Veerle De Niel, initiatrice d'un atelier de tricot scandinave. © FRANK BAHNMÜLLER

Le tricot, le yoga du cerveau

Les loisirs ont cette extraordinaire faculté de nous détendre. Certains plus que d’autres, comme le tricot par exemple. La coordination répétitive entre le cerveau, les yeux et les mains est plus que bénéfique pour la santé mentale.

Le tricot vous évoque de vieux souvenirs d’école peu agréables, tels que les travaux manuels aussi désuets qu’obligatoires? Veerle De Niel, l’initiatrice d’un atelier de tricot scandinave , entend fréquemment ce genre de réflexions. « Les cours d’avant n’ont plus rien à voir avec le tricot d’aujourd’hui », s’insurge-t-elle. Pour elle, le travail manuel a toujours été synonyme de détente. Architecte d’intérieur, elle a lancé des cafés tricot afin d’encourager les échanges et la créativité. Il existe aujourd’hui une véritable communauté de tricoteurs et de tricoteuses de tous âges.

« J’ai pris conscience des bienfaits du tricot il y a bien longtemps. Les nombreuses confidences entendues dans mon magasin n’ont fait que confirmer mon impression. Les adeptes affirment que le tricot leur procure réconfort, distraction et une certaine paix intérieure du fait que toute l’attention se concentre sur les points à effectuer. Le tricot est parfois considéré comme le yoga du cerveau, à juste titre. Le travail manuel est l’alternative idéale pour les personnes qui ne sont pas attirées par le yoga. »

Le tricot aide à oublier (inconsciemment) les soucis, le stress et l’anxiété. L’ouvrage prend forme maille après maille. On a la satisfaction de le voir avancer et de réaliser quelque chose de concret de ses mains, une écharpe à la mode ou un pull tout doux. « Le tricot, c’est bien plus que le simple fait d’entrelacer un fil, de devoir défaire pour mieux recommencer, analyse Veerle De Niel. Rappelez-vous de l’immense succès des amples pulls « Bernadette » qui se tricotaient en un rien de temps avec de grosses aiguilles. Ceux qui ont ainsi (re)découvert les joies du tricot sont depuis lors passés à des aiguilles plus fines et ont pris conscience de l’importance du travail manuel. »

MÉDITATION POUR TOUS

L’effet positif est bien plus important qu’on ne l’imagine. La coordination des yeux et des mains entretient non seulement la motricité mais stimule aussi les connexions neuronales et la concentration, sans parler de l’effort de mémorisation. « Nous avons consulté plusieurs spécialistes de la santé qui tous confirment l’impact positif du travail manuel sur le bien-être psychique et émotionnel, qu’il se pratique seul ou avec d’autres. Le tricot permet de se vider la tête et d’être à l’écoute de son corps. Une forme de méditation accessible à tout un chacun. Le tricot a aussi une dimension sociale. Une femme atteinte d’un cancer du sein nous a confié que dès qu’elle sort son tricot dans la salle d’attente, l’ambiance se détend et les langues se délient ».

DANS LE LANGAGE

Le tricot présente aussi l’avantage de se projeter du temps et de l’endroit où on se trouve. « Lorsque j’ai des idées noires, je sors mon tricot et je mets mon esprit sur pause. Ce n’est pas un hasard si de nombreuses expressions font référence au tricot comme avoir les nerfs en pelote, se constituer un bas de laine, reprendre le fil de la conversation, être cousu de fil blanc, donner du fil à retordre ou encore de fil en aiguille. La preuve que ce genre d’activité est en lien direct avec la réalité de la vie. »

Le tricot est bon pour la tête et le cerveau mais qu’en est-il des muscles cervicaux? Quid de ceux qui ne supportent pas les aiguilles sous les bras? « L’alternative idéale sont les aiguilles circulaires qui présentent de nombreux avantages. Ces petites aiguilles venues de Scandinavie deviennent très populaires chez nous également. Cette technique ancestrale permet de tricoter de façon beaucoup plus compacte, avec une posture plus décontractée », précise Veerle De Niel.

LE TRICOT THÉRAPEUTIQUE

Le pouvoir thérapeutique du tricot est également confirmé par le Centre Psychiatrique Universitaire de la KULeuven qui a ouvert un club de tricot sur ses différents sites. « Le club que nous avons créé se voulait un lieu de détente et de loisirs mais nous nous sommes très vite rendu compte qu’il signifiait beaucoup plus pour nos résidents, se réjouit Katrien Peels, ergothérapeute. Comme le tricot focalise l’attention sur le moment présent, il permet de réduire l’anxiété et les crises de panique, par exemple.

Il est aussi scientifiquement prouvé que le tricot réduit le stress parce qu’il stimule la production dans le cerveau de neurotransmetteurs qui procurent une sensation de bien-être. Le fait de tricoter à plusieurs est également propice aux conversations dont la plus-value thérapeutique est indéniable. Sans oublier le résultat final, bien concret. Le fait de voir quelqu’un porter l’écharpe que vous lui avez tricotée est un énorme plus pour l’estime de soi. »

Autres activités inspirantes

Un moment thé

Envie de surprendre ou de remonter le moral d’un proche? Remplacez un message digital par un « moment thé ». Remplissez un sachet avec le thé préféré du destinataire et accrochez-y un petit texte personnalisé. Lorsqu’il savourera son thé et lira votre message, vous serez virtuellement en sa compagnie...

Hors des sentiers battus

L’itinéraire de 6 km au départ du village de L’Écluse dans le Brabant wallon vous fera découvrir d’imposantes fermes carrées, de superbes panoramas et des pâturages à perte de vue, évoquant un tableau abstrait. Le clou de la balade est sans nul doute le champ de pagodes magiques tout droit sorti de l’imagination de l’artiste wallon Julos Beaucarne. walloniebelgiquetourisme.be

Insta-inspiration

L’artiste et autrice américaine Lisa Congdon fait les délices de ses followers avec ses dessins féeriques de fleurs, de plantes et d’oiseaux, accompagnés de messages manuscrits. Epileptique dès son plus jeune âge et dès lors privée d’école, Lisa s’est réfugiée dans le dessin pour exprimer sa perception du monde pour le moins originale. @lisacongdon

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