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Le sel a une responsabilité dans le diabète de type II

Après le sucre, voilà que le sel est également mis en cause dans l’apparition du diabète. C’est en tous cas la conclusion de chercheurs français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, France).

Dans leurs travaux publiés dans la revue Cell Metabolism, ces chercheurs ont démontré comment la consommation de sel augmente de façon considérable le taux d’absorption du sucre dans le sang, favorisant ainsi la survenue d’un diabète de type II, une maladie souvent associée à l’obésité. « Des mesures diététiques simples impliquant de ne pas manger trop de sucre et de sel lors d’un même repas permettraient de prévenir et de traiter le diabète de type 2 », ont remarqué les scientifiques du CHU de Lille, dirigés par le Pr François Pattou.

Bypass et diabète

Les chercheurs se sont penchés sur l’état de santé de patients qui avaient subi une chirurgie bariatrique en raison de leur obésité morbide, et plus particulièrement un bypass gastrique. Suite à cette opération, le volume de l’estomac est réduit (parfois jusqu’à 10% de son volume initial) et le circuit alimentaire est modifié. En effet, les aliments ne passent plus par l’estomac et la partie supérieure du tube digestif, mais vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle. Les patients qui ont subi une telle intervention montrent une perte de poids assez impressionnante.

Le bypass engendre également des résultats inattendus puisque pour les personnes atteintes d’un diabète de type II (et elles sont nombreuses parmi celles souffrant d’obésité), on a observé une diminution rapide du taux de sucre dans le sang (glycémie). Ce qui permet à certaines de diminuer voire même d’interrompre leur traitement antidiabétique avant même d’avoir perdu du poids. Les scientifiques ont longtemps été interpellés par ce lien entre le bypass et la diminution de la glycémie. Le but des chercheurs de l’Inserm ? Comprendre le mécanisme à la base de la baisse du taux de sucre dans le sang pour pouvoir adapter les traitements proposés en cas de diabète de type II.

La première constatation de ces chercheurs est d’avoir remarqué que moins de sucre était absorbé et par conséquent que la glycémie n’augmentait pas autant après les repas. Pour pouvoir expliquer ce mécanisme, les scientifiques ont étudié les conséquences de l’opération chez le miniporc, un mammifère omnivore, dont l’anatomie et la physiologie digestives sont très proches de celles de l’homme.

Sel et sucre ne font pas bon ménage

Ces recherches ont mené à une constatation étonnante: les médecins ont noté qu’après un bypass gastrique, le sucre ingéré n’était assimilé dans la partie basse de l’intestin qu’après être entré en contact avec la bile. Pour rétablir l’assimilation du sucre dans la partie supérieure de l’intestin et donc retrouver un taux glycémique normal après le repas, il suffisait d’ajouter du sel dans l’alimentation des petits cochons opérés. Pour les scientifiques, le sel joue donc un rôle important dans l’absorption intestinale du glucose. Ils ont aussi démontré que c’est le sodium endogène, excrété dans la bile et les secrétions digestives, qui assure la majorité de l’absorption du glucose par l’intestin.

En conclusion, leur découverte tend à démontrer que de simples mesures diététiques mimant l’effet de la chirurgie bariatrique, comme la diminution de l’ingestion simultanée de sel et de sucre, pourraient contribuer à prévenir le diabète.

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