franchir le cap d’un traitement esthétique qu’on ne doit pas adapter son mode de vie. Le résultat de l’intervention et la cicatrisation seront bien meilleurs, et les résultats plus durables. Des études menées sur de vrais jumeaux ont montré que le vieillissement est influencé dans une grande mesure par le mode de vie. »

La course contre les rides

La peau vieillit sous l’effet de quatre processus : la perte de volume (tissu graisseux mais aussi osseux), la perte d’élasticité, la gravité terrestre, ainsi que la mobilisation constante des muscles du visage. Tout cela contribue à former des rides qui peuvent devenir gênantes. « On recommande en général d’associer plusieurs gestes qui traitent divers problèmes. En examinant le visage, le médecin situe les zones d’hyperactivité, soit les endroits où on peut agir. »

Les injections de toxine botulique (ou botox) permettent d’atténuer les pattes d’oie et les rides du front. Le botox bloque la transmission d’une fibre nerveuse vers une fibre musculaire. Plus on paralyse de signaux, plus l’effet sera visible. Cet effet dure trois à quatre mois, selon la mobilité du visage.  » Si vous froncez souvent les sourcils, on peut bloquer temporairement ce réflexe. C’est une façon de le désapprendre et donc de reculer la réapparition des rides. Chez les personnes au visage moins mobile, moins expressif, l’injection de botox a peu de sens », précise le Dr Ivar van Heijningen.

Des fillers pour le volume

Si le visage perd du volume, par exemple sous les yeux ou autour des lèvres, les fillers (acide hyaluronique ou graisse de son propre corps) injectés aux bons endroits peuvent rafraîchir le regard. « Si les fillers ont parfois mauvaise réputation, cela tient à l’usage de produits permanents qui ne se résorbent pas. Ils sont à éviter absolument. » L’effet dure en moyenne six mois à un an.Les femmes demandent aussi fréquemment d’améliorer le pli naso-labial.  » Cela peut se faire par comblement mais il faut savoir doser le produit pour que la personne puisse continuer à rire. Les fines ridules bordant la lèvre supérieure peuvent être comblées mais jamais totalement gommées. »

De la crème au laser

Si vous voulez connaître la qualité de votre peau, vous pouvez la faire tester à l’aide d’un appareil qui mesure l’élasticité et la pigmentation. « Vous pouvez ainsi comparer vos résultats aux valeurs étalons qui correspondent à votre âge. En cas de retard à combler, on pourra vous conseiller des crèmes adaptées. » (voir Comment préserver sa peau)

L’étape suivante consiste à se faire injecter de l’acide hyaluronique pour rééquilibrer la peau et regonfler l’épiderme. Enfin, le laser permet de renouveler la peau et de gagner quelques années. On peut ainsi donner un coup de jeune au visage, certes, mais aussi aux mains, au cou et au décolleté. Là aussi, divers traitements anti-âge sont envisageables.

On entend parfois dire que « les hommes vieillissent mieux que les femmes ». En tout cas, en ce qui concerne le visage.  » Les hommes ont la chance d’avoir une peau plus résistante. Leurs cellules cutanées bénéficient de la protection offerte par les poils de barbe. Mais cela ne les empêche pas d’avoir recours, eux aussi, à certains gestes médicaux ou de chirurgie esthétique. »

Et les hormones ?

La prise d’hormones pour retarder les effets de l’âge est sujette à controverse. L’utilité de ce genre de traitement a, certes, été démontrée chez les patients souffrant de carences avérées. Ainsi, en cas de carence en hormone de croissance, un apport ciblé permet de booster la force musculaire, de réduire la masse grasse et d’améliorer la qualité de vie. Mais, d’une manière générale, les spécialistes déconseillent de se supplémenter en hormones de croissance, en DHEA ou en hormones thyroïdiennes, car elles peuvent provoquer des effets secondaires non négligeables et on manque encore de recul quant à leurs effets à long terme. Des recherches menées à Leiden auprès de familles à la belle longévité ont établi que les personnes qui vivent le plus longtemps en bonne santé ont justement moins d’hormones de croissance dans le sang et un métabolisme plus lent.

J’ai choisi de bien vieillir – Vivre plus longtemps et mieux, Pr. Françoise Forette et Laurence Dorlhac, éd. L’Archipel (2016)

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