La sexualité fait partie intégrante de la santé, précise la sexologue et gériatre Elisabeth Vander Stichele (AZ Sint-Jan, Bruges), la première et actuellement la seule en Europe à combiner les deux spécialisations. " C'est un besoin fondamental, même s'il n'est pas perçu aussi intensément par chacun. La sexualité permet de prévenir les maladies, procure un certain réconfort et accélère parfois le rétablissement en cas de maladie. On a souvent tendance à croire qu'il faut s'abstenir d'avoir des rapports sexuels lorsqu'on est malade mais ce n'est pas vrai pour tout le monde. "
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Le sexe, ça booste la santé!
Le sexe contribue à entretenir la relation amoureuse et aussi la santé mentale et physique. Même quand on est célibataire ou si la passion du début s'est un peu émoussée.

La sexualité fait partie intégrante de la santé, précise la sexologue et gériatre Elisabeth Vander Stichele (AZ Sint-Jan, Bruges), la première et actuellement la seule en Europe à combiner les deux spécialisations. " C'est un besoin fondamental, même s'il n'est pas perçu aussi intensément par chacun. La sexualité permet de prévenir les maladies, procure un certain réconfort et accélère parfois le rétablissement en cas de maladie. On a souvent tendance à croire qu'il faut s'abstenir d'avoir des rapports sexuels lorsqu'on est malade mais ce n'est pas vrai pour tout le monde. " Le sexe stimule de nombreux processus corporels qui impactent l'état de santé général. Pour commencer, le rapport sexuel est comparable à un entraînement sportif léger. "Le rapport sexuel est une manière très agréable de s'offrir une séance de remise en forme. Le coeur bat plus vite, on mobilise de nombreux muscles et articulations." L'acte sexuel a aussi pour effet de booster la production d'hormones. "Les hommes et les femmes produisent de l'ocytocine, mieux connue comme l'hormone de l'amour, qui diminue le stress et l'anxiété, procure un sentiment d'attachement et de confiance en soi." La production d'endorphine, l'hormone du bonheur, est également stimulée. Selon certaines études (de l'Université du New Jersey notamment), l'orgasme contribue à atténuer la douleur car ces substances augmentent le seuil de résistance à la douleur. L'excitation sexuelle, même sans orgasme, peut également avoir un effet antidouleur. La stimulation de la production hormonale assure un endormissement plus rapide après un rapport sexuel. Après l'orgasme, le corps libère de la prolactine (plus chez les hommes que chez les femmes), une hormone relaxante qui améliore la qualité du sommeil. Une vie sexuelle active contribue à renforcer la capacité de résistance de l'organisme. Plusieurs études suggèrent même que le sexe augmente le niveau d'immunité grâce à une concentration d'immunoglobuline A (IgA) plus importante. "Dans le sang, cet anticorps constitue la première barrière contre les virus, les bactéries et d'autres intrus. Les baisers et les rapports sexuels, autrement dit l'échange de fluides corporels, accroissent la concentration d'IgA et renforcent la barrière immunitaire. L'excitation sexuelle est bénéfique même pour les patients cardiaques. Le rythme cardiaque s'accélère pour atteindre son apogée lors de l'orgasme, ce qui stimule la circulation du sang, avec un effet favorable sur le système cardiovasculaire. A contrario, l'interdiction de la sexualité peut générer un stress négatif pour le coeur. " Une étude de l'Université de Georgia State montre par ailleurs qu'il existe un lien entre les rapports sexuels et l'intimité avec un être cher et une bonne pression artérielle. L'effet bénéfique sur la valeur de tension systolique (hypertension) est clairement démontré. Il semble également y avoir un lien avec le ressenti de l'acte par les partenaires. Plus l'orgasme est intense, plus les valeurs de pression artérielle sont basses le jour du rapport. Près de 30% des femmes onnaissent tôt ou tard un affaiblissement des muscles du plancher pelvien. Il est important d'entraîner ces muscles pour les renforcer et ainsi mieux contrôler sa vessie. Une vie sexuelle active peut aider car les muscles du plancher pelvien se contractent pendant l'acte et lors de l'orgasme, ce qui les renforce et permet de surcroît de ressentir plus de plaisir. La diminution de libido chez les femmes après la ménopause est un mythe. "Les études de la sexologue néerlandaise Ellen Laan ont montré que la stimulation sexuelle provoque une augmentation des sécrétions vaginales, tant chez les jeunes femmes que chez les femmes plus âgées. Cela prend un peu plus de temps et requiert davantage de stimulation clitoridienne chez les femmes ménopausées." Le sexe peut être source de réconfort, comme l'a démontré une étude menée auprès de couples dont l'un des partenaires a un cancer. "Près de 10% de ces couples ont reconnu avoir des rapports plus fréquents dans les semaines qui ont suivi le diagnostic. Une sorte de réaction de deuil et un regain d'envie de vivre les ont incités à se rapprocher, une preuve tangible des bienfaits du sexe." La plupart des effets bénéfiques sur la santé sont également valables pour le sexe en solitaire. "Même si le sentiment d'attachement provoqué par la libération d'ocytocine est moins fort, pendant la masturbation, le corps se détend, les hormones produisent le même effet relaxant et réduisent le niveau de stress. Le sexe est le meilleur moyen d'évacuer la pression en cas de tensions, quel que soit l'âge, quelle que soit la maladie. Le besoin ressenti par les personnes atteintes d'un handicap ou de démence doit être pris en compte pour qu'elles puissent l'assouvir à leur manière, en toute bienveillance."
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