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Le coronavirus provoque-t-il une vague de retards de diagnostic de cancer ?

Dans les pays voisins, les organisations de lutte contre le cancer se préparent déjà à un scénario noir, car les dépistages de la population pour le cancer sont au point mort depuis plusieurs semaines. Dans notre pays aussi, le dépistage préventif de la population a été interrompu pendant un certain temps et le nombre de nouveaux diagnostics a diminué. La Fondation contre le cancer tire la sonnette d’alarme et demande que la visite d’un médecin ne soit plus reportée, même au moindre petit signe.

Des chiffres concrets sur le nombre de nouveaux diagnostics de cancer au cours des trois derniers mois ne sont pas encore disponibles pour la Belgique. Néanmoins, la Fondation contre le cancer note que les médecins ont constaté qu’ils recevaient beaucoup moins de patients présentant des symptômes pouvant indiquer un cancer pendant cette période. Dans notre pays, il y a environ 68 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Ce nombre risque maintenant de fortement diminuer parce que les personnes présentant des symptômes ont reporté des examens et une visite chez le médecin (de famille) de peur d’être infectées par le Covid-19.

En outre, le dépistage du cancer du sein, de l’intestin et du col de l’utérus ont également été temporairement interrompu. Depuis la mi-mai, ces deux derniers ont repris, tandis que le dépistage du cancer du sein est en pleine préparation. Ces dépistages préventifs conduisent aussi normalement à un grand nombre d’orientations pour la détection précoce des cancers.

Phase suivante

Les secouristes de nos pays voisins se préparent désormais à une surmortalité à long terme, en raison de ces diagnostics et traitements tardifs. Pendant le confinement, entre 20 et 50 % de moins de cancers ont été diagnostiqués dans ces pays. Tous les spécialistes s’accordent à dire que, bien sûr, cela ne signifie pas que les cas de cancer ont diminué pendant cette période, mais que, en raison de la crise, ils ne seront diagnostiqués qu’à un stade ultérieur. Cela conduit à des traitements plus tardifs, ce qui augmente le risque de pronostics moins favorables et de thérapies souvent plus agressives.

Quels symptômes

Afin d’encourager le dépistage à temps, la Fondation contre le cancer appelle les citoyens à consulter un médecin généraliste dès que possible en cas de symptômes spécifiques. Pour être pertinents, ces symptômes doivent être persistants (au moins 2 semaines) ou récurrents. L’âge est également un facteur d’augmentation des risques. Cela vaut pour les symptômes suivants qui peuvent indiquer un cancer, mais aussi pour d’autres problèmes de santé :

  • un enrouement ou une toux persistants, en particulier chez les fumeurs et les anciens fumeurs;
  • des difficultés à avaler, surtout chez les personnes qui fument et boivent de l’alcool;
  • un changement chronique des selles (constipation, diarrhée ou alternance des deux);
  • des difficultés à uriner, surtout chez les hommes;
  • une perte de poids, fatigue ou fièvre persistante sans cause apparente;
  • des pertes de sang anormales (saignements vaginaux en dehors des règles ou après la ménopause ; présence de sang dans les urines, les selles ou les liquides ; ecchymoses spontanées...);
  • une bosse ou un gonflement n’importe où sur le corps (testicule, sein, sous la peau...);
  • chez la femme : un changement soudain de la poitrine (contraction de la peau, épanchement, rougeur...).;
  • un changement de pigmentation ou apparition d’une tache sur la peau;
  • une blessure non cicatrisante dans la bouche ou sur la peau.

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