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Le confinement a aggravé la douleur des patients souffrant d’arthrose

La période de confinement instaurée de mars à juin 2020 a eu un impact sur la douleur déclarée par les patients atteints d’arthrose, ressort-il d’une enquête publiée par la Fondation arthrose et l’AFLAR (Association française de lutte antirhumatismale). « L’état général des patients arthrosiques s’est également modifié en raison de la diminution de l’activité physique, de l’isolement et du stress professionnel et familial ».

Les répondants, 643 Belges et 2.822 Français, ont souligné que l’arthrose avait un impact important sur leur qualité de vie et, notamment, sur les loisirs, la vie de famille et la vie professionnelle. Pour 81%, cette maladie fait peser un réel poids sur leur moral. Une situation qui peut engendrer une sédentarisation des patients et contribuer à aggraver le problème.

« Il faut marteler que l’activité physique est le meilleur traitement de la douleur arthrosique », insiste le président de la Fondation arthrose, le professeur Yves Henrotin. « Il faut éviter la kinésiophobie (peur du mouvement) pour rompre le cercle vicieux de l’inactivité. La douleur disparaît avec l’exercice qui libère des endorphines et de la sérotonine endogène pour traiter cette douleur chronique. » Il souligne que l’inactivité peut favoriser l’obésité, le diabète et l’aggravation de l’arthrose du genou.

L’impact du confinement

L’enquête montre que la pandémie a modifié l’état général de santé et le moral des patients, uniquement pendant la période de confinement strict. On y note en effet une dégradation :

  • Augmentation de l’intensité de la douleur ;
  • Dégradation transitoire de l’état de santé général ;
  • Détérioration transitoire du moral.

Des résultats qui montrent bien que l’inactivité nuit à la santé des patients souffrant d’arthrose. « Si l’état général ou le moral sont moins bons avec une aggravation des symptômes, cela peut s’expliquer par le fait que les patients bougeaient moins, entretenaient moins de relations sociales, avaient changé leur style de vie, en mangeant plus, en consommant plus d’alcool et en fumant plus de tabac. Ils ont ainsi augmenté les facteurs de risque de l’arthrose« , détaille le Pr Yves Henrotin.

Revoir la prise en charge

Les préoccupations manifestées par les patients ainsi que leurs attentes, telles qu’une meilleure information sur la maladie et un meilleur suivi médical, sont fondamentalement les mêmes que celles exprimées lors de l’enquête menée par l’AFLAR en 2013. Ce qui fait dire aux spécialistes de l’arthrose que sa prise en charge devrait être revue pour inclure, notamment, l’impact psychologique de la maladie sur le patient.

En Belgique, 13,1% de la population souffrent d’arthrose, dont une majorité de femmes, selon la Fondation arthrose. La présence de la maladie est en outre plus élevée au sein des classes sociales défavorisées. Les deux associations rappellent également que l’arthrose n’est pas une maladie affectant uniquement les personnes âgées. En effet, 36% des patients déclarent avoir éprouvé des douleurs arthrosiques avant l’âge de 40 ans.

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